Le label Loki de Iello, enchaîne les sorties intéressantes, à la vitesse d’une course cosmique ! D’ailleurs il sera question d’une autre (basse-)course avec Farm & Furious de Luc Rémond, aux illustrations d’Alfonso Pardo Martinez.
Ce n’est à un relais château auquel nous sommes convié.e.s, mais à un relais de ferme ! Les animaux du coin ont décidé de concourir sur la piste, entre 2 à 5 équipes. D’ailleurs des équipes non représentées sous la bannière d’une classe d’animal. Au contraire, chaque bande possède comme cartes un quintet similaire d’animaux, pour répartir équitablement les atouts et faiblesses. Soit, chien, poule, caneton, lapin et coq, en plus d’une carte vestiaire. Des groupes réunis sous un nom de végétal, correspondant à un coloris. Entre poireau, maïs, piment, aubergine et carotte, on déterminera donc le nôtre et en récupèrera ses éléments, pion compris.
Nos membres via leur carte, permettront d’avancer notre pion sur le chemin, constitué d’une carte départ où tout le monde se rejoint. Puis de 3 cartes pistes, recto-verso on y reviendra, constituées de plusieurs cases. Pour terminer dans la boîte arrivée. En vue d’approfondir les sensations réalistes, on évoluera simultanément. Il s’agira de bien réfléchir et néanmoins rapidement, sur ce qu’on lancera comme effet. Tout en imaginant ce qu’autrui pourrait tenter, afin de ne se faire avoir et distancer. Toutefois stratégiquement, il faudra rester vigilant.e à n’user d’une carte potentiellement plus utile dans la foulée. Car après l’avoir jouée, on la laissera face visible et ne pourra s’en servir. Ainsi, l’adversité constatera continuellement ce dont on ne dispose plus et donc de ce qu’il reste et aura l’opportunité d’agir en conséquence.
Une donne simple à saisir pour le caneton. Car si on en joue un, son habileté permet d’avancer d’autant d’emplacement(s), que de caneton(s) joué(s) sur ce tour. Par conséquent, si vous conservez le vôtre et qu’il reste peu de cartes à l’opposition, surtout si 2, l’hésitation se fait sur le bon moment, pour grappiller un maximum de bonus en commun. Et a contrario, ne pas le sortir simultanément si cela fait gagner autrui. Un esprit d’observation et de déduction à constamment faire fonctionner. La poule elle avance de 3 cases si aucun toutou n’est de sortie sur cette séquence. Mais d’aucune dans le cas contraire. Il en fait de même avec le lapinou, qui lui montera de 4 positions en l’absence d’un chien, tout en devant être l’unique lapin.
Justement, tous les canidés d’une manche, puisqu’ils effectuent une identique action, progresseront de la même quantité d’emplacement(s), que d’animal/aux qu’ils auront pu faire fuir. Le coq lui « coqpie » le personnage qu’on a joué à la phase précédente. Soit bien utile quand les choix s’amenuisent, par exemple avec le coup du caneton qu’on évoquait. Si on a raté de notre côté en le sortant trop tôt de l’œuf, hop le coq au coup suivant raflera peut-être un maximum d’avancées en sachant ce dont l’autre/les autres dispose(nt).
Vous noterez le peut-être, car le vestiaire ou sifflet, permettra de récupérer l’intégralité de ses cartes. On pourra donc la sortir quand bon nous semble et bénéficier de davantage de cartes que quiconque à certains moments. En contrepartie, on n’avancera en l’employant. Une notion complexifiant la tâche du calcul tactique. Et pour relever encore la difficulté et l’amusement, on en passera par les variantes. Donc le coq fait partie, étant conseillé par les règles de ne le prendre de base si vous le désirez.
L’autre approche nous fait retourner la piste, avec désormais des effets jonchant notre parcours. Signalons la possibilité de le personnaliser dans l’ordre souhaité, en ne mettant forcément les 3 segments, en les faisant se chevaucher… Réduisant le cheminement et les pièges, tout en variant la dureté et les évènements. La niche du chien est d’ailleurs terrible dans les traquenards, puisqu’on ne détiendra plus le chien jusqu’au terme de la partie, si on débarque sur ou dépasse ce lieu. La boue elle nous stoppe dans notre élan, nous faisant patienter jusqu’au prochain tour. La botte de paille elle doit être dépassée, impossible de s’arrêter dessus, ce qui est plutôt ballot. On reculera dans ce cas d’un emplacement, pour mieux sauter à la prochaine tentative, tout du moins on l’espère !
En solo ou même pour inclure un.e participant.e imaginaire à une session avec 2, 3 ou 4 personnes, il suffira de lui confier une équipe et de piocher sa carte à chaque fois. La manière de jouer ne change, étant donné qu’elle s’applique directement à une telle pratique.
Tenant dans une boîte assez réduite, le contenu n’est lui pas amoindri. On a le plaisir d’obtenir 5 pions différents, dont on distingue chaque forme. Soit un vrai approfondissement de l’expérience. Tout en enrichissant notre collection de meeples originaux. En parallèle aux mignon.ne.s animaux sur les cartes d’Alfonso Pardo Martinez. Donnant encore plus envie de foncer vers Farm & Furious.
Conclusion
Simplissime pour s’y lancer, Farm & Furious regorge de subtilités stratégiques. Où la réflexion portée sur la déduction et le bluff, mais aussi ses propres déplacements selon le mode, ne nous laisseront jamais tourner en rond.