La collection Imaginaire de Pocket désire continuer à nous hanter, avec la version poche de ce roman sorti en grand format chez Asphalte Éditions. Les rêves qui nous restent de Boris Quercia, traduit par Isabel Siklodi et Marie Gilles, à la couverture de Julien Rico Jr, imaginant un polar où la frontière entre le virtuel et le réel s’avère de plus en plus trouble. Et la psyché elle, une échappatoire.
La City habille les androïdes nu.e.s ! Ou tout du moins dans cette mégalopole aux classes bien établies, des androïdes accompagnent et servent à tout, voire remplacent les humain.e.s. Le monde a perduré dans ses travers, si l’on décidait de partir du nôtre. Créant des fossés de plus en profonds entre les gens. Ainsi qu’une assistance non humaine, pouvant se transformer en risque.
On évitera de trop en dévoiler sur certaines conséquences des évènements d’Oslo. L’évocation globale de son déroulement et son impact personnel, n’arrivant pas très tôt au cours du récit. Ménageant par ce biais le suspense, notamment à propos des horreurs rongeant notre narrateur Natalio.
Un flic qui justement au niveau social, se situe plus bas que terre. Un classe 5, une catégorie raillée, évitée, dédaignée… Et ce ne sont pas ses faibles revenus qui l’aideront à changer. Encore faut-il dénicher des missions qui paient. En vue de subvenir à d’énormes besoins intimistes. Justement, une enquête lui tombe dessus et pas des plus reluisantes. Coïncidence, avec ses maigres crédits, il doit à présent se contenter d’un modèle daté d’électroquant (le nom des androïdes).
Cela se sent dans certains de ses comportements. À moins que la vérité ne soit ailleurs ? Tout en enquêtant dans la haute société, auprès de l’entreprise Rêves Différents. Où la population vend ses songes. Pour finalement peut-être enfin se sentir vivre ? Ainsi que dans les bas-fonds de La City, où notre « héros » semblera se traîner cette ombre.
Néanmoins, l’apparente infiltration dans cette entreprise d’une personne qui n’y est autorisée et sur laquelle il investiguera, est-elle simplement due au camp opposé ? Ce dernier luttant pour ses idéaux humains, est-il plus inquiétant que la menace sous-jacente des machines ? Laissant monter l’aspect thriller SF, aux côtés des questionnements intimes.
Conclusion
Tout en évoluant dans la science-fiction, les sujets traités par Les rêves qui nous restent, s’avèrent loin d’être artificiels. On s’y laisse happer comme dans un univers onirique, même s’il nous annonce plutôt des cauchemars.