Critique du roman Mytho #1 Aphrodite incognito

Peut-être que Véronique Delamarre Bellégo et Pascale Perrier voulaient passer inaperçues, en choisissant le pseudonyme de Fanny Gordon pour leurs écrits. Si bien que la déesse de la beauté a décidé d’en faire autant pour ce premier tome de Mytho, Aphrodite incognito.

Aphrodite incognitoLes déesses et dieux de l’Olympe s’ennuient ferme depuis que les humain(e)s n’ont plus recours à leurs services. Parmi celles et ceux-ci, l’on retrouve particulièrement Aphrodite et Poséidon, qui discutent de leur lassitude. Le dieu de la Mer ne pensait pas qu’une réflexion teintée d’humour, serait prise au mot par sa cousine. Complètement emballée par l’organisation d’un camp pour adolescent(e)s, axé sur la mythologie. Mais sur Terre… Qu’à cela ne tienne, en bonne grosse mytho de son état, elle monte un bobard à Zeus. Comme quoi elle aurait besoin d’être au contact des humain(e)s, en vue d’écrire un livre sur la beauté au 21e siècle. Avec la nécessité de devenir une Aphrodite incognito. S’en suit la séquence de transformation et d’apprentissage sur le monde terrestre actuel. Avec un professeur complètement à la ramasse. Et déjà quelques références dans les acronymes, qui sont l’une des forces humoristiques de Mytho.

Aphrodite incognito

Celle-ci qui se mêle à la compréhension des termes terriens, plus ou moins récents, par notre Aphrodite incognito. Qui d’ailleurs arrivée sur place se prénomme désormais Avril. On a envie de conserver tous ces termes secrets, on vous confiera simplement que LOL ou encore le nom de la messagerie de l’Olympe, sont savoureux. Et à partir de là, on enchaîne les gags qui marchent constamment. Tant lorsqu’ils concernent ces connaissances linguistiques, que les gaffes. Qui plus est, Fanny Gordon ne force jamais le trait, ni les choses sur ce point. Et si Avril est maligne et réussit à s’adapter rapidement sur certains points, découvrir les chaines de conseils beauté d’adolescentes sur MyTube, avec les pouces baissés ou levés, lui fait forcément un choc. Même si pour les pouces elle aurait pu saisir plus rapidement par rapport aux Jeux du cirque, étant donné qu’elle ne débarque pas de Vénus…

Aphrodite incognito

On s’attache beaucoup à notre Aphrodite incognito. Si dans les débuts de l’histoire l’on aperçoit une prétention sans fond pour savoir qui est la/le meilleur(e) entre elle et Poséidon, cela se dissipe assez vite. Et les liens qu’elle tisse avec la bien-nommée Clio, une fille réservée férue de mythologie, renforcent cet aspect. Surtout face aux pestes du camp. D’ailleurs on s’étonne de les voir ici, mais il y en a des comme-ça partout. Car selon Arthur, l’on risque plutôt d’y retrouver des intellos. Lui qui aurait préféré un stage de surf. Mais finalement ce garçon, ainsi que Mehdi, sont assez sympathiques à nos yeux. Même si l’on ne peut oublier que c’est d’abord la plastique de la déesse de la beauté qui les a attirés. Et non son plastique, ça on vous en parlera un jour prochain.

Aphrodite incognito

Toutefois la vie n’est pas aussi facile qu’avec ses pouvoirs pour Avril. Et il ne tient souvent qu’à un fil qu’elle se rate sur différents plans. Et malheureusement pour elle, trop en demander aux forces divines pourrait lui valoir un retour de flû… de bâton ! La narration de l’ouvrage gagne énormément d’intérêt et d’originalité par les dessins de Caroline Romanet. Qui ne sont pas seulement là pour l’enjoliver. Plusieurs apportent leur patte à l’histoire, avec notamment la publicité de la colonie, aussi crédible que drôle. Où encore des fiches sur les déesses et dieux.

Conclusion

Quand des êtres se pensant supérieurs et loin des codes humains se retrouvent dans ce monde où ils sont un peu perdus, les situations donnent continuellement de quoi rire. Ce que l’on fait tout au long d’Aphrodite incognito. Et attention, l’on vous parlera bientôt de son cousin dans Mytho #2 Poséidon fait des vagues.