Chronique film Maurice Le chat fabuleux

Adaptation de l’ouvrage de Terry Pratchett Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants (Pocket), le film d’animation Maurice Le chat fabuleux de Toby Genkel et Florian Westermann (réalisation), Terry Rossio (scénario), Heiko Hentschel (direction artistique), Carter Goodrich et Oliver Kurth (character design), a la lourde tâche de devoir respecter son influence. Dans le but de plaire lui aussi à la jeunesse d’une dizaine d’années, jusqu’aux adultes. Tout en réussissant à y amener de plus jeunes enfants eu égard à sa signalétique à partir de 4 ans. Un dur pari, puisque les accros du roman seront bien sûr aux aguets. Bande-annonce de cette œuvre du Studio Rakete et du Studio Red Star, à visionner au bout de de cette critique.

Maurice Le chat fabuleux

Avant d’aller plus loin dans cette chronique, soulignons que nous avons regardé le long-métrage dans sa version originale, en anglais.

Filant d’arnaque en arnaque, Maurice le chat qui mène les combines et Keith, un flûtiste, passent de ville en ville. Mais pas si seuls ! Une ribambelle de rat.te.s figurant dans l’équipe. Ultra mignon.ne.s d’ailleurs, avec plein de détails accessoirisés et des caractères les rendant très attachant.e.s.

Mais si le jeune garçon sert de caution, face aux humain.e.s dans leurs pièges pour gagner un peu de sous, tout le monde parle la langue humaine ! Pendant longtemps, on en ignore la raison, voire les raisons, suite auxquelles ces rongeuses et rongeurs possèdent ces capacités, ainsi que le minou. Lui avec son ton légèrement hautain, que manie aisément Hugh Laurie.

Maurice Le chat fabuleux

L’arrivée dans une ville où tout le monde se cache chez soi et à la rareté des denrées, entraîne la troupe dans un périple vers le mystère autour des lieux. Et notamment de l’absence de rat.te.s. Bien qu’une équipe de chasseurs, menée par l’énigmatique Monsieur Patron, semble avoir la main mise sur les ressources du peuple.

Maurice Le chat fabuleux

Néanmoins les évènements sépareront les ami.e.s, tout en voyant le chat et l’humain s’en faire une nouvelle : Malicia. Jeune fille un peu délurée, brillamment interprétée par Emilia Clarke, vivant chaque étape comme un grand roman épique, empli de rebondissements codifiés. Sauf que le danger bien réel rôde.

L’aventure suit ainsi des chemins parallèles, où la tension est palpable. L’œuvre originelle alliant l’humour, à un ton inquiétant parfois, n’a finalement que peu été nuancée. Le film ouvre de cette façon véritablement ses primordiaux propos, également à un public plus jeune. Sans rien infantiliser pour autant, comme on l’espérait en introduction.

Maurice Le chat fabuleux

Délirant, on y rit à tout âge avec les piques entre personnages et gags. Toutefois le pan très dur, touchant à des thématiques dramatiques, n’est pas éludé. Ce que l’on ressentira y compris dans le final, là où tant de longs-métrages, plus encore quand visant entre autres la jeunesse, se galvaudent.  Aspect de manque qu’on ne ressentira ici.

Conclusion

L’annonce de l’âge à partir duquel est conseillé Maurice Le chat fabuleux, laissait craindre que le formidable roman ne bénéficie d’un portage au cinéma lui rendant totalement honneur. Finalement, les thématiques humaines ont suffisamment conservé leur dureté et leur profondeur. Tout en restant en parallèle, une grande rigolade.