C’est donc cette fois au tour du remake de Yakuza 2 (PS2, 2008) baptisé logiquement Yakuza Kiwami 2, de faire son entrée sur la dernière génération de console. Nous aurions très bien pu vous faire un copié-collé d’une partie du test de Kiwami et d’une de Yakuza 6 mais dans notre éternelle mansuétude mêlée à un soupçon de professionnalisme, nous nous sommes senti dans l’obligation de répondre à l’attente des fans de Yakuza. Parce que oui, nous ne sommes qu’amour chez Geek Test.
Coup d’état chez les Yakuza
Maintenant que la série à atteint l’excellence, cela devient difficile de faire un test sans se répéter sur un jeu de la série Ryû Ga Gotoku. Depuis le sixième opus, les mécaniques sont là, posées, parfaitement équilibrées et les personnages ont atteint le summum de ce qu’ils peuvent être au sein de leur propre univers. Alors c’est reparti pour enfiler son costard Armani, ses chaussures en peau de reptile certifié Dolce&Gabana et n’oublions pas de redresser le col de chemise. Hop hop hop, on enlève 2 boutons au niveau du cou. Voilà comment commencer un Yakuza en bonne et due forme.
Après que notre héros Kazuma Kiryû se soit évertué à mettre les « poings » sur les « i » dans le premier épisode, celui-ci coule désormais des jours heureux au coté de la petite Haruka. Mais alors que ces derniers décident de se recueillir sur les tombes des héros tombés dans Yakuza premier du nom (ce qui permet d’ailleurs un petit récapitulatif d’une bonne heure, si vous le souhaitez), Terada, 5éme dirigeant de clan Tôjô fait irruption dans le cimetière avant de se faire froidement assassiner.
Mais avant de rendre son dernier souffle, celui-ci fait promettre à Kiryû de signer un traité d’alliance entre le clan Tôjô qui dirige le Kantô (l’Est) et le groupe Ômi qui possède le Kansai ( l’Ouest). Concrètement, réunir 2 ennemis de longue date sous la même bannière, un pari insensé pour notre « Dragon de Dojima » qui n’a pourtant d’autres choix que d’accepter, par respect pour Terada. Ah, la joie du code de l’honneur des Yakuza. Direction à Ôsaka donc, pour un Kiryû plus déterminé que jamais dans la fameuse ville fictive de Sotenbori (également présente dans Yakuza 0)
Forcement vous vous doutez bien que les négociations vont mal se passer pour Kazuma. Ce dernier devra donc régler tout cela comme à l’accoutumé de manière très diplomatique, à l’aide de bonnes grosses soupes de phalanges purificatrices. Grand bien nous fasse.
Dans cet épisode notre héros sera sous protection rapproché (genre il en a besoin) de la charmante Kaoru Sayama, membre de la police d’Osaka, officieusement présente pour éviter que Kiryû ne foute une nouvelle fois le bordel depuis les incidents du premier épisode. La jeune femme à d’ailleurs autant de répartie pendant les dialogues que pendant les bastons ou elle n’hésitera pas à utiliser ses talons hauts pour donner le droit de garder le silence.
Mais le véritable ennemi de Yakuza Kiwami 2 n’est autre que Ryûji Goda que l’on surnomme le « Dragon du Kansai ». Ce dernier se présente comme l’alter-ego de notre « Dragon de Dojima » et croit dur comme fer que l’archipel Nippon est bien trop petit pour 2 Dragons.
Guerre de succession de pouvoir, vengeance d’un groupe mafieux Coréen, et duel au sommet à ne plus savoir qu’en faire. Voila grosso modo toutes les joyeusetés qui vous attendent pendant la vingtaine d’heure passé au coté de Yakuza Kiwami 2. Comme d’habitude, le scénario fait apparaître bon nombre de personnages hauts en couleurs ainsi qu’une ribambelle de salopards avec qui l’on est pressé d’en découdre. Les twists scénaristiques sont légions alors attendez vous à quelques belles surprises et surtout à un bon nombre de moment complètement décalés même si ils sont légèrement moins nombreux que dans les derniers épisodes chronologiques.
Gangster paradise
Forcement, rappelons nous qu’il s’agit début de la série et que celle-ci n’avait pas encore atteint le niveau de burlesque des derniers épisodes. Ne vous inquiétez pas néanmoins, vous pouvez tout de même cocher les cases :
- Mettre des tatanes à des baraqués juste habillés de couches-culottes.
- Défoncer un tigre à coup d’uppercut
- Le château d’Osaka est transformable
Kiwami 2 reprend exactement le même moteur que Yakuza 6 et c’est une excellente chose, car Sotenbori comme Kamurocho (toujours présente) ont toujours autant de gueule de nuit comme de jour.
Les persos sont toujours incroyablement bien modélisé et ont une classe de malade lors des combats. Toujours sur le modèle de Yakuza 6, tout est seamless, ce qui rend la progression à travers les 2 villes de Kiwami 2 bien plus plaisante. Aucune véritable barrière invisible n’est présente, et Kiryû franchit les obstacles avec l’aisance d’un félin. Toujours dans la même optique, aucun temps mort n’apparaît lorsque vous pénétrez dans un bâtiment, la camera se rapproche juste de l’épaule du héros afin de renforcer l’immersion.
Outre les fameuses clés de casiers vous trouverez fréquemment d’autres objets consommables ou vendables à bon prix. Cela incite parfois à l’exploration des moindres recoins de Kamurocho et Sotenbori. Autant pour les compétences, le système de progression que pour les combats, Kiwami 2 reprend exactement tout ce qui a été mis en place dans Yakuza 6. Pourquoi s’en priver tant celui-ci avait franchit un pallier dans la série en terme d’équilibre.
