Réécriture, inspiration, choisissez un terme ou non ! Quoi qu’il en soit, Catherine Doyle ne cache que Le miraculeux Noël de George Bishop (Bayard), reprend les contours d’un Conte de Noël de Charles Dickens. Sur une traduction d’Éric Moreau et l’agrémentant des dessins d’Antonin Faure.
Le drame ayant touché sa mère la veille de Noël, a diamétralement changé la vie de George sous bien des aspects. En commençant par le manque de celle-ci et la tristesse l’accompagnant fatalement. Mais au-delà de ces évidences, le comportement de son père a également évolué. Si on pourrait songer qu’ils se sont rapprochés, il n’en est au contraire rien. Car même s’il tient à son fils, on ne peut affirmer qui le démontre. Privilégiant le travail, sûrement pour ne pas penser au déchirement survenu. Mais interdisant finalement toute réjouissance chez la famille. Comptant désormais la grand-mère venue les épauler et à la fois, on s’en doute, remplir ce vide. Un trio d’autant plus triste à chaque époque où les festivités de décembre s’emballent.
Depuis le terrible évènement, son père interdit tout ce qui se rapporte à quelconque guirlande, chant typique ou autre cadeau. Et surtout, aucune célébration ! Et pas de contact non plus avec le reste de la famille, dont les cousines de Georgie de son surnom. Alors qu’elles lui manquent passablement. Justement, leur rencontre ne s’avèrera anodine, pour rapidement se trouver en possession d’une boule à neige. Déjà que dans la réalité on est toujours impressionné.e.s par la magie d’un tel objet, la sienne dispose de fonctionnalités encore plus abouties. Une lutine et un renne violet, des hurluberlu.e.s très efficaces dans la rigolade, en sortant bientôt pour entraîner le trio vers le miracle de Noël. Concrètement, que son Scrooge de papa retrouve un minimum sa joie d’antan. Afin que la famille puisse à nouveau s’amuser, sans pour autant en oublier la maman.
Mais ce ne seront d’ailleurs pas les seuls personnages capables de sortir comme par magie de quelque part. Et de visiter l’espace-temps, pour aussi bien voir en toute discrétion ce qu’il se déroule ailleurs en leur absence, que le passé et découvrir le futur si rien ne change ! Une aventure néanmoins pas toujours tranquille, entre bonnes et mauvaises surprises. Un peu à l’instar des crackers à faire péter à la même époque ! D’autant que chez cette tribu, beaucoup de personnes semblent aussi fantastiques que le ton de ce roman. Comme la plus jeune et tordante cousine de notre héros. Sa drôlerie, elle ne perdra de temps pour la dévoiler. L’écriture et la localisation du phrasé et des remarques des protagonistes les plus truculents, nous laissant régulièrement afficher un sourire digne d’un bonhomme en pain d’épices.
Conclusion
Histoire intemporelle mise à une nouvelle sauce aux airelles et servie avec ses propres codes et délires, Le miraculeux Noël de George Bishop s’avère un formidable voyage à tout âge.