Critique du roman Personne ne sort d’ici vivant

Le nouveau roman d’Adam Nevill disponible chez Bragelonne, annonce clairement la couleur dès son titre, Personne ne sort d’ici vivant. Malgré cet intitulé très direct, vous constaterez que l’histoire est loin d’être linéaire.

Personne ne sort d'ici vivant

Précisément, l’on y retrouve une narration à tiroirs. Abordant plusieurs thèmes distincts, le livre nous plonge continuellement dans le doute sur la dose de réalité ou de songes. Tout en nous ancrant dans des problèmes sociétaux bien réels malheureusement. Et qui se confrontent à une facette potentiellement surnaturelle.
Potentiellement, car notre personnage principal, Stéphanie, ne sait-elle même pas quoi penser. Si bien que le doute s’installera à ce propos dans notre esprit.

Cependant avant d’en arriver là, en parallèle à sa situation sociale, l’on découvrira les difficultés du quotidien de la jeune femme. Vivotant de petits boulots, avec très peu de moyens, loin de ses ami(e)s… Sans omettre ses ruptures sentimentales. Tant avec son petit copain, qu’avec sa famille depuis la perte de son père. Sa belle-mère et elle-même étant loin de s’entendre, elle quitta la demeure familiale, un aller forcément sans retour.

Isolée et luttant pour survivre, elle réussit à trouver une chambre dans une grande maison au 82, Edgehill Road, à Birmingham. Dont l’annonce précise que seules les femmes sont acceptées. Cela peut sembler soupçonneux et l’on vous confiera que c’est le cas.
De la pénibilité de Stéphanie pour s’en sortir dans la vie, l’on découvrira celui d’autres demoiselles venant de bien plus loin et ne trouvant qu’une solution pour manger. Ce n’est pas pour rien si les maq messieurs louant des chambres ne requièrent pas d’autres hommes. Même si ces derniers sont les bienvenus en tant que visiteurs moyennant un certain prix d’entrée.

Personne ne sort d'ici vivant

Mais tout n’est pas aussi simple. L’endroit met mal à l’aise notre héroïne. Notamment par le comportement de son propriétaire, lui mettant la pression. Tout en lui inspirant continuellement une peur plus grande, par ses réponses sèches quand elle lui parle des cris de femmes entendus. Et encore, cela n’est qu’un exemple du comportement de celui-ci, qui ne s’avérera pas le seul homme à la tête ce trafic.
Stéphanie découvrira au fil du temps qu’il y a plus dangereux que son premier interlocuteur. Ses craintes se multiplient, surtout que les étranges bruits et sensations émanant de la bicoque, la rendent encore plus paranoïaque, mais peut-être à raison…

Bien entendu progressivement, l’on glanera des clés sur la réalité de la situation, à tous ces égards. Et en apprendra davantage encore avec un long a posteriori. L’horreur ne se finit pas par un bref épilogue et délivre une approche de nouvelle vie, emplie de réponses, apportant beaucoup à l’ouvrage.

Conclusion

Jouant sur des peurs du quotidien nous prenant à la gorge, Personne ne sort d’ici vivant sait aller au-delà de celles des menaces, de la violence physique et du surnaturel, pour nous offrir un cocktail nous permettant de voir autre chose. Un message social s’y transmet, en voyant ces femmes poussées à bout, à cause de la dureté de la vie, due à la société que nous avons créé et dans laquelle on se laisse emporter.