Si Azure Striker Gunvolt a de faux airs de Rockman/Megaman, ce n’est pas pour rien puisque Inti Creates n’est autre que le studio responsable des Megaman Zero ainsi que ZX sortis sur GBA et DS. Etant complètement passé à coté de ces derniers malgré les bonnes critiques, c’est avec un plaisir non dissimulé que je m’apprête à m’immiscer dans la peau galvanisée de Gunvolt, l’Eclair Azur.
Claude François n’a qu’à bien se tenir
Gunvolt, agent pour une société secrète dénommée Faucon, est envoyé en mission pour détruire La Muse, un programme permettant de contrôler la population grâce à un chant un peu spécial. Mais ce dernier va très vite remarquer que ce qu’il ne croyait être qu’un simple logiciel se révèle finalement être un humain de chair et d’os.
Cette jeune fille appelée Joule (hmm…) a été kidnappée par Sumeragi, une gigantesque multinationale qui contrôle le monde entier.
Refusant d’écouter les ordres de son supérieur et de mettre fin à la vie de Joule, Gunvolt décide de quitter Faucon et de fuir avec la jeune fille. Malheureusement, Sumeragi ne compte pas laisser la source principale de ses revenus courir tranquillement les rues.
Les attaques de la plupart des Boss sont souvent difficiles à esquiver.
Mais ce que la mystérieuse multinationale ignore, c’est que l’ex-membre du Faucon qu’elle s’apprête à pourchasser, n’est autre que le célèbre Eclair Azure
Gunvolt a en effet le pouvoir de contrôler l’électricité, pratique pour éviter les factures EDF trop salées, mais également pour mettre un terme définitif à Sumeragi.
Ne cherchez pas, malgré les efforts des développeurs, nous sommes bel et bien en présence d’un syndrome de scénario bateau et bourré de clichés. Bien que celui-ci se laisse suivre sans surprise, il est toujours agréable d’avoir un semblant de background, surtout dans un jeu d’action ponctué de nombreux dialogues. Même si l’on ne peut que saluer les textes dans la langue de Molière, qualifier la localisation de mauvaise relève du doux euphémisme…
Echange armure bleutée contre Eclair Azur
Azure Striker GUNVOLT se présente donc comme un jeu d’action en scrolling horizontal, digne héritier des Megaman X de l’ère 16 bits.
Dès les premières sensations de jeu, on sent que l’armure bleutée de Megaman a été troquée contre l’Eclair Azur. Que ça soit après un dash ou même en plein saut, la jouabilité répond parfaitement, et on se surprend de réussir à passer aisément entre deux tirs ennemis.
Après avoir ciblé plusieurs ennemis, les électrocuter sera un jeu d’enfant.
Le pouvoir de Gunvolt fonctionne en deux temps, vous devrez tirer sur les ennemis à l’aide d’un revolver chargé de l’énergie électrique de son porteur. Lorsque le projectile a atteint sa cible, celle-ci est verrouillée, à partir de là il ne vous reste plus qu’à déclencher le champ de force électrique de Gunvolt. L’électricité sera alors directement attirée par l’ennemi que vous avez marqué, sachant que vous pouvez verrouiller plusieurs ennemis ou même un seul adversaire plus de trois fois afin de tripler les dégâts électriques.
Dans la mesure où le revolver fait perdre très peu de vies aux ennemis, vous serez constamment obligé de les électrocuter, reste maintenant à trouver comment les verrouiller car certains opposants ont la possibilité de dévier les balles.
Lorsque vous activez le pouvoir électrique en plein air, cela vous permez de planer, pratique pour passer un sol criblé de piques aiguisées.
Le champ électrique a également la capacité de vous ralentir en pleine chute, cela s’avère très utile lorsque vous souhaitez arriver à une plateforme beaucoup plus lointaine, ou lorsque vous voudrez esquiver des mines explosives pendant une chute libre.
Mais le champ électrique consomme votre jauge de PE (point d’énergie) qui fait entrer Gunvolt dans une phase de surchauffe, si cette dernière est totalement vidée, vous devrez attendre de précieuses secondes avant de réutiliser votre pouvoir. Heureusement la jauge de PE se remplit rapidement si vous évitez d’utiliser votre champ électrique, mais vous pourrez également restaurer très rapidement cette jauge en appuyant deux fois sur la touche directionnelle bas.
On regrette pourtant que certaines bonnes idées n’aient pas été plus exploitées, comme par exemple la possibilité d’alimenter certaines machines ou ascenseurs, grâce au pouvoir de Gunvolt. Les développeurs voulaient certainement garder une nervosité semblable à un Megaman X/ZX.
Le pouvoir de Gunvolt lui permet également d’activer certains interrupteurs.
Le jeu compte six niveaux de bases que vous pouvez sélectionner dans n’importe quel ordre (Merci Megaman) et six autres zones beaucoup plus courtes servant à introduire l’apparition d’un protagoniste ou un rebondissement particulier.
