Critique du roman Aurora

Tandis que dans notre monde bien réel la Terre se meurt à cause de nos agissements, trouver des solutions s’avère plus qu’urgent. Dont peut-être bientôt l’expédition vers un nouvel endroit lointain, très lointain ? L’exemple est plus que donné par Kim Stanley Robinson, au cours d’Aurora.

Aurora

Aurora nous conte la situation de la civilisation, depuis son départ de la planète bleue. De manière très « humaine » en découvrant la vie d’une famille. Devi la mère, Badim le père et Freya leur fille. D’ailleurs l’on débute par une scène plutôt légère entre la fille et son père, pour immédiatement apporter cette touche de fraîcheur, cette tranche de vie. Incluant cette coquinerie, ce secret entre les 2 d’avoir abîmé leur bateau. Information que Badim préférerait cacher à sa femme. Et l’on comprend rapidement pourquoi. Tout est loin de s’avérer simple lorsque l’on côtoie Devi. Rouage essentiel du vaisseau au sein duquel le trio, ainsi que tant d’autres personnes dont l’on n’a pas encore idée, habitent.

Plus que jamais inquiète, pour ne pas dire tendue, Devi s’interroge, calcule, regarde son écran d’où proviennent des images de la Terre qui ont mis 12 ans à lui parvenir… Et l’on ne peut pas clamer que sa relation avec sa fille soit bonne. Cette dernière parait même en avoir de plus en plus peur. Tant les réactions de sa maman peuvent être cinglantes pour un petit bruit. Tandis que Badim est lui plutôt calme. Cependant, Devi ne peut s’arrêter, tant elle craint que quelque chose de grave se déroule, sans savoir quoi. Elle qui fait un peu tout sur le vaisseau, elle n’hésite pas à envoyer les travailleurs adéquats chercher la solution, mais rien n’y fait.

Bien entendu, Aurora ne nous présente pas que des gens ravis d’être ici. Entre interrogations et envie de quitter les lieux. Ceci à cause d’une politique plus que ferme. Freya le découvrira dans un premier temps via d’autres jeunes qui refusent ce système. Mais il faudra attendre et atteindre le point de rupture avec sa mère. Pour apaiser les tensions, la jeune fille partira en année sabbatique à découvrir le monde. Ou les biomes plus exactement. Mais surtout, leurs autochtones. Son périple où elle rencontre et discute avec la population, est aussi intéressant, que poignant. Les lieux sont autant variés que sur Terre et les communautés peuvent ainsi connaitre les mêmes différences. On ne vous en révèlera pas plus sur ces points, tant vous prendrez ces informations de plein fouet par la lecture.

En revanche, l’on peut vous confier que la natalité est contrôlée. Ce qui évidemment touchera de nombreuses personnes sur place, désirant donner naissance. Ce qui accentue davantage encore la facette profondément humaine d’Aurora. Tout en offrant un sacré relief avec les interventions immensément techniques et scientifiques. Particulièrement lors des discussions avec l’intelligence artificielle. L’entité privilégiée de Devi pour échanger. Le roman devient à chacun de ces moments, très détaillé, de manière chiffrée, sur une grande quantité d’éléments plus ou moins complexes. Toutefois avec de l’attention, l’on arrive à saisir bon nombre d’informations. Mais le livre n’hésite pas à tenter de nous perdre en route. On ne vous en révélera pas plus, tant par la suite Aurora connait des événements clés, qui bouleverseront la vie du vaisseau et de sa population.

Aurora

Conclusion

Se portant aussi bien sur une dimension sociale, que scientifique, Aurora bouleverse autant qu’il intrigue. Voire passionne si vous êtes féru(e) de sciences-physiques.