La grande question que l’on peut poser à tout âge : « Pourquoi adorez-vous les frites ? », reçoit souvent comme réponse « Parce que les frites ! ». Sous-entendu, « Ben ce sont des frites, c’est super bon, nous ne voyons pas d’autre explication ». On espère qu’à « Pourquoi adorez-vous les jeux de société ? », l’on aura envie de répondre « Because Potatoes ». Puisque c’est sur ce jeu de Jacques Derghazarian que l’on va se pencher.
Avant de se plonger dans le vif du sujet et elles dans l’huile bouillante, on soulignera la présence de personnages qui ont une bonne poire. Avec les jeux de mots qui vont bien, pour offrir un ton humoristique à Because Potatoes. On retrouve 4 catégories : frite, vitelotte, chips et dorée. Ainsi que 3 accessoires, qui délivrent chacun un nom de scène à une patate qui n’arborerait que lui. Les gants pour Rocky Potato, capable d’envoyer de sacrées patates dans son adversaire sur l’onion ring de boxe. La couronne pour King Potato, aucun lien avec Jimmy Vicault. Et Pata Tenslip, pour le sous-vêtement kangourou que vous devinez. Tandis que l’on découvre son pendant nudiste, Pata Tapoil, qui peut faire un peu cheap au niveau vestimentaire. Comme vous l’aurez constaté, rien qu’avec le style et les noms des protagonistes, on a inventé nos propres délires scénaristiques. Démontrant l’attractivité de ce quatuor.
Conçu pour 2 à 8 participant(e)s, l’on démarre une partie basique de Because Potatoes avec chacun(e) 3 cartes. Plus la pioche qui reste face cachée. La/le joueuse/eur qui débute retourne une carte du paquet et la place côté recto au centre de la table. Dans le cas où elle/il possède une patate avec au minimum un point commun, par rapport à celle piochée, elle/il la met à côté. Mais son tour ne s’arrête pas forcément là. Puisque via les mêmes mécaniques, elle/il peut placer une patate de plus de son trio de départ. Mais en relation avec la première de cette triplette qui vient d’être jouée. Et l’on continue, pour éventuellement la 3e. Puis à la fin de chaque tour personnel, l’on pioche suffisamment de cartes pour en avoir 3 lors de notre prochain coup.
Il est cependant possible de ne pouvoir ajouter aucune patate. Ce qui nous oblige à se défausser de la carte de son choix, d’en prendre une nouvelle et de passer à la/au concurrent(e) suivant(e). Puis chaque personne continue cette suite de patates à son tour. Tout en s’avérant attentive à celles jouées. En effet, pour gagner un pli, il faudra réussir à poser une carte qui n’aura rien de semblable avec celle de départ. Qu’il s’agisse de la catégorie de pomme de terre ou de l’élément vestimentaire. Ce qui peut arriver plus ou moins vite. Permettant d’osciller entre les manches pêchues et celles où la tension déborde, de par une longue suite.
Pour galvaniser cet esprit, un grain de folie s’ajoute au système de jeu. Car lorsque vous posez la patate qui peut vous faire gagner une série, vous devez scander « Because Potatoes ». Ce qui secoue évidemment, mais si vous l’omettez et qu’une nouvelle carte est jouée, vous perdez cette occasion. Quand toutes les cartes auront été gagnées ou que la partie sera bloquée, la personne avec le plus de patates glanées remportera la partie. Signalons que des conditions, très simples, existent pour éviter au maximum le blocage. Donc n’ayez crainte.
Mais ce n’est que la partie émergée de la patate ! Pour renouveler le concept, Because Potatoes propose plusieurs variantes, à l’instar du tubercule qu’il met en lumière. Si l’on décline la pomme de terre sous frites, gnocchis, purée, chips, gaufrettes, pommes dauphines, pommes noisettes, soupes… Il en va de même pour le jeu. Tout d’abord avec La Grosse Pile. Qui empêche de voir les cartes précédemment jouées, puisqu’on les empile, face visible. Il faudra nommer les éventuels accessoires de la carte que l’on ajoutera. Avec le besoin de se souvenir de la première carte et donc de ne pas s’emmêler les pinceaux, avec tous les éléments entendus depuis.
L’Annonce conserve elle la base de la grosse pile, mais désormais la/le gagnant(e) de la partie précédente, choisit un accessoire. Lorsque ce dernier se retrouvera comme seul élément de 3 cartes jouées, vous devrez clamer le nom de scène de la patate, qui correspond au gadget, pour empocher tout ce qui a été joué. S’il s’agit du slip, peu importe la patate, il s’agira de Pata Tenslip. Et ainsi de suite. Y compris Pata Tapoil, en cas d’un trio de nudistes. La variante Tout Pareil, peut être jouée en grosse pile ou en ligne. La rapidité est encore plus de mise, puisque si l’on détient une patate identique à celle placée à l’instant, l’on doit y apposer la sienne immédiatement. Peu importe si l’on était la/le joueuse/eur suivant(e), de manière à remporter le pli.
Enfin Bazarland, où l’on débute comme dans le système de base, même si l’on peut y évoluer en grosse pile. Et avec à nouveau comme objectif de mettre une carte complètement distincte de la première. Sauf que cette fois-ci, l’on absorbe le côté punchy de Tout Pareil, puisque l’on n’a pas à attendre son tour pour jouer. On peut donc avoir droit à un enchaînement de cartes. Mais quand ce tourbillon sur le champ de patates se finit, l’on retourne à l’éventuel(le) malheureuse/eux qui vient de se faire couper l’herbe sous le pied. Et qui doit désormais sûrement composer avec de nouvelles conditions. Peut-être même que celle qui est à présent la dernière carte ne ressemble en rien à la première. Et dans ce cas il faut bien suivre, car c’est le moment de crier « Because Potatoes ».
Conclusion
L’ambiance délirante de Because Potatoes qui démarre dès la découverte des personnages et des noms de scène, se confirme par un jeu aux multiples voies. Il s’avère ainsi capable de devenir encore plus foufou, tonique et fourbe si on le désire. Et les hurlements de « Because Potatoes » apportent un peps supplémentaire, tout en s’avérant essentiels. On apprécie beaucoup cette association de l’humour et de l’utile.