Critique du roman Le Château des nuages

Livre 2 de La trilogie de Hurle, Le Château des nuages, Castle in the Air en version originale, de Diana Wynne Jones et traduit par Alex Nikolavitch, vient de sortir chez Ynnis Editions. Prêt à nous plonger dans un pays de déserts infinis …

Le Château des nuages

On ignore de quelle couleur est le rêve d’Abdallah, mais ce qui est sûr, c’est qu’il l’emmène continuellement dans un tout nouveau monde. Lui, marchand de tapis se débrouillant plutôt bien, mais se contentant de ce qu’il faut pour vivre. Sans partir dans des élucubrations financières, à l’instar de celles avec lesquelles la famille de la première femme de son père le tannent. Cependant, s’il paraît d’un côté se contenter de cette vie simple et sans chercher à accumuler les mariages arrangés non plus, il fantasme d’un autre destin. Fils de roi, dont la prophétie le lierait à une princesse. Soit l’opposé de ce qu’il a connu jusqu’à présent, entre son père déçu de son manque d’ambition et ses parents par double-alliance.

Un beau jour ou peut-être lors de mille et une nuits… Bon d’accord c’était la journée, un curieux personnage lui vend un tapis magique. Un tapis volant ! Ne fonctionnant toutefois pas en claquant des doigts ou simplement en lui confiant ce que l’on souhaite. Sur ce point, l’on vous conservera un certain suspense. Puisque la découverte des particularités de l’objet vivant, fait partie du charme et du mystère du roman. Justement, ce dernier joue avec les codes de légendes évoluant dans un univers semblable. Mais dans le sultanat du Rajpout et même l’ensemble du sud d’Ingarie, de ses ruelles marchandes, au désert malfamé, en passant par le temple du sultan, rien ne se déroule comme l’on en a souvent l’habitude.

Grâce à la carpette au tapis, notre héros sera emporté plus ou moins malgré lui, vers de dantesques aventures. Dont il n’effleurait sûrement même pas la possibilité de les imaginer. En commençant par sa rencontre avec la princesse Fleur-dans-la-Nuit. D’ailleurs un premier contact hilarant, résultant néanmoins du triste sort réservé par son père. La laissant ignorante sur tant de sujets. Les 2 jeunes gens s’apprécieront rapidement, mais un Djinn enlèvera celle qu’il considérait comme sa dulcinée. Un soubresaut, l’emportant vers un périple toujours plus épique et des protagonistes hauts en couleur.

On ne vous en évoquera qu’un, immensément important et symbolique. Non pas le chien de Jamal, car lui on le découvre avant ce périple enchanté, mais pas nécessairement enchanteur. Bien que le canidé s’avère notre chouchou. Non, nous parlons du génie. Mais comme tout dans cette histoire, le génie n’est pas du genre à être un classique docile. Et on le comprend. Servir les plus égocentriques et vils desseins quotidiennement, sans que l’on ne pense à la personne qu’il peut être, ne peut qu’agacer. Par conséquent, il joue constamment d’espièglerie par rapport aux vœux souhaités. Rendant la lecture encore plus piquante et surprenante. Il s’agira ainsi pour Abdallah de savoir y faire, dans le but de sauver sa promise. Avec de tels retournements, on se laisse happer par l’atmosphère dépaysante au niveau littéraire. Au même titre que l’impact visuel de la couverture de Matteo De Longis.

Conclusion

Très drôle, touchant et original, Le Château des nuages est tel un songe : capable de nous emporter partout. Et de nous faire ressentir des voyages insensés.