Test du jeu de société TerriStories

  • TerriStories tire son origine d’un outil de recherche de Patrick D’Aquino, chercheur au CIRAD. Le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement. Un sacré chemin empli d’entraide sur le terrain et de plaisirs ludiques a été parcouru avant d’en arriver à cette version. Fruit d’un travail commun entre Bioviva et le CIRAD. Pour en apprendre davantage sur le projet, nous vous conseillons de vous rendre sur son site. TerriStories

Finalement TerriStories ne part pas d’un alarmant constat. Il se déroule en 2254 et il n’y a qu’au-delà de 16 milliards d’humain(e)s sur Terre ? On en imaginait plus. Malheureusement les animaux ne sont jamais comptés, mais il le faut par rapport aux ressources. Car effectivement, le souci est là. Tout comme dans notre vie réelle, le monde n’a apparemment pas changé son fonctionnement. Il devient compliqué de nourrir la population. Alors que cela s’avèrerait simple aujourd’hui si on le voulait. Mais la société n’a pas envie de faire en sorte que chacun(e) puisse décemment vivre et non survivre, voire pire.

Au travers du Conseil Terrien, une haute instance mondiale, TerriStories propose lui une solution pour son époque. Un plan d’émigration massif vers des planètes similaires à la Terre. Apparemment cet exode de survie ne choque pas. Ce monde a donc résolu un problème par rapport au nôtre. Bien qu’elles aient été repérées, leur localisation et leur quantité restent un mystère. Les premières personnes qui iront sur celles-ci ont été triées sur le volet. Puisque des capacités particulières s’avèrent nécessaires pour accomplir leurs potentielles diverses missions. Dont la principale, installer des bases spatiales pour que des familles puissent au plus vite s’établir sur les lieux.

Mais entre les caractères de chacun(e) et les différences avec la Planète Bleue, tout ne sera pas forcément si simple… Surtout que certaines s’avèrent beaucoup plus complexes à appréhender. Le jeu propose ainsi diverses planètes, rangées sous 3 difficultés. Les missions possèdent aussi une difficulté précisée. Ce qui prolonge la rejouabilité et le défi, ce dernier que l’on peut ainsi choisir d’emblée.

TerriStories

Nous venons d’évoquer les potentielles diverses missions de TerriStories. Plus précisément, il faut atteindre en 8 tours au moins l’objectif coopératif ou celui individuel. Un intéressant premier point, qui nous démontre que la facette individualiste et celle collective coexistent toujours. On peut donc, comme IRL, rester un(e) égoïste notoire ou discret. Voire être altruiste ou même les 2. En revanche on ne peut gagner que collectivement à 2 joueuses/eurs. Mais évoluer à davantage offre cet atout de la fourberie. On peut ainsi être visiblement tourné(e) vers son propre profit. Toutefois l’on peut réussir à laisser nos camarades penser que l’on s’exécute en faveur du collectif. Sauf qu’il n’en sera rien, car l’on aura fomenté un plan terrible pour un retournement final, nous faisant remporter la victoire en solo.

Des ambitions que l’on pourrait deviner selon le choix de votre rôle, s’il colle à votre vraie personnalité. On sélectionne ainsi sa classe : agriculteur, écologue, entrepreneur ou gouverneur. De par nos affinités dans la réalité, les 2 premières restent nos favorites. Au-delà de cet aspect subjectif, l’on apprécie de base cette variété. Et l’on peut immédiatement vous confier que celle-ci s’affirme durant l’expérience. Surtout qu’il n’y a pas de doublon possible dans une partie. Et que l’on pioche un personnage parmi ceux de notre caste. Ce qui peut changer régulièrement la donne d’une session à une autre, grâce à des buts différents.

Un autre rôle existe, celui d’ambassadrice/eur. Représenté par un jeton, celui-ci se transmet d’un(e) joueuse/eur à un(e) autre avant de commencer une nouvelle manche. Pour améliorer les indices de développement (Économie, Environnement et Sociétal) indispensables à la planète, nous passerons par plusieurs phases lors d’un tour. L’ambassadrice/eur de celui en cours, s’avère en quelque sorte la/le maître(sse) de cérémonie. La première séquence permet de déplacer nos individus sur les Territoires Fertiles ou Stériles adjacents. Généralement, l’on fera en sorte que la première catégorie, ne se transforme pas en la seconde. On veille donc à conserver une activité dessus, tant que faire se peut.

TerriStories

Puis l’on passe aux projets, que les équipières(iers)/concurrent(e)s transmettent à l’ambassadrice/eur via les cartes du même nom. Que les effets de ceux-ci durent dans le temps, aient un effet immédiat ou puissent se conserver, ils ont un coût. Sur ce point, TerriStories démarre l’une de ses particularités, qui touche à cette suspicion de la tablée. Ami(e) ou ennemi(e), on n’en sera jamais sûr(e). Si nous ne possédons pas suffisamment de ressources pour les financer, nous pouvons négocier avec nos camarades. Peut-être que par gentillesse, on vous donnera de quoi établir vos projets. Plus probablement, l’on vous demandera quelque chose en retour. Ce qui n’est pas vile. On nous aide, on aide, quoi de plus normal ?

Toutefois, l’on pourra profiter de ce soutien et trahir la ou les personnes en question, en ne leur apportant rien par la suite. Néanmoins votre projet peut s’avérer intéressant pour une partie de l’assemblée. Ce qui la pousse à l’enclencher. Mais forcément si elle ne l’arrange pas, vous risquez de tomber de haut. Et pourquoi pas en laissant croire que l’on va vous donner un coup de main, alors que non. Puis l’on récupère des ressources et un individu, avant de passer à l’aléa du tour. L’effet pourra violemment impacter la nouvelle planète. Cependant le développement durable peut le contrer, via des jetons. Cet atout ancré dans le ludique, agrémente d’un nouvel élément la facette concernée/engagée du jeu. Ce que l’on apprécie grandement.

Les individus qui travaillent sur cette planète ne sont pas là qu’afin de trouver une solution pour l’humanité. Elles sont également salariées. Mais cette séquence peut tout autant voir nos troupes être renvoyées sur Terre. Forcément si l’on ne détient pas assez de ressources, cela est logique. Mais l’on peut aussi les faire retourner d’où elles viennent, si l’on ne désire pas les payer. Et ainsi économiser. Enfin, l’ambassadrice/eur tire à pile ou face le jeton pluie. D’un côté l’on gagne 1 ressource pour chaque territoire non stérile, de l’autre on s’en octroie 2.

TerriStories

L’ambiance visuelle de TerriStories donne littéralement envie d’explorer ses planètes. Notamment de par les tuiles hexagonales qui vont directement les constituer. Et tout autant des cartes personnages, que l’on apprécie beaucoup pour se fondre dans le rôle. Tant grâce à la qualité des illustrations d’Émilien Rotival, que les indications sur ces protagonistes. Bioviva confirme également son approche éthique, comme vous le constaterez de par sa production responsable. Ce qui me touche d’autant plus, de par ma vie et mes principes.

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Conclusion

TerriStories s’avère déjà excellent en tant que jeu de gestion stratégique, mais il ne s’arrête pas là. Sa thématique forte pousse à la réflexion et l’on espère à l’action dans votre propre vie.