Heureux élu pour tester la bêta de Destiny – le nouveau jeu de Bungie – j’ai rapidement égrené le code qui m’a été dédié. Dans un premier temps, et malgré les treize gigaoctets nécessaires annoncés, cette version non finalisée arrive facilement sur ma console. C’est au moment de lancer le jeu qu’il a fallu se soumettre à une terrible épreuve de patience pour que l’appareil ingurgite les informations plus ou moins lentement selon la qualité de la connexion Internet. Mais on remarquera pendant cette longue phase, de nombreux artworks de grande qualité. À cela s’ajoute un échantillon d’une bande originale intrigante et d’assez bonne facture (pas étonnant puisque c’est une co-écriture de Martin O’Donnell et de Michael Salvatori déjà à l’oeuvre sur la bande son de la saga Halo). Même sans avoir joué, ça a donné fortement envie. Mais si d’emblée je peux vous avouer que je ne suis pas très à l’aise avec les FPS à tendance multijoueur, j’ai déjà pris du plaisir à voir ces toiles très inspirées sur un fond musical apaisant. Un bon point donc pour Bungie.
Vous n’aurez plus cela pour la version finale mais avouez que la direction artistique de Destiny en jette pas mal !
Cependant, terminons cette introduction en disant que Bungie a quand même mal pensé la chose : pour pouvoir télécharger les données afin de profiter de la bêta, il faut absolument que Destiny soit lancé. Envie de faire une petite partie du jeu indépendant du moment ? N’y pensez même pas. Allez plutôt vous dégourdir les jambes en attendant. Quelques heures plus tard, la bêta vous invite à choisir l’une des trois classes du jeu : Titans, Arcanistes ou Chasseurs ainsi que l’une des trois races proposées : Humain, Éveillé et Exo. J’ai opté, de façon totalement aléatoire, pour la classe des chasseurs humains. Si Destiny montre rapidement son moteur graphique, on dira qu’il est plutôt solide avec des effets visuels qui valent le détour sans pour autant être le nouveau symbole de la next gen. Cependant, on regrettera la faiblesse de l’éditeur de personnages – si on peut l’appeler comme ça – et le résultat final qui ne fait pas vraiment honneur au reste, surtout du côté masculin. Résultat : mon personnage ressemblait à une sorte de doublon de Dave (le chanteur) partiellement balafré. Pas très sexy, donc.
Du côté féminin, comme on peut le voir, c’est encore assez esthétique. Par contre, on remarque la faiblesse du paramétrage. Préparez-vous à voir de nombreux clones vagabonder dans Destiny.
L’environnement de Destiny est résolument futuriste, voire même post-apocalyptique. Il y a longtemps, l’humanité a trouvé un moyen d’explorer plus en avant le système solaire. Un jour, un événement inattendu se produit dans l’espace et seuls survivent les gens restés sur Terre. Ces derniers ont été sauvés par les Voyageurs, des entités aliens qui sont arrivées à bord d’une gigantesque sphère blanche. Cette communauté amoindrie d’êtres humains, étrangement miraculées, a acquis, aux travers de ses Gardiens, une partie du pouvoir des Voyageurs. Et ça tombe plutôt bien puisque d’autres créatures veulent également s’en prendre à ce frêle vestige de l’humanité : les terribles Ténèbres. Quoi que vous choisissiez, vous jouerez le rôle de l’un de ces gardiens, voir l’un de ces élus. Si le pitch de départ de Destiny est intéressant sans pour autant être d’une grande originalité, cela met directement les joueurs dans un contexte hostile tout en apportant des environnements terrestres, dans un premier temps, familiers.
Titans, Arcanistes ou Chasseurs : vous aurez le choix entre trois classes distinctes. Les premiers peuvent utiliser leur poings électriques, les seconds peuvent profiter de la Lumière du Voyageur et les derniers sont aussi efficaces à distance qu’au corps à corps. Oui, ça va être difficile de choisir !
