Critique de l’Escape book Opération code de Turing

On continue à s’évader vers les sorties de Nicolas Trenti chez Larousse et Gigamic, avec l’Escape book Opération code de Turing. Ce dernier nous projettera en plein contexte historique réaliste. Récemment mis en avant par le très bon The Imitation Game de Graham Moore (scénario) et Morten Tyldum (réalisation), inspiré par la biographie Alan Turing: The Enigma par Andrew Hodges. Film avec notamment Keira Knightley et Benedict Cumberbatch à l’affiche. Désormais, à nous de s’impliquer dans cet important tournant de la seconde guerre mondiale.

Escape book Opération code de Turing

Vous pensiez qu’on incarnerait Alan Turing, fameux instigateur du décryptage du langage codé nazi ? Ne rêvez pas, on n’atteint pas son niveau ! Néanmoins, on n’est pas sans qualité dans le domaine, nous James Brandt ! Fraîchement devenu professeur dispensant des cours de statistiques et de logique, et on n’est pas peu fier de ce titre, à l’université d’Oxford. Enfin avant de répondre à un jeu concours du Daily Telegraph. Qui requiert de venir à bout d’un code pour empocher 100 livres Sterlings. On ne songeait alors que notre avenir s’en trouverait si bouleversé.

On ne pensait même plus vraiment à notre participation, alors qu’on travaillait comme de bon aloi. Jusqu’à ce que l’on reçoive une lettre au contenu annoncé confidentiel. Tout en restant laconique dans son contenu, celle-ci nous annonce que l’École du chiffrement et du code du gouvernement, nous a repéré via cette annonce. Supercherie ? Courrier véridique ? Seul moyen de le vérifier, suivre les instructions. Qui nous demandent de se rendre à la cabine téléphonique du côté de Bletchley Park et d’appeler le numéro inscrit.

De ce suspicieux postulat, on est en mesure de se demander ce qui nous attend là-bas. Tout en évitant d’éveiller les soupçons autour de nous. Comme stipulé dans la missive. Sans vous révéler ce qui suivra, jusqu’à nous entraîner dans les services aux côtés d’Alan Turing, l’ambiance espionnage est immédiatement de mise. L’époque est trouble et les menaces constantes. D’ailleurs cette atmosphère est rondement menée. Puisqu’au-delà de son aspect ludique, l’Escape book Opération code de Turing délivre un roman fort ! La tension des évènements, les dialogues entre les personnages y compris lors de moments de détente, l’avancée face à la machine Enigma… On se laisse emporter par la lecture, tout en incarnant littéralement Brandt.

Escape book Opération code de Turing

Ce dernier aura parfois besoin pour perdurer dans la lecture, de trouver un mot-clé. Des noms propres et communs, aux moult manières de les dénicher. Les casse-tête sont immensément variés et bien entendu, cela fait la force première du jeu. Et si jamais vous coincez, des indices existent plus loin. En outre, une certaine originalité dans l’approche des objets à collecter rejaillit. Au sein de cet ouvrage, il s’avère parfois indispensable de posséder tel(s) élément(s) en vue de poursuivre. Attention à donc bien les engranger et à les noter, sans quoi on ne passera pas.

Le riche univers nous entraînant dans des sphères très différentes, mais collant aux évènements, variera autant les techniques de déchiffrage, que le voyage et l’impact visuel. De visites de certains lieux, à des milieux s’alternant nous guidant par exemple jusqu’aux batailles navales, en passant par les rencontres avec de nombreux protagonistes, on brave les difficultés, tout en brassant un large univers. Attention, certains personnages au service de sa majesté possèdent peut-être le permis de tuer… L’ensemble en géniale adéquation avec les graphismes. Fournis en photographies, énigmes sous multiples approches, détails dans l’habillage visuel… Sophie Rivoire (conception graphique), Uli Meindl (direction artistique) et SKGD-Création (mise en page) notamment, réalisent un travail qui en fait une œuvre aussi marquante sur ce point, qu’au niveau ludique.

Conclusion

Profond dans son aspect de jeu, autant que dans son approche scénaristique et visuelle, l’Escape book Opération code de Turing nous frappe de son soin sur chaque élément. Même après l’avoir complété, on se sent en présence d’un précieux livre renfermant de lourds secrets historiques.