Chronique roman graphique Plastic Tac Tic Tac

Le plastique n’est pas si fantastique et au travers de la concernée par notre monde collection Mâtin des éditions Dargaud, Plastic Tac Tic Tac écrit par Capucine Dupuy et aux dessins de Terreur Graphique, nous plongera dans la mer de plastique. Composée d’informations documentées et d’humour, afin de mieux faire couler les résidus micro-plastiques.

Plastic Tac Tic Tac

Une vingtaine de chapitres nous y démontrera divers impacts du plastique dans le quotidien de la faune, la flore et par conséquent aussi de notre propre organisme. Notamment lors des sections soulignant, avec des exemples plus tangibles que les microscopiques particules, l’horreur de cette vérité.

Tout d’abord en se penchant sur son histoire, sa genèse. Puis de son étalage partout dans le monde. Surtout caché, y compris sous la terre, dans des décharges à ciel ouvert mais n’intéressant pas grand-monde et surtout pas ce pollueur d’Occident… Suite à quoi on nous évoquera des points plus particuliers. Au sein desquels il s’avère omniprésent et plutôt pour le pire. Industrie textile, écosystème marin, milieu agricole…

Des questions et réponses sourcées, remettant le contexte en place. Dont par des précisions historiques, entre l’époque de sa non utilisation et le cheminement parcouru. La réalité des faits, généralement, pour ne dire toujours, passée sous silence. Comme à propos du plastique (idem pour les pesticides) s’infiltrant dans les cultures. Faisant par conséquent qu’on les ingère. La destruction des animaux et de l’environnement. Le dérèglement climatique…

Avec évidemment derrière, des histoires de gros sous. Forcément, il s’avère plus simple de refourguer de la piètre qualité et se faire énormément de fric avec, gouvernements et autres pseudos instances dans le coup. Avec du green washing (faire genre de proposer un produit écoresponsable/bio) de temps en temps pour se mettre à la mode. Tout en arguant qu’en telle année on aura que du recyclable et tout le toutim. Pour que les gens se disent ah chouette. Et en fin de compte ne jamais tenir ce faux engagement. Dont pour les bouteilles en plastique. Où déjà les consommatrices et consommateurs sont également une des principales cause et la moitié de la solution. Si bien que la marque la plus polluante, reste toujours Coca-Cola. Et ouais, ça « pet » comme titre ! Tout cela, vous en dénicherez à foison dans ce livre, ce qui vous parlera a priori efficacement.

En plus de s’avérer aussi passionnants, que tristes et révoltants, les passages textuels délivrent un ton sérieux, mais non barbant. L’accroche est présente, ce qui aidera grandement les moins impliqué.e.s de base. Ou ayant du mal avec les documentaires classiques.
Plus encore, les dessins de Terreur Graphique, avec de piquants gags à l’humour pétrochimique, amuseront. Tout en faisant parfois davantage tilter sur des sujets. Beaucoup de personnes saisissant mieux par un tel biais. Ainsi les séquences de bande dessinée porteront un problème, détaillé par les segments documentaires. Eux-mêmes fréquemment ponctués d’illustrations, généralement avec un texte, drôlatiques

Des solutions seront en outre proposées en seconde partie de Plastic Tac Tic Tac. On détient le pouvoir de changer tout ça ! En jardinant sans plastoc, en consommant différemment, en s’unissant pour que les marques changent leurs mauvaises habitudes… Mauvaises habitudes que le public possède davantage encore. Sans quoi on ne retrouverait partout dans la rue des bouteilles en plastique, des masques, divers emballages… D’ailleurs d’autres méthodes seront suggérées durant les problèmes abordés.

Celui amené par le plastique utilisé pour les protections en rapport avec le cycle hormonal des femmes, s’avère même si énorme, avec quasi une omerta dessus, qu’on a plaisir à le voir mis en avant ici. Bien que cela soit triste. Cependant via cette séquence, beaucoup de sujets autour de la thématique des règles sont traités. Ce qu’on apprécie, tant la précarité menstruelle est colossale. Que cette règle élémentaire soit considérée comme plus sale que naturelle, fait qu’on laisse croire aux gens que la serviette, le tampon ou la cup, ressort avec un liquide bleu… Une frise chronologique effarante pointera même cette aberrance.

Conclusion

Le compte à rebours a débuté depuis longtemps et il serait peut-être temps qu’on agisse pour le ralentir. Plutôt que de laisser les univers exploser à la figure, non plus des futures générations, mais bel et bien de la nôtre. Plastic Tac Tic Tac évoque avec précision les problèmes encourus par l’emploi massif de ce matériau. Tout en s’engageant sur plusieurs luttes indispensables. En faisant lui-même un compagnon aussi utile, que pratique, afin de secouer notre entourage et plus encore.