Chronique Jeu Vidéo The Callisto Protocol

Ouvrant le bal pour Striking Distance Studios, The Callisto Protocol (Skybound Games/Krafton/Just For Games) délivre néanmoins un ambitieux projet, ayant progressivement beaucoup fait parler. Maintenant libéré sur PS5, PlayStation 4, Xbox Series X, Xbox One et PC, l’excitation durera-t-elle davantage que l’espace d’une session ?

The Callisto Protocol

Prison Black

Ce n’est pas une banale histoire d’évasion qui nous attend ! En 2320 sur Callisto, la lune morte de Jupiter, notre pilote de vaisseau spatial Jacob Lee vivra des jours pénibles au sein de l’infestée prison Black Iron. Où il ne semble pourtant avoir rien à faire. Après que lui et son équipier aient subi une attaque pirate. Incarcéré manu-militari, il luttera bientôt pour sa survie. Autant face à ses compagnons taulards, se transformant en créatures tentaculaires aux mauvaises intentions. Qu’afin de faire la lumière sur la United Jupiter Company ! Cette épidémie n’est pas-être pas un simple hasard. Et au fur et à mesure de nos fouilles, l’établissement pénitencier risque de nous révéler des secrets aussi lourds que notre équipement.

The Callisto Protocol

Dans l’espace personne ne vous entendra exploser des têtes

S’infiltrant dans la tendance des expériences volontairement très dures, à l’esquive omniprésente et aux trépas incessants, sauf si vous-mêmes bénéficiez de pas mal de tentacules pour gérer la manette, l’aspect science-fiction de TCP lui vaudra des ajouts dans son système très intéressants. Premièrement, si parmi le parcours de l’équipe de développement figure Dead Space, on y ressent une certaine saveur dans l’atmosphère soutenant certaines mécaniques. En l’occurrence, la discrétion ! Savoir jouer de furtivité, n’approcher des ennemis « pour rien », se planquer si possible… fait pleinement partie de l’expérience. Et sert à éviter de se retrouver en charpie. Mais c’est aussi par son attirail, qu’il se démarque de la concurrence qu’on peut lui imaginer. Officiant elle davantage dans la fantasy, souvent japonaise. L’identité SF insuffle donc plusieurs éléments naturels, cadre inclus, et une spécificité gravitationnelle à maîtriser. La G.R.P !

Un atout permettant notamment d’éloigner les menaces bien trop dangereuses de près. Se faire encercler s’avère un mauvais plan et l’employer à bon escient est essentiel. Encore s’agira-t-il de bénéficier de quoi la recharger, sans quoi elle remonte progressivement. Néanmoins face aux détenus se métamorphosant progressivement, mieux vaut gérer cette spécificité. Il leur suffit déjà de pas grand-chose pour nous exploser. Alors quand des tentacules commencent à en sortir, cela signifie que leur évolution deviendra encore plus terrible. En contrepartie, repérer cette sortie peut s’avérer idoine en vue d’exploser ces nouveaux membres. Pour ensuite en atomiser le propriétaire.

La violence de ces écrabouillements au sol s’avère d’ailleurs impressionnant. Malheureusement pour soi, on n’aura vraiment pas autant de force que ces créatures pour les dézinguer en un rien de temps. La patience, l’apprentissage des routines, la gestion de la distance… sont donc à prendre constamment en compte. Sur la distance justement, des rivaux peuvent s’avérer aussi très violents à distance. Par conséquent, il faudra soi-même jongler entre ses techniques de mêlée et armes pour tirer (aux rares munitions pour intensifier les sensations de survival horror) de plus ou moins loin, en songeant à une répercussion au-delà d’un abatage. Qui ne s’exécute pas forcément très vite.

Il ne faut donc se priver de piéger, de les séparer de leurs jambes afin d’éviter d’être poursuivi, se servir du décor proposant plein d’interactions sanglantes… Et utiles, car par un mouvement, on peut envoyer autrui se faire percer de partout. Là où on risquait de n’avoir aucune chance. D’ailleurs l’engin gravitationnel aide en ce sens. Ainsi que pour rapprocher l’adversaire et le défenestrer à proximité,. Complètement happé par ce pouvoir de « télékinésie ». Dont on peut se servir aussi pour les ustensiles, plutôt que de prendre un risque en allant en chercher un dans cet étroit dédale.

Forcément étriqué, on y découvre une avancée linéaire, dans des couloirs au sens propre, comme au figuré. Pas un souci en soit, mais n’attendez donc pas à faire ce que bon vous semble. On aura en revanche à bourlinguer dans un maximum de conduits, afin d’atteindre des pièces pour un tas d’objectifs. Un parcours nous faisant tomber sur des caisses où dénicher de quoi s’équiper, récupérer de la santé. Et parmi ce que l’on apprécie le plus en objet, on relèvera les outils loin d’armes conventionnelles. Avec une impressionnante puissance ressentie.

The Callisto Protocol

Mon poulpe s’accélère

L’atmosphère de The Callisto Protocol joue grandement en sa saveur. Bien sûr si la SF spatiale, avec tension des espaces clos, n’est pas votre genre, vous n’aurez la même attirance. On y gagne pourtant beaucoup en sensations fortes, musique comprise, même s’il n’est pas aussi tendu et lugubre que justement le logiciel originel PS2 de Glen Schofield et Visceral Games. Ce qui semble une décision délibérée, car une telle violence et tantôt la prolifération d’ennemi.e.s, forcément cela respire moins Alien, Le huitième Passager. N’empêchant cependant en rien des phases où la crainte de voir débarquer qui que ce soit, prend le pas sur l’action TPS elle-même.

The Callisto Protocol

Conclusion

Vous cherchez de l’exigence, mais avec une ambiance différente de la majeure partie des propositions de ce type ? The Callisto Protocol possède de quoi vous absorber vers lui, normal avec son engin gravitationnel… Une touche de survie horrifique dans l’espace très prenante s’y fait également ressentir, contrebalancée par son action à la lourde puissance. Un cocktail pouvant autant faire sa force, qu’une « faiblesse », si vous ne désirez que l’une des 2.