Entre chaque mission, vous pourrez sauvegarder et aurez la possibilité de parler à Joule, mais n’espérez pas voir le background s’enrichir et en apprendre plus sur les héros, car cela n’a quasiment aucune utilité.
Bien que l’on constate de façon agréable la présence d’un équipement ainsi que la possibilité de synthétiser divers accessoires, ces derniers restent optionnels et n’ont pas de réel impact sur le jeu, en tout cas lors d’un premier run. C’est d’autant plus regrettable que ce genre d’idées contribuent à rendre le gameplay plus riche pour ce qui ne semble être à première vue, qu’un simple jeu d’action.
Pour ma part j’ai changé deux éléments d’équipement pendant tout le jeu. Surtout qu’il est difficile de récupérer les pièces à synthétiser afin d’obtenir des accessoires sans refaire plusieurs fois le même niveau. Heureusement, si vous êtes un jusqu’au-boutiste vous pourrez tout de même participer à divers défis pour acquérir certaines pièces bien précises. Mais sachez qu’il est largement possible de finir le jeu sans avoir recours à un équipement spécifique.
En sus de l’équipement, le jeu comporte d’autres composantes issues du RPG, comme l’acquisition de divers pouvoirs liés à la montée en level. Vous pourrez équiper au total quatre pouvoirs, déclenchables via l’écran tactile de la 3DS. Ces pouvoirs peuvent aussi bien être offensifs que vous permettre de vous régénérer, etc. Evidemment, l’utilisation de ces pouvoirs est limitée par des PC (points de compétences), qui se rechargent au fur et à mesure de vos combats.
Chaque pouvoir activé en plein combat est affublé d’une petite cinématique très classe.
A noter que chaque déclenchement d’un pouvoir est agrémenté d’une rapide cinématique du plus bel effet, rappelant indubitablement les héros de japanim’ hurlants de tout leur soûl avant de tout faire exploser à l’écran.
Graphiquement d’ailleurs, le jeu dispose d’une 2D très classe, finement détaillée et affublée de nombreux effets lumineux.
Et même si le character design ne donne pas dans l’originalité, on appréciera la présence d’artworks de chaque personnage lors des phases de dialogues.
Il est préjudiciable de constater un bestiaire relativement peu fourni, ainsi que les mêmes demi-boss à vaincre, ne permettant pas d’exploiter pleinement le gameplay de Gunvolt.
On pestera également contre l’absence totale de challenge mise à part pour un boss de fin assez résistant et au final très plaisant, celui-ci faisant resurgir la nostalgie des bons vieux boss aux patterns à apprendre par cœur. Cerise sur le gâteau, avec un peu d’acharnement vous aurez la possibilité d’accéder à un boss secret ainsi qu’une nouvelle fin bien meilleure que l’épilogue de base.
Votre champ de force peut également servir de bouclier pour certaines attaques.
Vous reprendrez bien un petit coup de jus?
Précisons que jusqu’au 3 juillet 2015, Azure Striker GUNVOLT est offert avec Mighty Gunvolt, une sorte de version d’Azure Striker à l’accent revu et corrigé façon rétro, avec une ambiance qui fleure bon la naphtaline et le Megaman 8 bits.
Toutefois son gameplay plus traditionnel se rapproche plus du petit robot bleu de chez Capcom, la difficulté en moins mais avec des boss tout aussi ardus (bien plus que dans Azure Striker GUNVOLT d’ailleurs). Fini le verrouillage des cibles dans un premier temps, puis l’électrocution dans un second temps.
Les graphismes de Mighty Gunvolt rappellent clairement la bonne vieille époque rétro.
Dans cette version, vous pouvez tirer avec votre pistolet ou à l’aide de votre pouvoir électrique, qui est surtout utilisé pour atteindre les ennemis à travers les obstacles. Mais leur gameplay ne se complète pas de la même manière que dans Azure Striker. On notera également la possibilité de choisir entre trois personnages dont les gameplay varient finalement très peu, mais où il sera possible d’avoir accès à certains niveaux bonus selon le héros sélectionné.
Conclusion
Malgré un gameplay très bon et de supers sensations qui rappellent la série des Megaman X et ZX, il est regrettable que le level design soit aussi basique, dédaignant celui de son aîné vêtu d’une armure bleue. On aurait également aimé plus d’idées de gameplay liées à Gunvolt ainsi qu’un bestiaire beaucoup plus fourni pour les quelques 5h de jeu proposées. Cet Azure Striker Gunvolt avait pourtant l’air d’avoir un énorme potentiel ludique, à vous de voir si la recette des Megaman 16 bits accompagnée d’un level design moins inspiré vaut la somme de 12€99. On espère en tout cas voir revenir l’Eclair Azur chargé à bloc.
Plus :
- L’idée de gameplay basée sur l’électricité
- La saveur des Megaman X, ZX et Zéro
- Le jeu Mighty Gunvolt offert
Moins :
- Le level design assez pauvre par rapport à la série Megaman
- Uniquement en dématérialisé
Note : 3/5