Chronique livre Quand ça va quand ça va pas – leur jardin

Permettant de s’enrichir sur divers sujets, la collection Quand ça va quand ça va pas de Glénat, nous emmène faire un tour dans la nature, aux côtés des Éditions Clochette. Et à cette occasion, nous nous trouvons en belle compagnie. Avec l’illustratrice, que vous connaissez si vous suivez cette gamme (verte pour l’occasion), Laure Monloubou. Et à l’écriture le sémillant Alain Baraton, jardinier en chef du domaine du Château de Versailles. Ainsi que chroniqueur émérite sur France Inter et bien entendu France 5. Au sein de la bande orchestrée par Thomas Isle, dans Samedi à tout prix (ndla : meilleure émission du monde encore en activité). Démontrant via Quand ça va quand ça va pas – leur jardin, que cette appellation va plus loin qu’un éventuel terrain, dont toutes et tous ne disposent.

Quand ça va quand ça va pas - leur jardin

Si notre intitulé indique seulement livre, c’est tout bonnement car celui-ci ne peut être rangé dans une catégorie. Tant il fait fleurir aussi bien une approche de guide, que de documentaire, avec beaucoup d’humour. Et ce pour tout âge. Car s’il permet de partir des bases pour que la jeunesse, aussi bien enfants qu’adolescent.e.s, puisse découvrir et se passionner à diverses échelles, il en ira de même pour les adultes.

L’ouvrage se découpe en 3 grandes parties : introduction, dans le jardin, pour le jardin. Une 4e, les saisons, prenant elle juste 2 pages. D’ailleurs évoquons-les immédiatement, tant elles s’avèrent essentielles. En quelques mots, elles nous plongent dans la saisonnalité, primordiale à respecter. Tant pour cultiver, que savoir quand on pourra observer tel végétal, consommer tel fruit ou légume…
Ce que bien sûr on portera au-delà de ceux glanés dans notre jardin. On ne mange n’importe quoi, n’importe quand.

Le pan introduction dévoile allégrement cette sensation de documentaire qu’on évoquait. Au-delà de ce qu’on y apprendra ou redécouvrira, on apprécie particulièrement cette envie de partir des origines. En montrant l’évolution depuis les premières plantes ou encore leur fonctionnement si proche du nôtre. Quoi de plus normal entre être vivant.e.s ?

Point sur lequel le livre n’hésitera à appuyer naturellement, en dévoilant moult aspects. Notamment leurs émotions, leur intelligence, mais aussi leur fragilité par les maladies. Ainsi que la pollinisation. Qui dès qu’on en parle à des personnes l’ignorant, surtout les jeunes, car les adultes sont souvent ancré.e.s dans leurs mauvais agissements, c’est une myriade de sujets qui sont instantanément saisis. Dont également la nécessité de protéger les animaux. Si on n’arrive à changer le comportement des gens vis-à-vis des vies que représentent les insectes entre autres, leur clamer que sans, cela en sera fini des fruits, secoue les mentalités.

Même si ça, c’est dans les bons cas. Car dans notre monde où les pesticides sont usés à foison sur la nourriture qui les absorbe, sans que cela ne dérange de les manger après, on a du chemin à effectuer. Et la section dans le jardin nous y aidera. On y apprend, on peut le dire, des tonnes de choses, aussi bien historiquement, que biologiquement sur la terre, les fleurs, arbres, arbustes… Et comment leur faire du bien et les protéger. Tout comme à propos de l’utile entretien du compost, à la fois écologique en se servant de déchets. Ou encore l’usage d’un point d’eau pratique et joli.

Le marquis De Baraton, de son sobriquet désormais légendaire, nous dévoile des tas de conseils. Afin de mettre tout ceci en place, cultiver comme il se doit… Au travers d’une mise en page dynamique. Sachant rebondir par des détails tantôt malins, pour comprendre la primordialité sur notre monde de telle pratique ou tel sujet. Tantôt astucieux, pour approfondir les conseils. Des astuces dont certaines qu’on connaissait déjà grâce à lui et qu’on a plaisir à retrouver. Comme celle consistant à installer un fagot de bois dans les points d’eau. Évitant que ses habitant.e.s, on pense évidemment aux poissons, ne voient leur espace se transformer entièrement en glace, en cas de gel.

Cependant comme l’indique son titre, l’auteur sait nous mettre en garde sur ce qu’il ne faut faire. Si besoin, en marge des explications en vue de bien les retenir, on bénéficie d’encadrés sur ce qu’il ne faut faire donc. En plus de ceux rappelant les bons exemples. Un système qu’on retrouve tout au long de ce voyage, nous donnant envie de vite expérimenter, avec précaution. On ne veut que du bien aux végétaux et aux animaux. Des thématiques que le segment pour le jardin accentuera.

En se penchant, attention pas trop car le mal de dos risque de guetter et on nous le souligne fort justement dans le bouquin, sur les outils, les actes indispensables à l’entretien ou encore l’arrosage. Des particularités dont la dualité avancée par cette collection, entre ce qui va et ce qui ne va pas, s’avère essentielle. Beaucoup de personnes, souvent pensant bien faire, arrosent copieusement lorsqu’il ne le faut. Rendant finalement la plante malade. Ou taillant au pifomètre, voire quand il gèle. Les conseils à adopter seront donc aussi vitaux, que ceux sur les erreurs à ne commettre. Idem à propos des animaux, sur qui s’axeront plusieurs chapitres. Oiseaux, « petits animaux », insectes ou encore vers de terre. On doit les soutenir et plein d’idées sont répertoriées en ce sens.

Afin de toutefois nous aider dans la compréhension de ces thèmes et pléthore d’autres dont on vous laisse la surprise, les dessins de Laure Monloubou détiendront une grande importance. Spécifiquement expliquer la vie de ces végétaux, leur intérieur… Mais aussi dévoiler des types de jardins. Ou encore, imager les propos techniques et multiples conseils. Un ensemble faisant jaillir des myriades de couleurs très douces. Un crayonné renforçant l’identité naturelle. Cependant, si l’artiste et l’écrivain se complètent totalement de cette manière, on n’oubliera de faire la lumière sur les nombreuses illustrations, parfois avec du texte, hilarantes. Dont la future excuse de tout le monde pour ne plus tondre !

Conclusion

Davantage qu’un ouvrage pour faire découvrir et s’occuper d’un jardin, le sien, partagé, ou encore celui d’autrui, Quand ça va quand ça va pas – leur jardin s’avère une véritable ouverture au monde, soit le jardin nous accueillant. Le respect des êtres vivants, la saisonnalité, l’histoire et la biologie végétale, ne sont que quelques exemples de ce qu’on y récoltera. Parallèlement aux conseils, dont la manière de les confier d’Alain Baraton, d’autant plus associés aux œuvres de Laure Monloubou, s’avère très prenante. On ne trouve jamais cela laborieux et au contraire, on a envie de labourer !