Chronique bande dessinée La Ride

Dans le cas où vous êtes également fondu.e.s du bitume et autres surfaces à arpenter à bicyclette, vous savez à quel point le chemin peut devenir un formidable moment. Davantage même que la destination. La Ride (Dargaud), de Simon Boileau (scénario) et Florent Pierre (dessin), part d’une telle approche, pour une aventure plus humaine que sportive.

La Ride

Simon, livreur baignant dans le côté hyper connecté et gamifié de ce métier, poussant à enchaîner les courses, en a marre de ce vélo-vélo quotidien. Oppressé par la pollution parisienne, au figuré, comme au propre, enfin plutôt au sale, il ressent le besoin de s’en exfiltrer.

Il contacte donc son ami Florent. En vue d’un périple pour s’oxygéner et se retrouver soi-même. Ce second en phase d’être engagé, dans une boîte finalement sans clichés. L’homme, ou plutôt the man, lui présentant les lieux, balançant à tire-larigot les fameux termes anglais, dont les sociétés françaises utilisent continuellement pour se donner un genre. Sans même savoir ce qu’ils signifient.

Une vie citadine qui détient de quoi plomber, si on a la moindre importance pour quelque chose davantage ancré dans la réalité. Fait de véritables relations avec la nature et autrui. Une double voie vers laquelle notre duo embraie, en filant vers l’Yonne. Terre de l’instigateur du périple. Ce dernier empli de rencontres fantastiques ou l’inverse. Notamment par ces cyclistes n’ayant pas du tout le même rapport à la sortie sur un deux roues. Un grand moment visuel par ailleurs,

La route reste cependant longue et semée d’embûches. Laissant se demander si la doublette tiendra jusqu’à l’arrivée. Entre soucis mécaniques et humains. Pour finalement repartir ou rester, si jamais les comparses atteignent la campagne souhaitée ?

Conclusion

Prenant la roue de thèmes humains forts et essentiels, La Ride n’est jamais bidon dans ses propos. Tout en délivrant un rayon de rigolades, dont on s’engouffre dans l’aspiration.