Test du jeu de société Suspects – Le Cas MacGuffin

Tandis que la première boîte du jeu complet Suspects (Studio H/Gigamic), qui comprend 3 enquêtes, sort en ce 6 avril, voici déjà une mise-en-bouche. Peut-être avez-vous eu l’occasion dans le magazine Plato ou en boutique, de récupérer cette enquête de démonstration Suspects – Le Cas MacGuffin, de Guillaume Montiage et illustrée par Émile Denis, dont nous allons traiter.

Suspects - Le Cas MacGuffin

Cet échantillon propose un prologue inédit, qui nous met la main à la pâte. Avant même de découvrir Suspects dans son premier coffret intégral. Celui-ci qui comprend 3 aventures, contre une ici. On retrouve donc d’emblée l’intérêt d’un scénario, qui ne figurera pas dans le boitier que vous pouvez désormais acquérir. Soit davantage qu’un bonus non négligeable, si vous avez eu l’occasion de récupérer cet apéritif.

Premier atout qu’on adore particulièrement, la possibilité d’évoluer en solo et incarner Claire Harper, diplômée en droit criminel, en vue de résoudre l’enquête. Mais Suspects – Le Cas MacGuffin s’ouvre aussi à de plus grandes tablées. Le conseil du jeu précise jusqu’à 6. Même si on n’a pas encore eu l’occasion d’y participer à autant, on a l’impression qu’on peut aller encore au-delà et tant mieux. Et ce dès à peu près 10 ans. Autre qualité forte, car le jeu s’aborde aisément, sans être facile. Une accessibilité aux divers publics bienvenue.

Le 5 août 1934 à 12H30, à bord du train reliant Londres et Édimbourg, alors que notre père et notre personnage (Miss Harper comme évoqué) vont s’attaquer au dessert, c’est un esprit joyeux qui entoure le wagon-restaurant, par le gâteau d’anniversaire apporté pour une des passagères. Une atmosphère rapidement soufflée telles des bougies, par le hurlement de la cuisinière ! Un homme écroulé au bar, ensanglanté, probablement assassiné, crée la stupeur.

On ne perd notre stoïcisme et commence à donner les premières consignes. Afin d’éviter de souiller la scène de crime. Après discussion, le chef de bord, Mr. Habbot, nous laisse la situation en main. Nous avons quartier libre pour enquêter, alors qu’on arrivera à quai dans 3 heures.
Précisons que dans la réalité le temps importe peu. En revanche le terme de l’investigation se signalera par l’épuisement de la pioche, ici 32 cartes. Ce qui prendra plus ou moins de temps, selon vos capacités à résoudre les énigmes.

Suspects - Le Cas MacGuffin

Le système de jeu s’articule autour de cartes à jouer les unes après les autres, pour avancer dans sa résolution et l’histoire. Certains indices, en sus du contexte scénaristique, figurent en parallèle dans le manuel. Ici en l’occurrence, des plans du train, qui nous serviront pour démêler ce sac de nœuds. D’une part, les compartiments avec le noms de leurs occupant.e.s. Et d’autre part, le lieu du dramatique évènement, avec le placement des gens présents. Enfin, nous avons également droit à un bloc-notes, auquel on ajoutera un crayon. Des éléments indispensables pour aider à la réflexion et mettre sur écrit ses idées pour mieux les digérer…

D’autant plus en collectif, afin de conserver toutes nos théories, en vue d’en avoir confirmation et/ou de les éliminer par la suite. Surtout qu’on aura beaucoup de travail via les cartes, qui nous feront rencontrer et interroger divers.es voyageuses/eurs. Mais aussi des endroits où se rendre et des éléments à analyser. Avec la possibilité d’enchainer dans l’ordre désiré, mais aussi de revenir sur ses pas. Toutefois, de la quantité de cartes dont on nécessitera afin de se décider à répondre à une des 3 questions essentielles de notre parcours, dont qui est coupable (on vous la surprise du reste), découlera notre résultat. Une fourchette de quantité de cartes valant tant de points. Plus on en utilise, plus on recule dans sa note. Il ne faut tout de même confondre vitesse et précipitation, car à vouloir un maximum, la réponse risque d’être erronée. Et dans ce cas, 0 sur cette interrogation.

Avec Émile Denis au dessin, l’attirance est de mise. On apprécie grandement l’artiste aux multiples facettes et Suspects – Le Cas MacGuffin, en délivre justement une très typée. Entre son époque et son ambiance, complètement inscrites dans les récits d’Agatha Christie ou encore les références à Alfred Hitchcock, les visuels, particulièrement des protagonistes, se devaient de nous transporter dans une saveur spécifique. Pleinement renvoyée par ces personnes et atmosphères, à l’instar de l’approche de l’investigation, baignant tout autant dans l’identité de leurs œuvres.

Conclusion

Amplement davantage qu’une simple démonstration de ce que réserve un jeu complet de la gamme, Suspects – Le Cas MacGuffin use d’une méthode maligne pour le résultat de l’enquête et nous stresse ainsi comme il se doit. Couplée à des mécaniques d’investigation variées, on tient là une distraction d’énigmes aussi profonde que tendue. Avec en plus un enrobage graphique et scénaristique très prenant.