Destiny se présente comme un FPS (avec quelques touches TPS) jouable en solo mais surtout à plusieurs, exclusivement en ligne. On retrouve ainsi une profondeur naturellement absente en temps normal dans ce segment vidéoludique. L’exercice se veut, selon les propos mêmes de Bungie, être le miroir d’un monde très vivant où chaque décision aura un fort impact. Destiny emprunte de nombreux éléments au genre MMO. Du coup, pour ceux, comme moi, qui n’y sont pas habitués, les questions ont fusé rapidement : comment pourrai-je y jouer si je suis seul ? Vais-je devoir payer un abonnement ? À combien de joueurs peut-on y jouer ? Si tous les éléments ne sont pas encore présents, on nous assure déjà que le jeu ne nécessitera pas d’abonnement dédié (hors une affiliation plus globale au PS+ chez Sony et au Xbox Live Gold chez Microsoft). Ensuite, le jeu se joue très bien seul mais incite à se constituer des petites factions jusqu’à trois joueurs (voire plus pour certains événements). Si le début du jeu peut très bien se faire en solo, je doute que la chose soit aisée dans les niveaux plus élevés où le challenge sera nécessairement plus enclin à générer une stratégie collective et surtout une coopération de tous les instants.
Le jeu propose de temps à autre un mode TPS comme aptekaleki24 ici La Tour, dernier lieu paisible pour nous les humains. C’est ici qu’on peut acheter ou améliorer ses équipements.
Destiny est donc un FPS gratiné de quelques phases de TPS. Du premier genre, on retrouve ses fameux poncifs (dont Bungie est passé maître au travers des premiers épisodes de Halo). L’une des gâchettes permet de tirer, la pression sur l’un des sticks permet de sprinter, etc. Peu de surprises par rapport à cela. Destiny va jusqu’à reprendre la barre de vie à rechargement perpétuel que l’on retrouve chez les cadors du genre tels que Call of Duty. Du moins au début, hors zone de Ténèbres, le protagoniste peut facilement s’en sortir. Un radar en haut de l’écran permet de ne jamais se perdre et l’on indique même la présence d’ennemis avec un ciblage approximatif mais bien efficace. Comme dans tous bons jeux de rôle en ligne, Destiny va dévoiler tout son potentiel sur la durée. Un système de niveaux et d’améliorations de skills et d’équipement a donc été (très bien) pensé et permet de progresser tout au long d’une narration plutôt soignée et déjà particulièrement addictive. À voir si l’intérêt se marquera sur la durée. On pourra également noté que du genre « MMO » on retrouve quelques habitudes comme les danses, les familiers (remplacés ici par des speeders à la Star Wars, entre autres) et bien entendu ces indécrottables blaireaux qui viendront vous gâcher le plaisir de jeu. Heureusement, a priori, les joueurs ne peuvent se faire du mal que dans les zones dédiées. De fait, je me suis retrouvé avec un joueur sur un speeder qui me tournait autour comme une satanée mouche. Rien de grave, en somme mais surprenant pour quelqu’un qui n’est pas habitué à ce genre de jeu de en ligne.
Le quotidien d’un Gardien n’est pas de tout repos et vous allez rencontrer très fréquemment ce genre de bêtes. Destiny est définitivement violent, nerveux et jouissif.
Le nouveau jeu de Bungie se veut finalement être un pot-pourri de plusieurs genres, avec, bien entendu, une prédominance sur le First Person Shooter où le studio a prouvé à plusieurs reprises sa grande maîtrise. Certains iront jusqu’à dire que Destiny ne révolutionne rien mais fait les choses avec talent, professionnalisme et minutie. Cette version bêta donne ainsi un très bon échantillon de ce qui nous attend dès le 9 septembre. Destiny ou comment un MMOFPS pourra presque me donner envie de jouer la carte, si pas des inhérentes séquences de PvP (il faudra en faire quoi que l’on fasse dans le jeu…), du moins de la coopération en équipe restreinte dans un jeu évolutif et à la narration simple, de prime abord, mais qualitative. Difficile, dans l’heure, bien évidemment, de donner une note à Destiny puisque nous n’avons pas encore accès à tout et qu’il faudra un paquet d’heures pour en voir tout le potentiel. Une preuve cependant que le travail de Bungie est efficace : je suis presque convaincu et ce n’était vraiment pas gagné d’avance ! Bon, ben ne reste plus qu’à attendre un bon mois maintenant… c’est malin !