Chronique roman Galeux

Loups-garous, Loups-Galeux, avons nous envie de dire. Voici un charmant accueil au sein de la tanière cradingue de Galeux (Pocket), Mongrels en version originale, de Stephen Graham Jones, traduit par Mathilde Montier et à la couverture de Julien Rico. Figurant parmi la collection Les étoiles montantes de l’imaginaire. Et si les histoires où l’on annonce du loup-garou ne vous intéressent généralement, vous constaterez que le sujet diffère des habitudes. Tant l’humanité est au cœur des débats. Alors évitez d’y faire pénétrer un projectile en argent avant de l’avoir lu.

Galeux

Au-delà de cette donne de loups-garous, c’est surtout beaucoup d’interrogations que l’enfant de 10 ans, narrateur, se pose et nous pose. Au travers d’une histoire puisant dans sa famille, mais également dans l’univers sociétal. Mondial on peut l’affirmer. Par le rejet de quiconque s’avère un peu différent. Dit à la marge, car de faibles moyens financiers, à la vie ne donnant envie. Et limite la crainte d’être contaminé.e en les fréquentant… Comme on l’entend par une certaine expression populaire dans ce genre de cas, notamment si une personne hésite à boire au même goulot qu’une autre : ça va j’ai pas la gale !

Le titre Galeux n’en est que plus parlant ! Notre narrateur dans ses questions existentielles puissantes émotionnellement, se demande si sa famille devient réellement des créatures aussi féroces que l’être humain.e. Mais légèrement plus poilues. Entre certains comportements et les histoires contées par son Grandpa, dur de démêler le vrai du faux. Néanmoins parfois, les légendes deviennent extrêmement violentes.

Cependant cette violence physique, pour survivre ou juste non maîtrisable, n’est pas plus extrême que celle de quiconque pour lutter dans sa vie. Transformation ou non. Ce qui est leur cas, dans cette cradingue Amérique profonde. Les descriptions, la force des propos, les moments touchants et à la fois d’horreur… Nous font ressentir les courses à la survie familiale.

Partir sur la route à bord de la vieille guimbarde, faire profil-bas au milieu de types avec des casquettes de camionneurs, chemises à carreaux et pantalons de flanelle… Avec des tas de canettes vides de soda à la cerise dans leur poids-lourd. Tout ça devient palpable ! Et approfondit la facette difficile d’évoluer dans cette ambiance de frousses et de rejets.

Parallèlement, on découvrira moult informations sur l’adaptation quand on a une telle double-identité. Parfois avec une pointe humoristique. On songera spécialement au besoin de porter un jean. Ce qui à la fois nous rappelle beaucoup de nos songes concernant The Hulk. Que ce serait-il passé avec un pantalon en sky ?

Conclusion

De son univers fantastique pour la facette loup-garou, mais surtout à la sensibilité profonde, Galeux se démarque assurément dans la fantasy habituelle de ces créatures ! Souffrant notamment de la concurrence avec les vampires. Qui ne seront toutefois en reste dans l’ouvrage…