Une année a passé depuis l’événement qu’on a appelé « Le retour du roi », à savoir un revirement stratégique dans le série Pro Evolution Soccer dans le but de redorer le blason de cette licence qui fête cette année son vingtième anniversaire, autant dire une éternité à l’échelle du jeu vidéo. Une année de transition, de nouvelles orientations et un changement de studio plus tard, nous avons eu droit fin 2014 à un épisode intéressant et qui laissait présager d’un avenir prometteur. Nous sommes désormais fin 2015 et Adam Bhatti et son équipe viennent de livrer PES 2016 à un public en attente de confirmation, en attente du jeu qui leur fera oublier l’amant séducteur FIFA pour revenir à leurs premières amours.
Play The Future
Lancer PES 2016 est assez déroutant : à première vue le jeu paraît identique à celui de l’année dernière ! Des menus en forme de tuiles, des onglets, l’éternel message « Etablissement des communications », les modes de jeu habituels et toujours un joli fond d’écran animé mettant en scène les joueurs de son équipe préférée.
Si les changements ne sautent pas aux yeux, c’est parce qu’ils sont principalement localisés au niveau du gameplay pendant les matchs. À commencer par les menus qui ont eu droit à un lifting salutaire sur la forme (passage au flat design), mais surtout sur le fond avec comme objectif évident la simplification des réglages. Ainsi on peut désormais faire les changements de joueurs, modifier leur position sur le terrain et le poste qui leur est affecté depuis le même écran. Très pratique à l’usage.
Des simplifications il y en a eu également dans le fameux mode Ligue des Masters avec une revue en profondeur des négociations pour les transferts de joueurs. Ainsi, plus besoin de marchander et de fixer soi-même les montants des transferts et des salaires, il suffit d’indiquer à son agent les éléments à négocier et il reviendra quelques jours plus tard avec le résultat de la négociation. Très pratique et beaucoup moins fastidieux qu’auparavant.
À noter également l’apparition de nouveaux écrans de statistiques très intéressants à chaque fin de mois de Ligue des Masters. Ces écrans nous renseignent sur nos principaux indicateurs et les performances des joueurs de l’équipe, en les comparant à celles du mois précédent.
Mais la plus grande nouveauté de ce PES 2016 se situe une fois que l’arbitre siffle le début du match : on se rend alors compte de la quantité impressionnante de nouvelles animations ajoutées. Les joueurs bougent avec une grande fluidité, déclenchent des gestes techniques, proposent des solutions en attaque, se regroupent efficacement en défense, le tout en conservant une bonne part de réalisme. Ainsi, les dégagements du gardien n’atterrissent pas toujours sur la tête des attaquants. Les contacts entre joueurs ont également bénéficié d’une refonte : ils donnent désormais lieu à des animations beaucoup plus précises et obligent le joueur à faire preuve de finesse pour conserver le ballon et ne pas écoper d’une faute. Bref, sur le terrain ce PES 2016 est un caviar qui donne lieu à des matchs passionnants et tendus comme on les aime, où la moindre maladresse peut mener à une situation de but.
Love The Past
Malgré ces nouveautés importantes, le joueur passionné et exigeant que je suis ne peux s’empêcher de grincer des dents sur certains aspects du jeu sur lesquels PES 2016 n’a pas progressé d’un iota, c’est même parfois le contraire.
Au niveau de l’interface tout d’abord on retrouve encore dans cette édition les écrans qui proposent au joueur de choisir parmi une liste sans fin de serveurs au noms barbares. C’est en même temps laid et pas très user friendly : pourquoi a-t-on encore droit à un écran aussi technique en 2015 ? Le jeu ne pourrait-il pas choisir automatiquement le serveur qui garantira le minimum de lag ?
Au niveau des modes de jeu disponibles, PES 2016 en propose déjà beaucoup mais il manque certainement le plus convivial : j’ai beau chercher dans les menus, il n’est toujours pas possible d’organiser un tournoi entre amis, avec comptabilisation des points, classements, calendrier des matchs et – soyons fous ! – des statistiques individuelles. Cette lacune est d’autant plus incompréhensible que le fait d’ajouter un mode de jeu n’est franchement pas un développement complexe. En attendant, il va falloir comme les années précédentes passer par le mode « Match d’exhibition » et noter les résultats… sur une feuille en papier. À l’ancienne.
Enfin, impossible de fermer l’œil sur le point qui a sûrement été le plus critiqué de ce PES 2016 : les fameux transferts de l’été qui n’ont pas été pris en compte lors de la sortie du jeu. Il aura fallu attendre le 29 octobre pour bénéficier des effectifs mis à jour. Et malgré ce délai d’un mois et demi après la sortie du jeu, il subsiste des oublis. Tout simplement impardonnable pour un jeu qui ambitionne de se positionner au sommet des simulations de football.
Conclusion
Ce PES 2016 me laisse une impression mitigée. Les points décevants que je liste ci-dessus sont d’autant plus frustrants qu’ils auraient aisément pu être évités. Seulement voilà, Konami et Adam Bhatti, le producteur de PES 2016, ont préféré concentrer leurs efforts sur le gameplay et de ce point de vue le résultat est sans conteste à la hauteur de nos espérances et le plaisir est total. PES 2016 ne sera toutefois pas le jeu ultime que nous étions en droit d’espérer. La faute certainement au temps, mais également à des maladresses et à des choix discutables. Le rendez-vous est pris pour l’année prochaine.
Les Plus :
- Fluidité du gameplay
- Les nouvelles animations
- Éditeur de maillots très simple
- Les commentateurs anglais
Les Moins :
- Toujours pas de mode tournoi en multi local
- Certains écrans encore trop vieillot
- Jeu sorti avec les effectifs de la saison 2014/2015
- Les commentateurs français
Note : 3,5/5