Chronique roman A(ni)mal

Nouvelle œuvre au sujet terriblement (in)humain chez Slalom. A(ni)mal de Cécile Alix, nous faisant ressentir le périple d’une jeune personne, de son pays d’origine, jusqu’en France. Pas sûr qu’elle choisisse la bonne destination…

A(ni)mal

Toutefois avant de partir, on suivra le désormais Miran, 15 ans. Une identité dont on ne désire trop vous en dévoiler sur le pourquoi du comment. Justement car la première scène s’avère aussi puissante, que tendue et émotionnelle. Alors que notre héros malgré lui, se voit confier un nouveau destin par sa mère. Partir pour survivre, alors que sur place la guerre fait rage. L’objectif : Paris. Là où son père a étudié, lui confiant des étoiles dans les yeux quand il était encore là pour en parler à sa famille.

On suivra ainsi dès cet instant de transmission familiale et de conseils essentiels pour s’en sortir, son terrible parcours. Car déjà ces préparatifs nous laissent présager ne serait-ce que la difficulté pour atteindre l’Europe. Et réussir pour l’adolescent, à conserver sur lui ses frugales ressources. Puisque pour s’en sortir, ce sera aussi la guerre ! Une différente, mais finalement pas tant que cela. Pour survivre évidemment, toutefois ce n’est pas nécessairement entre ces potentiel.le.s futur.e.s migrant.e.s que cela sera le pire. Sûrement car elles et ils sont toutes et tous dans le même bateau. Et encore, on ne parle pas de l’embarcation pour l’instant, mais usons de l’expression consacrée.

Le pire dans un premier temps venant des chauffeurs, passeurs, termes que vous voulez, se servant du désespoir de ces personnes, les martyrisant, narguant… On se demande finalement qui est leur pire ennemi dans ce marasme. Néanmoins, ce lourd voyage, y compris par la suite quand il atteindra une nouvelle terre ferme et notamment en France, sera également l’occasion pour Miran de découvrir que quelques humain.e.s ont du cœur. Aident et n’attendent rien en retour. S’attachent en peu de temps et tremblent en le voyant partir vers plus loin, à la marche toujours, vers son but.

Ce dernier semé d’embûches entre les « autorités », la xénophobie, la faim, le froid… Des éléments concrets, s’entremêlant à ses rêves, où ses proches semblent palpables. Un aspect marqué et marquant d’A(ni)mal, empli de poésie.

Conclusion

Roman ancré dans son temps, mais finalement propre à notre histoire depuis la nuit des temps, A(ni)mal figure parmi ses œuvres dont on espère qu’elles serviront à bouger les esprits et les actes. Et ne s’avèreront pas juste un moment de divertissement littéraire dur et touchant, mais qui sera zappé par un autre, puis un autre… Sans réelle réflexion derrière.