Si chaque saison la licence de Basketball de Visual Concepts arrive à nous convaincre dans sa jouabilité, l’on retrouve toujours quelques changements dans ses modes et le fameux souci des micro ou méga-transactions. Qu’en sera-t-il de NBA 2K20 ?
Les femmes ne savent pas sauter
Première nouveauté apportée par NBA 2K20 et même première incursion dans la saga : l’arrivée des femmes ! Ou plus exactement des joueuses. La WNBA est désormais enfin présente et l’on espère que cela ne changera pas. Et même que les équipes féminines soient plus nombreuses, pourquoi pas d’un peu partout dans le monde. Ce que NBA 2K sait déjà faire avec les hommes. Cependant il faudrait surtout inclure un mode, même classique. Ou mieux encore une Carrière. Ainsi que pouvoir mêler les athlètes, peu importe le sexe, lors de matches d’exhibition. En attendant, l’on en est au même niveau qu’avec les équipes d’EuroLeague dans NBA 2K14. Ce qui malheureusement ne poussera pas l’envie de jouer avec, au-delà d’une rencontre amicale de temps en temps.
En revanche, l’on apprécie beaucoup le soin amené à ses particularités. Car à l’instar de la réalité, les féminines et les hommes n’ont pas les mêmes qualités athlétiques. Par conséquent, le basket pratiqué change. Celui des dames se rapprochant du sport originel, celui d’avant le droit de dunker. Et donc de celui par lequel l’on joue quand l’on est jeune ou doté(e) de capacités moins aériennes. Ainsi qu’une cohésion collective plus proche du jeu professionnel européen, y compris chez les hommes. Là où la NBA mise davantage sur le un contre un. On n’ira donc pas smasher sur la face de nos adversaires à tout-va, la crédibilité des affrontements ayant été respectée.
Blue Chips
Afin de nous accrocher avec quelque chose de différent des enchaînements de rencontres, saisons et autres modes classiques compris, NBA 2K20 nous propose sa fameuse MaCarrière scénarisée. Cette fois, après l’avoir formé à l’image que l’on souhaite via une palette assez large de détails sur le type de basketteur que l’on deviendra, nous incarnerons un joueur de NCAA. En mauvaise posture avec son entraîneur suite à ses prises de position. Un scénario qui, comme vous le constaterez, n’hésite pas à toucher à des valeurs sentimentales et collectives. Qui peuvent malheureusement se retourner contre soi. On espère que l’an prochain, NBA 2K21 se plongera carrément dans les magouilles des entraîneurs pour faire signer des jeunes dans leur programme universitaire. Avant d’en arriver là, on nous délivre déjà une histoire, gorgée de cinématiques, assez prenante.
Cette dernière durera jusqu’à l’arrivée chez la grande ligue. Une entrée en matière en somme, où l’on prend part de temps en temps aux parties. Les séquences non jouables, parfois en nous faisant suivre le match, étant prédominante. Ce qui est donc retourné à partir de notre intronisation en NBA. Où l’on enchaînera concrètement les rencontres. Avec les à-côtés de MonQuartier. Qui continue d’être gourmand en temps de chargement. Un point faible qui dure depuis des années, génération précédente compris, sur tous les modes. Et comme ils s’avèrent fréquents dans cette situation, cela devient vite très pénible. Si bien que l’on a envie d’esquiver autant que faire se peut les entraînements. Sauf que progresser s’avère une tannée, nous plaçant le popotin entre 2 paniers. Le temps pris pour avancer dans le jeu s’en retrouve encore allongé.
Slam Deck
On pourrait quasiment affirmer que MonÉquipe s’avère un mode classique, et donc le passer sous silence. Mais à ceci près que NBA 2K20 l’agrémente de quelques nouveautés. Essentiellement via la spécificité de cartes nous donnant des défis à durée déterminée, pour acquérir des points. Tandis que d’autres sont évolutives. Sympathique pour constamment offrir un peu de piment, avec une carotte au bout. Autrement, l’on cherchera toujours à acquérir les meilleurs éléments, voire nos favoris dans la réalité, en vue de créer le groupe le plus performant. Malheureusement les transactions avec de l’argent réel risquent d’entrer en jeu.
Ceci en sus de l’évolution de son personnage dans MaCarrière, qui part de tout en bas. Franchement même vous qui n’avez jamais touché à un ballon orange, vous êtes au-dessus de lui. Et il en va de même pour tout. Rien ne vous oblige à payer et l’on vous incite à ne pas y céder, afin que le système redevienne sain. Si à la rigueur on était dans un free-to-play… Jeu payé plein pot, évolution riquiqui, lente et à titanesque durée. Sans oublier la loterie adaptée pour dépenser encore plus… NBA 2K26 sera sorti sur PS5, que vous serez loin d’avoir atteint un minimum syndical des possibilités de NBA 2K20. Et pas grâce à son immense richesse, mais à cause de ce puits créé pour attirer les nôtres. Il en résulte une progression et des découvertes complètement craquées, en jouant normalement. Et c’est bien triste.
Triste en effet, car le jeu en lui-même prolonge l’immense qualité de la série dans sa jouabilité. Seulement quelques retouches pour ce volet, qui ne bouge pas pour juste bouger. En ayant retourné 2K19, vous ne serez pas décontenancé(e)s par l’actuel système de tir. Ni par celui de la défense. Qui s’améliore néanmoins. Avec des sensations toujours plus fortes dans l’anticipation des trajectoires, permettant une interception. Geste dont l’on est friand. Cette correspondance avec la réalité continue de s’améliorer d’épisode en épisode, ce qui nous marque à chaque fois spécifiquement.
Davantage que les graphismes, qui s’avèrent pourtant de haute-volée, à l’instar des visages, corps et éclairages. Évidemment cela s’avère appréciable, mais l’on préfère le concret. Et sur ce point, techniquement l’on a toujours droit à la gestuelle poussée chez les vedettes NBA, avec leurs mouvements signatures. Mais également une fluidité réaliste chez les autres. Nous offrant une vraie simulation de basketball et non des gus jouant au basket, avec de drôles d’animations.
Conclusion
Encore plus performant que ses prédécesseurs au niveau de la jouabilité, avec les quelques ajustements qui vont bien, NBA 2K20 est tout simplement au top sur ce point. Tout comme l’est l’arrivée des basketteuses, méritant désormais une mise en valeur. On espère que 2K demandera à Visual Concepts de se concentrer là-dessus pour le prochain numéro, au lieu d’établir une stratégie pécuniaire avec les transactions dans le jeu, rendant lourdingue la progression dans chaque mode.
Plus :
- La WNBA
- Jouabilité aux petits oignons
- Interceptions encore considérablement améliorées
Moins :
- Lenteur invraisemblable de la progression pour pousser à l’achat
- Mode exclusif qui n’est qu’une mise en bouche scénarisée, aucun intérêt à la rejouer
Note : 3,5/5