Il n’est pas sûr que les volets de la saga de Dennis E. Taylor se démultiplient autant que les Bob. Avec Tous Ces Mondes, l’on atteint tout de même la 3e partie de Nous Sommes Bob. Qui nous plonge toujours plus loin dans les aventures de ces clones.
Surtout que celles-ci sont très variées et tirent ainsi différentes cordes sensibles du lectorat de Tous Ces Mondes. On découvre rapidement les soucis dus à une caste extraterrestre aux intentions pas nécessairement très en phase avec celles de nos héros et de la Terre. Le danger s’avère immense et il s’agira pour les Bob d’investiguer. En apprendre davantage, trouver des solutions… Avec une importante dose de suspens. Nos régulières craintes n’auront de cesse de grandir. Particulièrement lorsque l’enquête sera directe, comme filer des ennemis, sans pourtant que ceux-ci ne repèrent notre ami.
Des séquences touchant à l’action et l’investigation assez fortes, mais qui seront loin de s’avérer l’identité globale de Tous ces mondes. On retrouve en effet des passages en vaisseau tout autant propres à leur train-train quotidien. Qui oscille entre les conversations plus ou moins banales et celles profondes. Parfois teintées d’humour, parfois devenant plus importante par rapport à des recherches. Mais aussi sur tout ce qui concerne les relations aux humain(e)s.
Les moments où l’on découvre la vie de Bridget l’humaine et d’Howard l’androïde, s’avèrent ainsi particulièrement puissants émotionnellement. Qui plus est, ils sont accentués par les questionnements qui peuvent suivre, tant avec un docteur, qu’entre 2 clones. Tous ces sentiments et cette dureté de voir ces personnes, qui elles ne sont pas éternelles, disparaitre un jour. Ce à quoi s’ajoute le terrible regard de la majorité de la population. S’il ne semble pas y avoir un problème de masse à la vie commune quotidienne, en tant qu’ami(e)s, collègues, commerçant(e)s que l’on croise… Il n’en va pas de même si la proximité parait aller plus loin.
Qu’un tel sentiment puisse transiter entre une personne et une, nous citons, « machine » n’est pas du goût de grand-monde. Par conséquent dans ce cas précis, les enfants de Bridget sont l’opposition première à Howard. Ce que l’on apprend sur les échanges entre les 2 et leur mère, puis des scènes en direct avec l’androïde pas dénué d’émotions, touchent littéralement en plein cœur. Et la situation évoluera évidemment avec les années, mais on se gardera de vous en dire plus sur des événements, qui bouleverseront l’histoire de Tous Ces Mondes.
Conclusion
Aussi variée que les divers robots de l’illustration de Fabrice Borio, Tous Ces Mondes frappe par son éventail d’approches. Qui renforce d’autant plus la facette profondément humaine de Nous Sommes Bob, qui confirme ce que l’on sait depuis les 1986 : « Qui veut vivre pour toujours » ?