Test de Uncharted 4 (PS4)

Salué presque unanimement par la critique lors de sa sortie au mois de mai, Uncharted 4 est la conclusion d’une saga à laquelle j’ai eu le plaisir de jouer depuis 2007 (épisodes Remastered compris) en accompagnant Nathan Drake et ses comparses dans leurs aventures mouvementées de chasseurs de trésors. Uncharted 4 est à la fois le dernier épisode de cette série (pour l’instant ?) mais aussi le premier à profiter des ressources techniques de la PS4. Alors, fin en apothéose ?

Uncharted 4: A Thief’s End

On ne choisit pas sa famille

Ça n’a pas dû vous échapper si vous traînez sur les sites de jeux vidéo ou les réseaux sociaux : Uncharted 4 est sans doute le plus beau jeu jamais créé sur consoles. On a l’impression que le jeu pousse la PS4 dans ses retranchements tant il flatte notre rétine en nous proposant des graphismes qui, très sincèrement, sur une TV FHD n’ont rien à envier aux plus beaux jeux PC. La performance est telle qu’on ne distingue même plus les transitions entre les scènes de gameplay et les cut scenes. C’est à se demander si on a vraiment besoin d’une PS4 Neo tellement les textures, les particules, la modélisation des flammes, de la végétation, de l’eau sont d’un niveau rarement atteint sur consoles… Une chose est sure : les petits gars du studio interne Naughty Dog ont bénéficié de toute l’expertise de Sony pour optimiser leur jeu et le faire tourner à merveille sur une machine à 300€.

Uncharted 4: A Thief’s End

Une fois la claque graphique digérée, on s’intéresse à l’histoire de ce nouvel opus et à la façon dont elle se situe par rapport aux trois épisodes précédents (si on exclut l’épisode PS Vita). Sans vous spoiler le scénario, on peut dire que l’histoire, au découpage très cinématographique, commence sur les chapeaux de roues avant d’enchaîner avec un flashback de 15 ans (un leitmotiv dans la série) puis un autre encore plus lointain, avant de revenir dans le présent ! Les objectifs de cette manœuvre sont multiples : introduire le personnage de Sam (le grand frère de Nathan), mais surtout finir de lever le voile sur la part de mystère qui entoure le personnage de Nathan, de ses origines à ses motivations.

Uncharted 4: A Thief’s End

A noter que tous ses allers-retours dans l’histoire des personnages et ces chapitres à dominante narrative de la première moitié du jeu introduisent quelques lenteurs inévitables, heureusement corrigés par la suite.

More of the same

Comme à son habitude, Nathan va nous faire voyager aux quatre coins du globe dans une nouvelle chasse aux trésors. Cette fois-ci sa quête va le mener sur les traces du capitaine pirate Henry Avery et de son célèbre trésor dont la valeur est estimée à 400 millions de dollars. Cette histoire, si elle rappelle le pitch des précédentes aventures de Drake, est légèrement différente puisque pour la toute première fois elle ne contient pas d’éléments surnaturels ou mystiques. Plutôt une bonne nouvelle pour moi.

Uncharted 4: A Thief’s End

Du point de vue du gameplay on retrouve des éléments propres à la série Uncharted comme la présence continue d’un sidekick, les dialogues teintés d’humour et les « non non non non ! ». Mais Uncharted 4 nous réserve mine de rien un bon nombre de nouveautés qu’on devine inspirées d’autres licences à succès ou de gimmicks du moment dans le monde du jeu vidéo. Ainsi le jeu propose désormais une visée automatique, une fonctionnalité devenue standard dans les FPS et TPS. Il est également possible, à l’instar d’un Assassin’s Creed, d’un Hitman ou d’un Far Cry de marquer les ennemis. De même, Nathan bénéficie d’un grappin qui introduit de nouvelles mécaniques de gameplay pour se déplacer dans un niveau ou effectuer des éliminations d’ennemis. Nathan récupère également vers le milieu du jeu un piton vraiment sympa à utiliser et qui lui sert à créer des prises lorsqu’il escalade des parois.

Uncharted 4: A Thief’s End

Mais la plus grande nouveauté de cet Uncharted 4 est sans doute l’introduction du jeu en infiltration, très similaire à ce qu’on avait vu dans The Last of Us (également du studio Naughty Dog). Il devient alors possible soit de se frayer un chemin à travers un niveau sans tuer aucun ennemi (complètement nouveau dans un Uncharted), ou de nettoyer toute une zone via des éliminations furtives en se dissimulant dans les hautes herbes.

Uncharted 4: A Thief’s End

Enfin un dernier mot à propos du jeu en multi. Malgré le fait que la licence Uncharted soit plutôt connue pour son mode solo et que je ne suis pas un gros joueur multi, l’expérience est plutôt convaincante et bien ficelée : les joueurs casuals sont accompagnés via un tutoriel et un mode spécial appelé « Epreuves » permet de découvrir en solo les capacités spéciales des différentes classes de personnages, comme l’invocation de créatures qui permet de bénéficier d’un appui offensif ou défensif non négligeables, capable de renverser le cours d’une partie.

Conclusion

Au moment de terminer Uncharted 4 (qui s’étale sur 22 chapitres), on ne peut s’empêcher de ressentir un pincement au cœur si on a suivi les aventures de Nathan et sa bande depuis 2007. Personnellement j’ai du mal à croire à l’arrêt définitif de cette licence très importante pour PlayStation mais admettons… Uncharted 4 m’en a mis plein les yeux pour toutes les raisons que j’évoque ci-dessus, mais je ne le considère pas comme le meilleur de la série même s’il corrige à mon sens certaines erreurs de ses ainés (l’équilibre des phases d’énigmes / shoot y est meilleur). Rien d’étonnant pour un épisode qui a l’ambition d’étaler sa narration des origines de son protagoniste principal jusqu’à sa retraite. Une sorte de passage obligé pour clore l’œuvre de Naughty Dog de la façon la plus cohérente possible.

Plus :

  • C’est beau à en pleurer
  • Nouveaux éléments de gameplay (glissades, piton)
  • Les histoires de pirates <3
  • Multi abordable même pour les novices

Moins :

  • Problèmes de rythme au début du jeu

Note : 4,5/5