Microsoft a levé le voile mardi soir sur ce qui sera – pour les cinq à dix années à venir – sa principale console de jeux, la Xbox One. Cette conférence s’est déroulée exactement trois mois après celle de Sony à New York, qui à l’époque avait dévoilé les spécifications de sa PS4, le design de sa manette, ainsi que quelques jeux exclusifs en version jouable, sans pour autant dévoiler le design définitif de la console, ce qui lui avait été reproché.
On aurait pu s’attendre à ce que Microsoft profite des trois mois supplémentaires de préparation et de développement de la Xbox One pour peaufiner son annonce par rapport à celle de son concurrent, et proposer du contenu de qualité en nombre. Ce qui s’est passé mardi soir (CET) est très éloigné de cette prévision.
Certes on a pu voir la console, mais les gamers sont ressortis de cette conférence avec une sensation de frustration et d’inachevé.
Non seulement les jeux dévoilés étaient très peu nombreux, mais aucun d’eux n’a donné lieu à une démonstration « on stage ». Exercice pourtant typique de ce genre d’évènements. Même les franchises les plus emblématiques des studios internes de Microsoft ne se sont illustrées qu’à travers des vidéos ou des trailers. Frustrant, voire incompréhensible.
Autre point dérangeant de cette conférence : contrairement à Sony et sa PS4, le jeu n’a pas été mis au centre de la conférence Microsoft. Au lieu de cela, les différents intervenants ont passé du temps à démontrer que la prochaine Xbox One sera un centre de loisirs numériques qui se positionnera au centre du salon, grâce à ses capacités à s’interfacer avec d’autres sources de contenu multimédia, comme la TV ou les différents services de vidéo et de musique à la demande.
Une bonne partie de la démonstration a également été consacrée aux nouvelles capacités du Kinect, plus précis et plus performant. Mais encore une fois, cette démonstration n’a pas été effectuée dans le cadre de jeux, mais sur le système d’exploitation de la console.
Enfin, alors que le monde entier était devant son écran pour visionner cette conférence, j’ai eu la désagréable sensation de découvrir une console faite par des américains, et pensée pour des acheteurs américains. Preuve en est les multiples services dévoilés qui ne seront pas disponibles en dehors des Etats-Unis au lancement de la console : Netflix, Fantasy Football, le visionnage de la TV, partenariat avec la NFL, etc. Microsoft aurait-il abandonné tout espoir de s’imposer en dehors des USA ? Ou bien ces éléments étaient-ils là pour combler le manque cruel de jeux pendant la conférence ?
Face à ces critiques, Microsoft déclare que davantage de jeux seront exhibés dans le cadre de l’E3 2013 qui ouvrira ses portes dans un peu plus de deux semaines. Espérons que la firme de Redmond saura rectifier le tir et convaincre un public de gamers assez déstabilisé et frustré par la présentation de mardi dernier.