Pour rappel, vous atomisez quelques larrons pour grappiller de l’expérience et un peu d’argent. Vous utilisez de l’argent dans les bars et les restos pour vous régénérez et gagner encore plus d’expérience et enfin vous utilisez toute l’XP accumulée afin de faire grimper vos compétences.
Pour éviter d’abuser des points « d’XP achetés » lors de vos pérégrinations à travers les différentes échoppes de la villes, vous serez soumis à une jauge représentant votre estomac. Celle-ci se remplit au fur et a mesure que vous consommez différents plats et boissons. Une fois remplie vous pourrez toujours vous gaver comme une oie afin de régénérer votre barre de vie mais cela vous sera impossible de cumuler l’expérience offerte par les différents plats.
Pour cela une seule solution, patienter ou mieux, repartir faire de l’exercice à base de contusions, d’ecchymoses et autres mâchoires de racailles cassées afin de vider cette fameuse jauge. Ensuite c’est reparti pour un tour des bars et restos afin de régénérer votre jauge de vie tout en augmentant une nouvelle fois votre XP. Bref rien n’est laissé au hasard et chaque petite chose de Yakuza Kiwami 2 vous apportera souvent plus que des biens cosmétiques. Un vrai régal.
Un justicier dans la ville
Bien évidemment vous pourrez toujours vous adonner à toutes les joies que vous offre Kamurocho. Batting Cage, Karaoke, jeu de fléchettes et bien d’autres répondent toujours à l’appel. On pourra même profiter de la présence de Virtual-On et sa musique toujours aussi culte dans les Game Center. Ce titre de méchas sorti sur Saturn et arcade à l’époque se fera un malin plaisir de ruiner votre enfance qui vous avait tant fait croire qu’à l’époque c’était bien alors qu’en fait, non. foutue nostalgie.
La gestion du club d’hôtesses fait également son grand retour depuis Yakuza 0, toujours aussi bien foutu, ce jeu dans le jeu vous permettra de recruter les plus jolies filles durant votre aventure, pour ensuite les habiller et pomponner de divers robes et accessoires que vous aurez achetés ou même trouvés. Il vous suffira ensuite de sélectionner quelle hôtesse vous souhaitez attribuer à la demande du client. Sachant que chaque demoiselle est dotée de diverses capacités (conversation, gentille, sexy, etc). Le tout pour faire gagner un concours au club lors d’une des nombreuses quêtes annexes de Kiwami 2, mais surtout pour vous rapporter un max de pognon. Bref, du pain béni pour les féministes (ce concept inexistant au pays du soleil levant).
Pour les combats, même constats que dans Yakuza 6, un système toujours aussi souple, fun et rapide à prendre en mains, mais sans doute moins riche sur la longueur que celui de certains épisodes, 0 et Kiwami en tête. Néanmoins le tout reste explosif et superbement animé. Les seuls légers reproches concernent l’IA qui donnent parfois l’impression d’attendre sagement son tour ainsi que les armes complètement cheatées.
En garde, ces dernières permettent d’encaisser les plus puissants coups d’un boss sans broncher le temps de remplir sa jauge de Ki, pour ensuite asséner un coup critique qui fera perdre la moitié d’une barre de vie à votre adversaire. Autrement dit vous allez rouler sur chaque Boss qui tentera de vous barrer la route. N’oublions pas la camera à recadrer soit même qui peut toujours poser quelques soucis pendant les combats. Difficile de comprendre pourquoi la touche qui permet de rester face à un ennemi ne fait pas tout simplement revenir la camera derrière Kiryû.
On pourra toujours regretter la volonté des développeurs à vouloir imposer le système de combat de Yakuza 6 certes plus fun et facile d’accès dés le départ mais à la longue moins riche que celui des épisodes 0 et Kiwami qui permettait de switcher d’un style de combat à un autre à l’aide de la croix directionnelle.
On pourra notamment déplorer la présence trop légère de Majima Gorô, mais que les fans se rassure, le « chien enragé » du clan Tôjô a sa propre aventure qui se débloque en parallèle de votre progression avec Kiryû. Cette histoire spécialement centrée sur Majima ne compte que quelques chapitres et aucun système de progression. Elle se déroulera directement après les événements du premier épisode ayant conduit à l’arrivé de Terada comme nouveau président du clan Tôjô.
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Conclusion
Au final, Yakuza Kiwami 2 frappe toujours aussi fort pour qui aime la licence créée par Toshihiro Nagoshi. Alors oui la recette n’a pas changé depuis Yakuza 6, même moteur de jeu, même système de progression, même combats, mais bon dieu que ça claque ! L’équilibre de jeu est tout bonnement parfait avec un scénario bourré de twists et de combats mémorables. Les fans apprécieront forcément ce dépoussiérage de Yakuza 2. Quant aux nouveaux venus, si vous vous êtes déjà essayé à la licence avec Kiwami ou Yakuza 0, vous n’avez aucune excuse pour emboîter le pas une nouvelle fois.
Les plus :
- La galerie de personnages, Kiryû en tête
- Le système de combat
- Le moteur de Yakuza 6
- Le système de progression
- Les activités annexes
- Les moments grotesques et hilarants
- La gestion du club d’hôtesses
Les moins :
- La camera pose toujours quelques problèmes pendant les combats
- Les armes complètement cheatées
- Toujours sous-titré en anglais
Note : 4/5