Chronique bande dessinée Rwama T1 Mon enfance en Algérie

Histoire collective contée à travers un prisme personnel, Rwama T1 Mon enfance en Algérie (Dargaud) de Salim Zerrouki, nous fait voyager dans le rude quotidien du pays.

Rwama T1 Mon enfance en Algérie

Plus exactement, ce tome d’ouverture se consacre à la période comprise entre 1975 et 1992. Un travail historique l’y aidant, d’autant plus qu’il n’est né qu’en 78. On y découvre l’auteur quand il était encore enfant, vivant dans un immeuble particulièrement original pour la nation.

Entourée d’un complexe sportif épatant pour l’époque. Impulsée par Houari Boumediene à l’occasion des Jeux méditerranéens de 1975, cette installation et la politique sportive socialiste instaurée, feront venir beaucoup de familles d’autres horizons dans sa cité. Parallèlement aux algériens revenus d’Europe, avec des femmes de diverses contrées.

Cette identité cosmopolite, s’avère toujours en théorie du bon pour nous. Et on constatera, notamment par le biais du meilleur ami, aux origines allemandes, de notre personnage principal, qu’en pratique également ça l’est. Malheureusement, chez d’autres c’est la haine qui vient s’installer chez elles et eux.

Y compris avec ce qui se rapproche du fameux « racisme ordinaire ». En vérité une mentalité totalement à côté de la plaque. Puisque ce bâtiment regroupant des gens de Cuba, de Russie, d’Allemagne ou encore d’Algérie, verront celles et ceux-ci être surnommé.e.s «Rwama» par autrui. Soit «Les Français».

Les étiquettes et les confrontations iront ainsi bon train. Surtout face à des moins privilégié.e.s. Même si la famille de Salim et ses voisin.e.s, sont loin de vivre dans l’opulence. On s’en rendra compte par le biais de multiples anecdotes tristes et poignantes. Mais aussi avec des touches humoristiques.

De la drôlerie que l’on retrouve via différents moments de vie. Avec ses potes, la fille dont il rêve, le manque de tout poussant à l’ingéniosité, la révolution Dragon Ball et Les Chevaliers du Zodiaque… Simultanément, nous verrons les catastrophes environnementales et sociales survenues. 

Soit une vision de la société algérienne en pleine évolution. Et pas nécessairement dans le bon sens. Car après la dictature, les groupuscules religieux poussant au rejet de quiconque ne suit son diktat et aux règles anti-liberté, grimpent en popularité.  

Conclusion

Tantôt drôle et tantôt violente, à l’instar de la vie, Rwama T1 Mon enfance en Algérie informe avec sensibilité. Somptueuse B.D. dont on attend impatiemment la suite.