Test de Demon’s Souls (PS5)

Sûrement pour éviter les courantes méprises des médias et du public entre remake, reboot, remasterisation et on en passe, le jeu de FromSoftware remis au goût du jour par Bluepoint Games, débarque sous le simple intitulé de Demon’s Souls. Et ceci, Sony l’espère de façon fracassante, par son exclusivité PlayStation 5.

Demon's Souls

Aiguiseur de l’âme

L’aventure de Demon’s Souls, n’est pas du genre à nous abreuver scénaristiquement parlant. Le Royaume de Bolétaria se retrouve entouré par un suspicieux brouillard et envahi par des démons. Des mystères sur lesquels l’âme errante que l’on est, devra faire la lumière. Globalement, en défenestrant tout ce qui s’approchera de nous. De ce point de départ, l’on sera toutefois porté(e) par la suite via son envoûtante atmosphère de dark fantasy. Même si au fil du temps, l’on en découvrira évidemment davantage à propos de son histoire, particulièrement mystérieuse. D’ailleurs d’entrée, l’on nous jette dans ce monde sans vraiment d’explications. Ainsi l’on part tambour battant, avec notre propre protagoniste à modeler selon ses désirs. Visage en lui-même, pilosité faciale et capillaire, mâchoire, yeux… Un organigramme détaillé au rendez-vous.

Demon's Souls

Woh ça me Souls

Phrase que bien des personnes ont, à peu près, prononcée depuis le début de la série des Souls et cela risque de continuer avec celui-ci. Ne vous méprenez pas, elle n’est pas entonnée dans le sens où le divertissement serait mauvais, injouable… Au contraire, l’on y retrouve un goût de reviens-y, échec après échec. Néanmoins, il s’agit de savoir au préalable la raison pour laquelle on se lance dedans. Ou tout du moins, avoir conscience de sa difficulté « à l’ancienne » pourrait-on affirmer. Sans quoi l’abandon arriverait vite. Alors qu’il s’agit, telles la majorité de nos bonnes vieilles cartouches, d’un mix d’ennemis puissants et d’apprentissage sur le bout des doigts.

Au fur et à mesure que votre protagoniste sera assassiné, évidemment s’il ne l’est pas notre argument deviendra caduc, vous retiendrez aussi bien les emplacements des adversaires, que leurs mécaniques. Des particularités essentielles, en vue de s’en sortir. Par conséquent, hormis si vous êtes un(e) mutant(e) de la manette ou avez le popotin bordé de pâtes alimentaires, Demon’s Souls s’avère, toujours à l’instar de nos jeux d’antan, une expérience demandant du temps. En retournant sur les mêmes chemins, affronter les mêmes rivaux venant de nous terrasser, ne pas se précipiter malgré l’éventuelle envie à force de recommencer… On ne foncera jamais dans le tas, avec une avancée plus ou moins habituelle des JV contemporains. Même si ces derniers peuvent se faire longs, mais par une nécessité de montée en niveau trop forcée. Toutefois sans cet aspect de tout reprendre, en restant dans une continuité sans défaite ou peu.

Surtout que l’on reprendra sans le matériel acquis, rendant encore plus Corinne Diacre tortionnaire, l’évolution. Cependant, l’on ne marchera jamais seul(e). Grâce aux autres aventurières/iers passé(e) par tel ou tel endroit et laissant des indices, pour ne pas se faire avoir. Sauf si volontairement elles et ils choisissent de ne pas aider, pour intérieurement se marrer sur le compte de tous les avatars qui trépasseront.

Le côté  » avertissement  » par le fantôme d’un(e) joueuse/eur s’avère d’ailleurs à double-tranchant. Car permettant de savoir ce qui nous attend, tout en pouvant flipper. Pour éviter un sort semblable, l’analyse et l’esquive seront les maîtres-mots de vos combats. Ne jamais céder à la tentation, même quand l’on pense que ça peut passer, alors que l’on sait que de tel malandrin, découle telle routine… Il faudra respecter cette approche, pour avoir une chance. Et encore, pas sûr que cela passe, malgré notre arsenal fourni, tant en armes de poing, qu’avec l’arc toujours très appréciable.

Demon's Souls

Rien que du brouillard dans ton regard

Malgré le climat sur place, l’on aura constamment l’occasion d’en lever le voile brouillassant, pour se délecter du travail graphique exécuté. Bien entendu, c’est sur cet aspect que l’on retrouve le grand bouleversement entre la version PS3 et celle PS5. Ce qui permet d’admirer d’autant plus les personnages, même quand certains ruineront nos espoirs. Idem concernant les divers effets ou encore l’architecture des environnements. D’ailleurs cette dernière d’autant plus mise en valeur visuellement désormais, conserve son ingéniosité dans la partie ludique.

Au niveau sonore, l’on profite d’une réorchestration, mais aussi de doublages français de qualité. Bien que l’on n’ait pas tellement l’occasion de les entendre, tant ils sont peu nombreux. Contrairement aux schlacks et autres bruitages, particulièrement réussis, en accompagnement des musiques ambiantes et épiques.

Demon's Souls

Conclusion

Remake plus que réussi pour Demon’s Souls, puisqu’au-delà du visuel, la maniabilité se montre au top, en plus d’une profondeur restée importante et simplement ajustée. Par conséquent, il s’avère digne d’être acquis rapidement sur une toute nouvelle console. Et n’est pas un jeu refait, potentiellement sympathique, mais ne méritant pas une telle lumière pour la sortie de la PS5.