Critique du manga Dans l’ombre de Creamy T1

La légendaire Creamy, dont le dessin animé du Studio Pierrot a marqué bon nombre d’entre nous, est de retour sur les feux de la rampe via Kurokawa, avec Dans l’ombre de Creamy T1. Où l’on retrouvera l’idole intemporelle, dans une nouvelle version signée Emi Mitsuki et traduite par Xavière Daumarie. Avec évidemment ses différences par rapport à la série réalisée par Osamu Kobayashi. Ou encore le manga de Kazunori Ito dans son histoire et bien sûr avec sa patte graphique différente de celle de Yuuko Kitagawa. Même si on la verra confier chercher à s’approcher de celle d’Akemi Takada, character designer de l’anime originel.

Dans l'ombre de Creamy T1

Megumi Ayase semble sur la tangente au sein de Parthenon Productions. Même si cela n’est pas énorme dans les faits. Pourtant, son compagnon de longue date Shingo Tachibana et désormais directeur de la maison de disques, dont elle est devenue la vedette, cherche une nouvelle star. Celle qui sera davantage qu’un niveau au-dessus. Avec un talent au-delà du travail acharné, qui se projetterait telle une magie vers le public. Pour que ce dernier achète ses disques et autres, sans que les ventes ne faiblissent. Pendant qu’il cherche tant bien que mal et que la jalousie de la jeune femme se ressent déjà, Creamy Mami surgit telle une comète. Apparaissant tout à coup pour chanter à la télévision. Impressionnant quiconque et disparaissant en laissant un fumant cratère dans les oreilles, le regard et le cœur des gens.

Y compris chez lui, peut-être d’ailleurs aussi dans son porte-monnaie, à la vue de son ambition. Il met alors tout en œuvre pour la retrouver, en passant des appels à témoignages, dans le but de l’enrôler ! Seul un léger indice, mais sans concrète preuve, sera récolté. Cette folle recherche entraîne beaucoup d’humour. Particulièrement par le côté un peu fou de Shingo dans ces situations. Il en devient tellement enjoué, avec des visuels de la mangaka renvoyant cette expression délurée hors du commun. Une drôlerie démultipliée par l’assistant Kidokoro. Souffre-douleur aux réparties, parfois dans sa barbe pour éviter qu’on ne l’entende, toujours bien senties. D’autant plus lorsqu’il est malmené par Megumi, ne voulant pas lâcher son statut. Et désirant découvrir l’éventuel terrible secret de Creamy, dont on ignore tout. Quitte à fabuler.

Au milieu de cet amusement et des quêtes de chaque protagoniste, on ressent également un parfum aigre-doux. Insufflant une profonde émotion à Dans l’ombre de Creamy T1. Megumi devient rageuse et use de méthodes peu orthodoxes, ni sympathiques. Tant par ce qu’elle affirme ou suggère sans savoir, que par ses actions. Mais celles de Shingo ne sont pas moins belliqueuses. Car même si évidemment on comprend qu’il recherche des talents pour la société, sa manière d’agir envers les chanteuses déjà en place, voire à peine débarquées, en dit long sur le personnage. Les coulisses du monde des idols de la J-Pop sont souvent bien moins rose bonbon que leurs tenues et leurs clips. Un aspect rendant particulièrement riche et touchant l’ouvrage.

Alors que le suspense ne se dévoile que très progressivement, voire tardivement à propos des mystères de la magical girl. Soit un bouleversement, de qualité, par rapport à ce que l’on connait pour le plus grand nombre : l’anime diffusé sur La 5. Puis dans le Club Dorothée (enfin le Club Mini) ou encore sur TMC et La Chaîne Mangas (Mangas tout court à l’époque). D’ailleurs on espère grandement que la merveilleuse et adorable Creamy sera à nouveau proposée à la télévision. Pour en plus profiter de ses musiques.

L’autrice agrémente le livre de références à 1983, année de sortie de Creamy Mami, the Magic Angel / 魔法の天使クリィミーマミ / Mahō no Tenshi Kurīmī Mami, nous évoquant l’arrivée de la Famicom, Sharivan, Captain Tsubasa, Cat’s Eye…

Conclusion

Pampililu, Dans l’ombre de Creamy T1 nous touche de son pouvoir magique ! Son émotivité dramatique puisée dans la rudesse du milieu du divertissement et son humour nous émerveillent. On attend impatiemment le tome 2 pour juillet.