Chronique roman graphique Clara et les ombres

Conçu par l’association des éditions Bayard et Milan, le label Bande d’ados annonce une liberté paraissant totale, tant dans les genres, que les formats. Avec l’envie de mettre en scène des héroïnes et héros adolescent.e.s, s’adressant notamment à un public de la même catégorie d’âge. Bien entendu, pas seulement ! On peut d’ailleurs déjà vous annoncer qu’il s’agit du cas de Clara et les ombres, d’Andrea Fontana, illustré par Claudia Petrazzi et traduit par Marie Giudicelli.

Clara et les ombres

Fans des années 80, vous aurez peut-être envie de vous jeter sur l’ouvrage, afin d’y repérer toutes les références en rapport avec l’époque.
Fort heureusement l’histoire n’est galvaudée. Et ne fait pas qu’user des affiches, vêtements, musiques… de l’époque, vues et citées. L’auteur et la dessinatrice ne forcent les choses sur cet aspect pour simplement attirer, sans aucun fond. Un procédé pourtant à la mode ces dernières années.

1988, Clara et son père emménagent à Brattleboro, dans une campagne reculée des États-Unis. Le duo ayant besoin d’un nouveau départ, après que la mère de Clara soit partie. L’adolescente le vit mal, tout comme ce chamboulement dans un endroit où elle ne connait personne. Et évidemment loin de l’attractivité de New-York, où la famille vivait auparavant. Cependant, on découvre rapidement qu’un autre problème la hante. Une épilepsie la rendant inconsciente plus ou moins longtemps et lui faisant voir des ombres s’en prenant à elle.

Malheureusement, des entités physiques bien vivantes en font tout autant. Lui faisant vivre un cauchemar réel cette fois. Elle n’est pas la seule dans ce cas. Étant progressivement intégrée à une bande d’ados, en quelque sorte les parias de la société adolescente. Les freaks and geeks complètement réuni.e.s en un groupe. Entre la férue de métal, le passionné de jeux vidéo, celui de bandes dessinées…

Une rencontre collective, lui démontrant qu’elle n’est la seule à rêver de ces ombres. Une teinte surnaturelle enrobant alors le roman graphique, par l’idée de s’allier afin de vaincre ces démons, dans leurs propres songes. En parallèle, de démoniaques évènements concrets se déroulent. Plusieurs élèves disparaissant et un mystérieux bois, à propos duquel les autorités déconseillent pourtant aux jeunes de s’y rendre, fait le lien entre cette identité fantastique et celle de la réalité. Une réalité dure, mais au sujet essentiel : le harcèlement !

Clara et les ombres s’avère également une véritable aventure visuelle, grâce à la géniale Claudia Petrazzi ! Tant par ces personnages accrocheurs, aux styles très différents, que par ces ombres flippantes.

Conclusion

Sensible humainement et à la fois épique dans sa facette surnaturelle, Clara et les ombres se révèle être un périple fort sous ces 2 traits très différents. Les faisant se porter mutuellement pour le meilleur.