Test du jeu de société Cartooner

Au cas où vous connaitriez le jeu Mangaka, sachez que Cartooner (à retrouver ici), de Jumana Al Hashal et Jason Thompson, est à la fois un standalone et compatible avec son pendant au style nippon. Là où désormais l’on passe du côté comics. Pour un jeu où savoir bien dessiner, ne signifiera pas forcément gagner !

Cartooner

D’accord il faudra dessiner durant Cartooner, mais nul besoin d’être la/le plus talentueuse/eux. Il demande surtout de savoir concevoir une histoire avec ses obsessions dans le jeu, tout en répondant aux tendances qui surviendront pendant la partie. En vue de marquer des points de popularité. Celle ou celui qui en aura accumulé le plus au terme des 4 tours de 5 à 8 minutes (selon la difficulté) chacun, sera déclaré(e) vainqueur. Néanmoins,  tout le monde aura droit à sa propre victoire, en ayant créé sa bande-dessinée unique.

Dans un premier temps, chaque dessinatrice/eur en herbe pioche 3 cartes Thème à placer face visible, qui indiqueront les 3 Obsessions de chacun(e) pour toute la partie. Sauf si une tendance vous oblige à en changer. Puis après avoir imaginé son nom de comics et celui d’autrice/eur, l’on se lancera dans la retranscription sur papier de son imaginaire.  Pour le moment, juste en prenant en compte ses obsessions. Les cartes Tendances n’arrivent elles qu’à partir de la 2e manche. Là encore, le niveau de difficulté impactera sur la quantité. Plus de sujets à la mode il s’agira de respecter, plus le défi sera complexe.

Cartooner

Tout en sachant que sur les 3 tours où elles impacteront, ce sera la/le moins populaire des joueuses/eurs à la fin du tour précédent, qui tirera les Tendances. Et qui devra en choisir parmi celles-ci, avec une montée croissante au fil des tours par rapport à la quantité demandée. Peu importe que vous soyez dans le mode étudiant ou apprenti, qui prennent la même difficulté sur cet aspect. Alors que si vous privilégiez le mode professionnel, il délivrera directement davantage de cartes. Avec des obsessions qui peuvent déjà s’avérer très disparates, les modes qui changent aussi régulièrement que dans la vie réelle, accentuent encore cette donne. Avec ne serait-ce qu’un mix de 2 qui peut sembler totalement craqué. Et plus encore quand l’on cherche à créer un lien entre les pages de notre bouquin.

Ces tendances touchent généralement toute l’assemblée, mais certaines possèdent une subtilité, uniquement sue par la personne qui les sélectionne. Ouvrant une perspective de pièges. La phase de dessin grimpera également de manière exponentielle, en demandant tout d’abord de réaliser 2 cases. Puis 4, 6 et enfin 8. Une manière de s’imposer le stress et les limites de temps que connaissent les dessinatrices/eurs. Savoir gérer cette notion est très intéressant, puisqu’elle détermine notre approche dans les situations, les détails…

Cartooner

Quand le chronomètre est fini, l’on passe à la découverte de chaque comic book et séquence de lecture. On peut ainsi carrément offrir une dimension comédie à celle-ci en jouant le sien. Gonflant potentiellement sa qualité en y mettant des intonations. Et surtout, en faisant aisément saisir chaque spécificité. Tandis qu’en mode professionnel, l’on laisse nos concurrent(e)s découvrir notre B.D. de leur propre chef. Ajoutant une certaine difficulté. Il sera donc primordial de rendre compréhensible sa création, lue/vue par quiconque.

Surtout si vous comptez glaner des jetons de popularité. Un est alloué par obsession retrouvée, 2 si vous n’avez pas plus de 3 bulles de textes et 2 également si vous réussissez à remplir la quantité de cases imposées à chaque tour. Et selon les règles qui figurent sur les tendances, vous récupèrerez les points dévolus, si vous les avez suivies.

Cartooner

Bien que nous serons les principales/aux artistes de Cartooner, avec des genres visuels qui changeront constamment selon les participant(e)s, les cartes profitent déjà de très jolies illustrations. De la main de Konstantin Pogorelov, celles-ci naviguent pleinement dans le ton comics. Ce qui pourra donner des idées aux joueuses/eurs, mais rien n’est figé. Et la seule limite est notre imagination.

Conclusion

Immensément drôle, par l’alchimie d’obsessions et de tendances qui mène à une imagination se devant d’être débordante, aucune partie de Cartooner ne ressemble à une autre. Changer ne serait-ce qu’une des demandes, bouleversant une B.D. par rapport à celle réalisée précédemment.