Chronique jeu de société Alibi

Coupable d’un trio de scénarios de murder party, Antonello Lotronto voit ses créations rassemblées en un coffret et un jeu : Alibi (dV Games/tribuo), illustré par Martin Mottet, Alessandro Manzella et Emanuele Desiati.

Alibi

Avant même de vous lancer dans une des 3 expériences, il est essentiel de savoir qu’il s’agit d’enquêtes, où tout le monde ignore au préalable qui est coupable. Y compris celle ou celui qui parmi les 4 à 6 joueuses/joueurs, sera finalement la ou le coupable prévu.e par le jeu. Ce qu’on ne découvrira personnellement qu’à la conclusion de l’enquête, avant la tentative de dénicher cette personne.

On évitera de vous évoquer quoi que ce soit des scénarii, concernant Dernière croisière sur le Nil, La vengeance est un plat qui se mange froid et Du sang au pays des Kilts. Comportant des univers très distincts et attirants, par de superbes images, avec pour chaque scénario un.e artiste propre. Accroche également via leurs titres déjà assez parlants, surtout pour deux d’entre eux, semblant sortis d’un roman d’Agatha Christie. Le dernier pourrait même être celui d’un film de série Z, tant le cliché fait sourire.

Et à ce propos, si chaque histoire nous conte et nous confie des indications de qualité dans leur aspect narratif, notre personnalisation de l’expérience est totalement bienvenue. Il ne faudra pas hésiter à en faire des caisses et à en magnifier l’aspect théâtral.

Alibi

Déjà lors de l’investigation, mais plus encore dans le final, quand on apprendra secrètement si l’on est coupable ou non. Et devra donc chacun.e à la suite, justifier sa conclusion de l’enquête. Avant que chaque membre de l’assemblée ne vote à doigt accusateur, contre la personne qu’iel pense avoir commis le meurtre.

Si à 4 l’application/la page du site, nous montrera les étapes à jouer du 5e protagoniste, tout le monde incarnera un.e suspect.e si nous sommes un quintet. À 6, les cartes détective sont ajoutées pour cette sixième personne, insufflant une approche supplémentaire.

Notre carte personnage, nous glissera diverses informations, dont certaines à lire publiquement lors de sa manche. Suite à quoi les autres pourront interroger et si iels réussissent à pointer d’une certaine manière les thématiques soulignées dans l’autre partie de la carte, il s’agira de les dévoiler par la ou le questionné.e.

On enchaînera ainsi le quintet de participant.e.s, avec tantôt la révélation d’indices. Nous menant progressivement jusqu’à l’ultime phase de bluff et de déduction, avant le vote, précédemment évoquée.

Conclusion

Devenant à la fois un jeu d’ambiance, que l’on peut faire partir dans du délirant ou de l’inquiétant en accentuant sa dimension narrative, dur de vous trouver une excuse pour ne pas acquérir Alibi.