Chronique livre jeu La croisière de l’enfer

La collection #FollowMe s’agrandit avec le nouveau livre jeu d’Andy Rowski. Cette dernière qui, après avoir fait de nous le méchant lors d’un de ses précédents ouvrages, nous propose désormais un livre dont on est le héros, avec La croisière de l’enfer (404 Éditions), illustré par Manon Cansell.

La croisière de l'enfer

Finalement, l’envie première de notre héros adolescent de rester par chez lui à traîner, à jouer aux jeux vidéo… pendant les vacances, s’avérait peut-être la meilleure des idées. Mais les arguments des parents, plutôt convaincants à la vue de l’engin et ses activités, lui donnèrent clairement envie de partir à bord de ce titanesque bateau. Direction une croisière entre Marseille et Miami. En revanche, il se serait sûrement volontiers passé de cette escale en pleine mer. Enfin on, car oui on incarne vraiment le personnage, à qui on donnera l’identité qu’on souhaite d’ailleurs.

Alors que tout se déroulait comme sur des roulettes et que les attractions étaient du tonnerre, un terrible orage s’annonce. Dommage pour l’amusement finalement éclair. Mais rien d’alarmant, jusqu’à ce que le lendemain on se réveille sans trouver traces de sa mère et son père. Ni de qui que ce soit et pas même du Wi-Fi… Juste cet étrange ciel plutôt flippant ! On reste à errer pendant des heures, avec déjà quelques mécaniques de jeu se mettant en place.

La croisière de l’enfer reprend les codes du genre. Nous confiant des chapitres numérotés à lire, parfois avec des actions à remplir, comportant des dialogues ou juste une avancée narrative… Puis à leur terme, on nous indiquera le prochain sur lequel se rendre, voire un choix à effectuer. Que cela soit sans quelconque condition, selon l’emploi d’un accessoire ou car on bénéficie d’une certaine qualité. Car avant de voir tout le monde disparaître, une discussion avec notre mère nous rappelle notre habileté première, qu’on sélectionnera parmi 3. Celle-ci pourra nous aider à un moment ou à un autre. Contribuant également déjà à la grande variété de chemins, tant détenir telle ou telle caractéristique à un moment-clé changera les passages.

Au même titre que les objets à récolter, qui nous soutiendront dans certains cas. Mais encore faudra-t-il se rendre là où ils se trouvent. Et a fortiori dans certaines situations, nous n’aurons celui-ci ou celui-là. Différenciant le résultat par rapport à si on les possède. Une richesse qui se poursuit jusqu’au bout du roman jeu. Puisque de nombreuses conclusions, plus ou moins efficientes eu égard à nos agissements, sont à retrouver. Offrant une grande rejouabilité, sans ressentir une redite à chaque session. Tant on bénéficie d’embranchements et donc de manières différentes d’avancer.

Rapidement aussi, on ne se trouve plus si seul. Les premières rencontres s’enchaînent, pour commencer à former un groupe censé devenir solidaire, entre inconnu.e.s au sort tout autant triste, que mystérieux. Et le mystère perdurera ou plus exactement tournera au mystique ! L’atmosphère fantastico-horrifique prendra place et intensifiera la pression sur la bande, dont soi-même. Et justement à nous de rester sur nos gardes. Car au-delà de cet univers trouble, se transformant en périple de fantasy/horreur, il s’agira de faire simultanément attention à ses relations. Tout en menant l’enquête et en voyant une action grandiloquente commencer à poindre le bout de son tentacule.

Conclusion

Livre tendu et empli de surprises, La croisière de l’enfer nous offre bien plus qu’une aventure ludique. Car avec sa large quantité de chemins et de fins, on y revient plusieurs fois et au bout du compte la croisière s’amuse avec nous, autant qu’on s’éclate et tremble avec elle.