Critique de l’Escape book Risk

Récemment, on a pu voir une version Escape book Risk Junior, de Nathalie Lescaille et Marcel Pixel, déjà chez 404 Éditions. Cette fois, place aux adultes, enfin conseillé dès 14 ans ! Même si en vérité, le pendant Junior est super pour quiconque. Ce n’est pas la première fois qu’on retrouve Gauthier Wendling s’occupant de la licence d’Hasbro. Désormais, avec l’Escape book Risk, illustré par David Chapoulet.

Escape book Risk

Vous vous en doutez certainement, il s’agira de s’échapper de ce livre ou presque ! Ceci au travers d’une histoire et de moult genres d’énigmes. Sans avoir besoin de connaître, ni d’apprécier le jeu de société de Risk. On avoue qu’on en possède plusieurs car on l’adore, donc pour nous il y a cette envie de voir ce qu’il se trame dans cette variante. Néanmoins, soulignons déjà qu’en effet même sans cette appétence, vous y trouverez de quoi vous divertir. En revanche, l’ambiance de guerre à grande échelle est bien entendu tout autant de mise, ici en Europe. Neutres, évidemment on écarte les suisses des potentiels affrontements, permettant au pays d’accueillir la conférence Frankenberg. Pour calmer la situation entre la France, l’Angleterre, la Prusse et l’Autriche. Et par conséquent éviter le pire.

Sauf que les prémices semblent déjà se dérouler sur place. Notre héros, un stratège censé faire diversion pour que les diplomates français récupèrent les plans d’une mystérieuse machine, apportés par un espion, se retrouvant au cœur d’une explosion. Notre réveil à l’hôpital est des plus chaotiques, puisque l’on a tout oublié. Dont notre identité. On devra donc se dépatouiller pour faire la lumière sur qui l’on est, mais aussi sur l’endroit où on se trouve. L’atmosphère est trop louche pour être vraie. Mais s’en échapper s’avèrera loin d’être une fin en soi.

L’aventure nous emportera dans d’autres endroits aussi distincts que les actions qui nous y attendent. On n’a pas envie de vous en dévoiler davantage, sachez juste qu’au final, vous vous retrouverez vraiment au devant d’affrontements. D’ailleurs mis en exergue par une spécificité de l’Escape book Risk : faire la guerre. Un élément de jeu non habituel dans la gamme, délivrant un atout ludique supplémentaire. Et par la même occasion, un lien direct avec le JDS, avec l’aspect stratégique vraiment en place. Comme tout au long de nos choix. Le livre jeu requiert ainsi d’avoir le droit de passer à une autre séquence numérotée, un chapitre, une interaction… On ne fait pas n’importe quoi et doit réfléchir, essayer des combinaisons, déchiffrer des casse-tête, codes… en vue d’avancer.

Sur ce point, on bénéficie d’une riche palette, avec des puzzles sachant se faire retors, sans être impossibles. Cependant si ces blocages durent un certain temps, voire vous obstruent pour de bon, vous pourrez vous aider des indices en fin d’ouvrage afin de vous extirper d’un mauvais pas. En parallèle à ces facettes, nos décisions au cours du périple pourront nous mener vers la défaite. Nous obligeant à recommencer au début du chapitre. De quoi enfin bien faire les choses pour explorer davantage le bouquin.

D’ailleurs l’exploration s’avèrera essentielle. On y récoltera des objets, en vue d’interagir avec l’environnement, les personnages… Il suffira de se reporter aux combinaisons dans le pan consacré, pour découvrir le résultat de telle ou telle association. Attention, si ça peut effectivement nous ouvrir la voie, cela peut rater. Voire donner une inattendue conclusion, parfois même amusante. Soit pas d’avancée linéaire. Il faudra songer à ce que l’on risque, user de probabilités et au pire: tester et potentiellement se louper !

On évoquait la présence de personnages, car comme on l’a vu dans de précédents volets de la collection, de nombreuses rencontres nous attendent. Si des dialogues classiques figurent au sein de la narration, d’autres correspondront à des embranchements. Dans ce cas, on ira lire à nouveau au sein de la partie spéciale, les pages grises, la discussion en question. Une spécificité que l’on apprécie grandement, tant elle accentue la variété de clefs. Tout en insufflant de l’originalité grâce à une écriture très soignée et une diversité dans les chemins pris par ces dialogues.

Qui plus est, entre le suspense du mix de ce scénario, fait d’espionnage et d’action tactique, on retrouve une bonne dose d’humour. Avec des résolutions, plutôt les manquées, pouvant jouer de drôlerie dans leur texte. Ainsi que des protagonistes parfois hilarants, limite à leurs dépends. On songe là précisément à un sergent qui a une manière de s’exprimer et des réponses déroutantes. Certains seront même directement montrés pour notre plus grand plaisir, via les dessins de David Chapoulet.

Conclusion

L’identité même de la franchise côtoyée durant l’Escape book Risk, offre une structure encore différente des autres volumes, tout en gardant les forces que l’on adore. L’ensemble baignant dans une approche stratégique digne du Risk, avec un engouement scénaristique faisant en outre de lui, un roman de haute qualité.