Test de Assassin’s Creed Syndicate (PS4)

Ubisoft continue à nous faire revivre les grandes époques de notre Histoire à travers sa série phare Assassin’s Creed. Après le Paris de la révolution française, c’est à Londres – en pleine époque victorienne – que se déroule l’action de Assassin’s Creed Syndicate. Voyons ce qu’apporte ce nouveau cru à la série et si Ubisoft a su tirer les enseignements de l’épisode Unity qui n’avait pas fait l’unanimité.

Assassin's Creed Syndicate

Gangs of London

Un nouvel Assassin’s Creed est toujours un moment spécial de l’année vidéo-ludique qu’en tant qu’amateur de jeux d’aventure et d’infiltration j’aborde avec une certaine excitation. S’il y a une chose que les studios de développement d’Ubisoft savent bien faire depuis de nombreuses années, c’est de créer un monde (souvent une ou plusieurs villes) et de le rendre vivant. C’était le cas l’année dernière avec Paris, c’est encore le cas cette année avec une ville de Londres magnifiquement reproduite. Les quartiers de la City ou Westminster ont chacun leur style, leur population et bien entendu leurs monuments reproduits jusqu’à la moindre statue. Les rues sont animés, les marchands et les passants s’adonnent à leurs tâches quotidiennes et les clients des pubs chantent des chansons paillardes !

Assassin's Creed Syndicate

Comme une réponse au reproche fait l’année dernière à Ubisoft de ne pas proposer de personnage féminin jouable, Assassin’s Creed Syndicate fait cette année le choix du roi : un frère et une sœur, les jumeaux Frye, qu’on incarne à tour de rôle dans les différentes missions du jeu. Jacob est plutôt un spécialiste du combat et Evie de la discrétion. Chacun d’eux bénéficie d’arbres de compétences en grande partie identiques mais avec quelques spécificités, comme par exemple cette aptitude qui permet à Evie de devenir transparente après quelques secondes d’immobilité.

Assassin's Creed Syndicate

Les jumeaux Frye ont également des personnalités différentes : Evie est plutôt délicate et attachante, alors que Jacob – il faut l’avouer – devient très vite insupportable avec son caractère hautain et son assurance. Les deux vont d’ailleurs suivre des trajectoires très différentes : Evie se mettra à le recherche d’une relique des anciens Assassins, alors que l’objectif principal de Jacob sera de vaincre Starrick, le templier qui dirige Londres. Pour se faire il devra conquérir un par un tous les quartiers de la ville et affronter le gang en place lors de batailles de rue dignes du film de Scorsese. À ce propos, notons le nouveau système de combat « à la Batman » qui fait son apparition dans ce Assassin’s Creed Syndicate, et qui consiste à enchaîner avec le bon timing les frappes, parades, contres et coups spéciaux. Un peu déroutant lorsqu’on est habitué au combat à l’épée mais on s’y fait assez bien.

Assassin's Creed Syndicate

Assassin’s Creed Révolution

Les jeux Assassin’s Creed ont beau sortir chaque année, il est agréable de constater que Syndicate comporte mine de rien des nouveautés assez structurantes. Les deux plus importantes sont pour moi le grappin et la vision d’aigle améliorée.

Assassin's Creed Syndicate

Ne tournons pas autour du pot, le grappin est tout simplement génial. Il est certes inspiré par le Batman de Rocksteady (à l’instar du système de combat), mais il s’intègre parfaitement à l’univers de Assassin’s Creed Syndicate fait de bâtiments hauts et de monuments. Son utilisation nous dispense des pénibles phases d’escalade et nous propulse en quelques secondes au sommet de bâtiments aussi hauts que Tower Bridge ou Big Ben. Et ça ne s’arrête pas là : les développeurs de Ubisoft Québec ont eu la très bonne idée de l’utiliser également pour les déplacements horizontaux. Concrètement, lorsque Jacob ou Evie se trouvent sur le toit d’un bâtiment, il est possible d’accrocher le grappin sur la toiture du bâtiment de l’autre côté de la rue histoire de s’y rendre sans toucher le sol. Tant qu’à faire il est aussi possible d’effectuer des assassinats aériens depuis le grappin. Bref, une belle nouveauté de gameplay qui j’espère perdurera dans les prochains épisodes de la série.

Assassin's Creed Syndicate

La deuxième nouveauté structurante concerne la fameuse vision d’aigle qu’on active via L3 et qui permet de visualiser l’emplacement des ennemis, les forces de l’ordre, les alliés et les cibles aux alentours, en les distinguant du reste des passants via un code couleur. Ce système a été grandement amélioré cette année puisque les ennemis restent tagués même lorsqu’on quitte le mode vision d’aigle. De plus, cette dernière affiche désormais le niveau des ennemis au dessus de leur tête. Enfin la vision d’aigle traverse désormais les murs, sols et plafonds et permet ainsi de localiser tous les ennemis d’un bâtiment en une seule passe. Très pratique pour planifier ses gestes avec précision.

Assassin's Creed Syndicate

Ne vous détrompez pas, cet Assassin’s Creed Syndicate n’est pas parfait. Il conserve une partie des glitchs de l’année dernière : des personnages invisibles pendant les cut scenes, des PNJ qui se mettent à faire n’importe quoi, qui sprintent plus vite que Usain Bolt, une IA souvent déplorable lorsque les ennemis passent devant les cadavres de leurs camarades sans broncher. Signalons également une lip sync (synchronisation labiale) absolument honteuse en VF, les courses en calèches assez chaotiques dans les rues étroites de Londres et les déplacements du personnage en mode parkour encore un peu approximatifs.

Assassin's Creed Syndicate

Bref, cet épisode est perfectible mais il est loin d’être mauvais. Des efforts ont été faits pour le rendre plus accessible que Unity : il n’y a que 9 mémoires (au lieu de 12), il n’est plus nécessaire de crocheter manuellement les coffres (il suffit de maintenir le bouton O appuyé). De même, le sifflement qui permet d’attirer les ennemis vers une mort certaine est de retour et Evie est tout simplement capable (au niveau 10) de se rendre translucide après quelques secondes d’inactivité.

Assassin's Creed Syndicate

Et puis il y a ces quelques moments d’émerveillement qui nous scotchent au jeu, comme la visite de la résidence londonienne du Capitaine Edward Kenway, la magnifique mission du théâtre Alhambra, ou ce moment où on débarque en pleine Première Guerre Mondiale et l’on rencontre le jeune Winston Churchill.

Assassin's Creed Syndicate

Conclusion

Le Londres de Syndicate a beau être moins beau que le Paris de Unity (comment ça je suis chauvin ?), cet Assassin’s Creed marque une évolution dans le bon sens de la franchise. Le jeu est plus accessible et moins pénible que l’année dernière, même s’il n’a pas réussi à se débarrasser de tous les défauts de son aîné.

Cela ne m’a pas empêché de passer un bon moment à parcourir les rues de Londres, à escalader ses monuments et à rencontrer ses personnages célèbres. Et puis je le redis : ce grappin est ré-vo-lu-tio-nnaire !

Les Plus :

  • Superbe modélisation de Londres
  • Le grappin
  • Un jeu plus accessible
  • Pas de jeu en ligne. Ouf !
  • Evie Fry

Les Moins :

  • Les glitchs
  • Le lip sync catastrophique en VF
  • l’IA de certains gardes
  • Les parcours en calèches parfois chaotiques
  • Le trophée « Sans-gêne »
  • Jacob Fry

Note : 4/5