Sortant en un album dans la gamme 100% Marvel, Spider-Man – De père en fils s’avère simultanément le premier scénario Marvel de J.J. Abrams. Celui-ci écrit en compagnie de son fils Henry Abrams. Tandis que Sara Pichelli est à l’illustration et Olivier Coipel aux couvertures.
Précisément, Spider-Man – De père en fils regroupe les 5 épisodes de cette série. Qui d’ailleurs s’intitule Bloodline en version originale. Un nom davantage en adéquation avec l’histoire. Car si la filiation entre les auteurs se retrouve tout autant dans la B.D. à travers ses 2 principaux personnages, les liens du sang ne renvoient pas qu’à la famille. Un élément-clé, qu’on se gardera bien de vous révéler, s’inscrivant pleinement dans le rapport à ce titre originel. Ce changement ne s’avère cependant pas si important. Toutefois, il vient de nous permettre de survoler un point spécifique du livre. Et il ne fallait vraiment pas vous en confier plus.
L’entrée en matière s’avère douloureuse. Entre Mary Jane assassinée par un titanesque super-vilain inconnu au bataillon et un Spider-Man plus que jamais mis en cause, pour ne pas avoir réussi à la sauver. L’homme-araignée disparaît alors de la circulation durant 12 ans et il est loin d’être le seul de la clique, comme on le verra avec les Avengers. Peter Parker s’éloigne autant que faire se peut de sa famille. Mais se retrouve confronté à la réalité quand leur fils à MJ et lui, Ben, voit ses pouvoirs éclore. Reste à savoir si son père aura la volonté et la capacité de l’aider, sur les conseils de Tante May. Surtout que l’adolescent est loin de lui laisser une éventuelle chance, se sentant évidemment abandonné depuis longtemps. Parallèlement au fait qu’il le tienne pour responsable du meurtre de sa mère.
Cette aventure touche donc grandement la fibre familiale, au-delà du ton épique et des affrontements qui surviendront plus tard. Mais on y retrouve aussi une dose d’amitié forte, notamment entre l’adolescente Faye, alias l’héroïne Le Graphe, amie de Ben. Dont l’attitude oscille entre la rébellion et l’humour. Une drôlerie très présente au sein de l’ouvrage, également via un autre camarade, mais cette fois de Spidey. On en croisera même d’autres ou presque. Mais à ce sujet, on préfère vous conserver la surprise. Surtout que cela mêlera une partie des combats, à des révélations scénaristiques. Une double facette qu’on relèvera aussi chez les antagonistes N1 de Spider-Man – De père en fils. Chez qui les sentiments profonds sont pareillement de mise.
Le dynamisme et les séquences touchantes se ressentent complètement au travers des dessins de Sara Pichelli. Précisons que l’édition Variant Panini bénéficie d’un ex-libris dédicacé par l’artiste. Cette dernière qui signe conjointement l’encrage avec Elisabetta D’Amico. Des sensations démultipliées par la mise en couleur de Dave Stewart. On songe notamment aux divers jeux de rouge et de pourpre, propres à l’ennemi phare et son univers. Délivrant une ambiance oppressante et mystérieuse. En parlant de dynamisme et de moult émotions, on ne peut qu’évoquer le lettrage. Pas celui de Joe Caramagna, cette version oblige, on retrouve Astarte Design – Roma/Fabio Ciacci. Ce dernier bien connu des accros de Spider-Man.
Spider-Man – De père en fils nous glisse pas mal de bonus vers son terme. Après quelques, voire davantage, de mots des auteurs et de Nick Lowe, 12 variantes de couvertures viennent nous régaler. En marge des 5 de l’excellente Sara Pichelli, y figurent Gabriele Dell’Otto, Chip Kidd, Ed McGuinness, Humberto Ramos, Jason Polan, Lucio Parrillo et Javier Rodríguez. Des toiles officiant au sein de genres variés. Le dernier de ces artistes joue par exemple sur l’humour et une référence à l’ancienne de la licence. Tandis que d’autres projettent des scènes d’action sombres ou encore des instants de souvenirs entre proches.
Conclusion
Aventure cinglante et sanglante tout au long de Spider-Man – De père en fils ! Entre l’énigme menée par l’ennemi majeur de son côté et une histoire concentrée sur les sentiments, les relations et leur rapport à la vie et la mort, on est dans du cent pour cent émotionnel. Qui n’oublie pas d’être saupoudré d’humour et d’une action décapante. Ceci grâce à des graphismes de folie, profitant de certaines spécificités du scénario concernant les adversaires, pour insuffler des touches excitantes.