Critique du roman Les Noces de la Renarde

Après Rouille, Pocket propose un nouveau roman de Floriane Soulas : Les Noces de la Renarde. S’inscrivant pleinement dans l’éculé adage à propos du Japon : un pays entre tradition et modernité. Mais vous constaterez qu’il s’avère plus rusé que cela.

Les Noces de la Renarde

L’ouvrage nous fera suivre en parallèle 2 histoires. Dont on ne vous dévoilera bien sûr rien sur leurs éventuels liens ou non. D’une part, on se plongera dans des bois au Japon en 1457, où vit une communauté de petits dieux. De plus en plus menacée par l’évolution de la société et, concernant particulièrement cette tribu, la déforestation. Entre les villageois.e.s installé.e.s non loin de là et leur forte activité de déboisement, la sécurité de ces entités mystiques s’avère plus que remise en question.

Mais finalement le pire dans un premier temps s’avère sûrement pour les humain.e.s. Car si elles/ils les aperçoivent, leurs vies risquent d’être immédiatement en danger. Cependant celles et ceux-ci attisent la curiosité d’Hikari, une jeune kitsune/femme-renarde, ne pouvant s’empêcher d’observer les bûcherons. Ces derniers qui se rapprochent inévitablement de ces entités qui doivent leur rester secrètes, tant ils s’enfoncent de plus en plus dans la forêt. Alors que de son côté les règles sont strictes et qu’elle ne doit les croiser.

En face, un homme, Jun, se trouve particulièrement attiré par ces phénomènes mystiques les surprenant parfois. Mais alors que son clan est prêt à s’allier à un autre par l’union entre 2 personnages, les hommes surprendront une cérémonie interdite à leurs yeux. Et la sentence dans une telle situation, ne devrait pas leur plaire. Au-delà de cette confrontation latente, les tensions existent au sein même des petits dieux. Et particulièrement entre la future mariée, très ambitieuse, et notre héroïne qu’elle redoute. Même si cette dernière assène continuellement son désintérêt sur ce point. Et sans aller plus loin dans les révélations scénaristiques, on peut tout de même vous confier qu’elles ne seront pas proches de s’apaiser.

Loin de là dans le temps, en 2016 à Tokyo, Les Noces de la Renarde nous place auprès de la jeune Mina. Progressivement, on se rend compte qu’elle dispose de pouvoirs lui permettant, entre autres, de voir les esprits. Fantômes et autres yokais lui sont certes visibles, mais elle préfèrerait pouvoir vivre tranquillement. Et ne pas se retrouver éloignée des personnes encore vivant.e.s et notamment ses camarades de classe. Enfin sauf peut-être de Natsume, la déléguée de classe. Qui apprécie particulièrement ressasser ce statut à qui veut l’entendre… Et même aux autres.

Un esprit malintentionné, s’attaquera à notre héroïne lors d’une sortie scolaire. Le virage rapprochant d’elle sa camarade. Pas forcément pour de bonnes raisons. Puisque celle-ci a également un certain lien avec ces créatures. Même si on vous en laisse la surprise. Mais afin de ne pas révéler ce qu’elle a vu de Mina, lors de ce malheureux évènement, cette dernière devra l’aider. En effet, ses capacités surnaturelles permettront à la tenace chef de classe, de se rapprocher de ce monde qu’elle connait. Sans y être foncièrement conviée. Mais, tant pour l’une que pour l’autre, le périple et ce qui se cache derrière certaines intentions, les menaceront rapidement.

Conclusion

Très touchant humainement, tout en nous faisant voyager dans cette ambiance du folklore
japonais entre réalité et onirisme, où les viles intentions sont aussi légion, Les Noces de la Renarde nous emporte autant qu’il nous fait vibrer.