Critique du roman L’Équipe – L’Affaire Teddy Riner

Après Kylian Mbappé et le corbeau 2.0 et Le Sourire de N’Golo Kanté, Robin Six quitte le football et se dirige vers le judo, pour le 3e épisode de la collection associant le quotidien L’Équipe à l’éditeur Les Livres du Dragon D’Or. Pas d’Automne Pavia ou de Clarisse Agbégnénou, malheureusement tant elles s’avèrent 2 grandes championnes, mais la présence d’un notamment double médaillé d’or olympique, au cours de L’Équipe – L’Affaire Teddy Riner. Où ce dernier se retrouve même croqué par Sophie Leullier.

L'Équipe - L'Affaire Teddy Riner

La chance des 3 adolescent(e)s se poursuit. Nissrine, Bakary et Martial sont convié(e)s à traiter de sujets qu’elle et ils peuvent choisir, au sein de L’Équipe. Une superbe opportunité à bien des égards. Évidemment pour le plaisir personnel, que la bande n’hésite pas à prendre. Mais aussi afin de faire découvrir une discipline, un(e) sportive/if ou encore un angle de vue. Rarement mis(e) en avant, si ce n’est jamais. Même si pour Martial, cela risque de se cantonner au football. Tandis que ses potes semblent se diriger dans un premier temps vers le basketball et le handball. On espère à ce propos, que ces sports seront développés lors des prochains tomes. Heureusement, le duo de la rédaction qui les entoure, Alice et Rajan, l’aiguillera vers un autre thème. Une aubaine afin d’élargir ses horizons.

Si la motivation n’est pas nécessairement là à l’annonce du judo, savoir qu’il aura l’occasion d’interviewer Teddy Riner, en tournée dans les dojos d’Île-de-France, s’avère un déclic. Un moyen efficace pour qu’il s’intéresse rapidement à la pratique. Surtout à partir du moment où il découvre le champion et son ami, entraîneur au dojo sur lequel se déplace le journaliste en herbe, effectuer quelques mouvements, lors de légers affrontements.

Puis en voyant les adhérent(e)s s’y mettre tout autant. De là à s’y essayer ? On ne dévoilera rien à ce propos. Mais au-delà de Martial, L’Équipe – L’Affaire Teddy Riner révèle une facette d’ouverture au monde et éventuellement, d’affirmation de ses envies. Sans penser au qu’en dira-t-on et d’oser accomplir ses rêves. On le verra particulièrement avec Bakary. Qui, espérons-le, aidera des personnes et pas seulement des jeunes, à se lancer dans la réalité dans ce qu’elles souhaitent. Plutôt que de suivre le mouvement.

Ceci toujours dans le respect des autres. Car justement, l’ouvrage nous entraîne en parallèle dans une enquête, où le judo et Teddy Riner précisément, sont ciblés par des tags sur les enceintes où l’athlète se déplace durant cet évènement au long cours. Qui se cache derrière ces agissements ? Une bande désirant juste dégrader et pas du tout dans l’esprit créatif et artistique du graphe ? Mais juste taguer sans aucun sens. Des adeptes d’un autre art martial, voulant montrer une puérile supériorité par rapport au judo ? Une personne avec un problème direct par rapport à ce sport ou son emblématique sportif visé ?

Le mystère reste complet et le trio compte bien lever le tatami sur cette affaire. Qui ne s’avèrera pas forcément sans dangers, puisque le mettant aux prises (Ō-soto-gari ? Ippon ?) avec d’autres adolescent(e)s, souvent prêt(e)s à en découdre. De quoi voir certains comportements évoluer, pas vraiment dans le bons sens. Avec au milieu de ces tensions, des éducateurs et l’invité que vous savez, tendant à leur inculquer des valeurs hors de la violence et l’agressivité.

Ce qui est loin d’être toujours évident dans un tel monde, où l’incitation à la violence se trouve partout. Notamment via les réseaux sociaux, une bonne méthode pour investiguer. Mais où nos détectives/journalistes/collégiens/ne, se rendent simultanément compte de la haine aisément déversée derrière un écran. Et de sa faculté à entraîner dans son sillage des esprits facilement contrôlables. Afin de les mener vers justement une violence des mots, voire physique. Un traitement de cette bulle élargissant le propos du livre et qui, on le souhaite, poussera à la prise de conscience. Pour éviter que d’autres ne tombent dans de telles ignominies. Et que d’autres n’hésitent pas à en parler, si elles/ils en sont victimes.

En marge de la couverture de Sophie Leullier emplie de couleurs, on retrouve au sein de l’ouvrage de nombreuses illustrations, jouant de contrastes entre noir, gris et blanc. Certaines incrustées au texte, d’autres pleine page, nous faisant bénéficier de scènes fortes imagées. Dont de la prise de judo, pour citer de l’impressionnante. Mais aussi un large panel de protagonistes.

Conclusion

L’Équipe – L’Affaire Teddy Riner ne se concentre pas sur un seul genre. On a droit à un véritable art littéraire mixte, amalgamant de multiples styles : enquête pas du tout cousue de fil blanc, vies d’ados crédibles, sujets sportif et journalistique non éludés… L’ensemble au travers de messages sociaux, humains, essentiels à partager, tant malheureusement cela ne semble pas couler de source dans notre monde.