Chronique bande dessinée Les Bourrinologues

Parmi les 4 premières sorties simultanées du label Bande d’ados de Bayard et Milan, nous avons eu l’occasion de nous pencher sur Clara et les ombres, d’Andrea Fontana et Claudia Petrazzi. Place à un total autre genre, avec Les Bourrinologues de Nicole Augereau et Grégory Jary, dessinée par Lucie Castel. Une bande dessinée à l’humour aussi corrosif que les produits jetés à la mer par l’industrie. Et qui regroupe des histoires du magazine Géo Ado (Milan).

Les Bourrinologues

Univers différent, mais pas moins concerné par des fléaux de notre société. L’ouvrage traite avec un acide second degré, les problèmes créés par l’humanité pour détruire la planète l’accueillant pourtant. On nous évoque ainsi plusieurs maux du genre, par l’intermédiaire des Bourrinologues. Ici en l’occurrence, 3 personnages présentant d’ignobles situations réelles, en les magnifiant. Une enfant, une femme et un homme forment ce détonnant trio. Alors qu’à chaque chapitre, un.e élève de 3ème vient effectuer son stage en leur compagnie. Et clairement pas une séquence d’observation en entreprise. Puisqu’elles et ils paieront de leur personne.

Pour découvrir multiples aspects de ce talent spécifiquement humain, on voyagera à travers le globe et même au-delà. L’empreinte carbone narrative explosera littéralement les compteurs ! Ce qui permettra d’aborder des thèmes palpables, car on se rendra sur place. Et y distinguera de tout. Génocide animal, destruction des habitations pour exploitation, déforestation, assèchement d’étendues d’eau par la pompe à fric… Les faits concrets sont expliqués de manière tranchée, agrémentés de détails techniques conçus de façon à aisément les saisir. Et non du genre à endormir. Ou pire encore, à vous perdre volontairement. Ainsi que par l’invitation de certains protagonistes, qui proviennent parfois de la réalité. Même si on doute qu’ils soient contents d’y figurer de cette manière, par la loupe qui se pose sur leurs horreurs, et tant mieux.

D’ailleurs ces personnes auront droit à leur véritable faciès. Tout comme les endroits dévastés, par leur faute et celle de beaucoup d’autres énergumènes, seront montrés avec de vraies photographies. Il en résulte une alliance originale, avec le trait des illustrations de Lucie Castel.

Conclusion

Percutant et sans détour, quoi que si au travers de l’humour et on espère que les lectrices et lecteurs ne suivront pas les conseils de la triplette pour devenir des Bourrinadas et Bourrinados, Les Bourrinologues informe et amuse. Une technique qui porte souvent ses fruits, en espérant qu’ils ne soient bourrés de pesticides !