Vous proposer que l’on s’engouffre dans le second tome d’Arkane est peu dire, tant Pierre Bordage nous entraîne au plus profond de la cité, dès les prémices de La Résurrection.
Les tréfonds d’Arkane. Là où se déroule sans discontinuer un travail de sape, dévolu aux condamné(e)s. On vous laissera bien entendu découvrir ces lieux et la tâche qui incombe aux personnes qui s’y retrouvent jetées. Sachez néanmoins que sans elles, la cité tomberait rapidement. Vous vous rendrez également compte que l’on n’y tient pas longtemps. Mais le besoin est tel, que les arrestations semblent connaitre une recrudescence, en vue d’envoyer de la main d’œuvre en bas. Parmi ces forçats se trouve Matteo du Drac, toujours vivant malgré la situation. Cependant la résurrection du dragon semble compliquée.
Assurément, elle n’est en plus pas souhaitée. Mais à partir du moment où une menace pourrait paraître, vous constaterez qu’il ne fait pas dans la demi-mesure. Malgré l’espoir qui semble vain, la résurrection de son clan reste possible. En effet, sa petite sœur Oziel est elle encore en vie. N’ayant désormais que pour objectif de mettre la main sur son frère pour venger sa famille. Un périple où la souffrance s’avère palpable. Tant pour elle, que pour les personnages croisés. Ainsi que du 3e côté, avec l’apprenti-enchanteur de pierre Renn et le guerrier Orik.
De chaque part, les mauvaises rencontres ne sont même pas forcément les pires dangers que l’on peut croiser. La faim, la fatigue et le froid le sont encore plus. Des éléments omniprésents, assez frappants. Qui forcément s’entremêlent aux affrontements, aux éventuelles fuites… Puisque tiraillé(e)s par ces manques, l’on ne peut tenir longtemps. Ces périples vraiment rudes et pas simplement axés sur les batailles prennent aux tripes dans la première moitié du livre. En sus de la description des environnements, particulièrement efficace. La visualisation par les mots des entrailles d’Arkane s’avère une grande force, tant l’endroit est flippant mais charismatique. Toutefois en parallèle, se trame en Haut une belliqueuse association qui n’ira pas dans leur sens.
La seconde partie verra la puissance de feu rejaillir et créer d’intenses séquences à la saveur bien différente. Alternées par des rencontres et des moments émotionnels, même si la première moitié n’en est pas dénuée. Les familles déchirées étant presque monnaie courante au cours de La Résurrection. Les tractations et trahisons également, tant la soif de pouvoir est immense. Quitte à faire appel à une magie pouvant brûler les ailes.
Conclusion
Le souffle chaud et magique de La Résurrection nous emporte. Aussi bien dans ses sombres péripéties au fin fond du glauque et crasseux Arkane, qu’au cours de ses machinations politiques.