Chronique jeu de société Pharaon

Aussi mystérieuse que troublante, l’Égypte nous propose de retrouver ses personnages, et éventuellement se perdre au sein de ses pyramides et rituels, au cours du Pharaon (Catch Up Games/Blackrock Games) de Sylvain Lasjuilliarias/Sylas et Henri Molliné/Pym.

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Enfant du Pharaon, tu parcours la Terre, le Ciel, prépares ta chambre funéraire, c’est ta mort, c’est ton destin. Voilà ce que pourrait à peu près donner le générique d’un dessin animé dérivé de ce jeu. Les 5 participant.e.s maximum, incarnant des enfants de Pharaon. Dont le mode de vie s’avère bien particulier, puisqu’il se consacre à leur trépas. On cherche ainsi constamment à recruter les personnes idoines pour s’occuper de notre chambre funéraire, afin qu’elle devienne la plus incroyable d’entre toutes.

Mais il ne faudra oublier les Dieux, toujours friands d’offrandes. Qui sauront néanmoins vous récompenser en points de prestige, les PP, à accumuler pour remporter la session. Ceux-ci qu’on glanera également selon nos autres actions durant les 5 manches, qui pourront être de prospérer dans la région du Nil ou encore de s’accoquiner avec des gens haut-placés.

On aura l’occasion, à tour de rôle, d’accomplir l’action d’un quartier (que vous pouvez voir sur le plateau/roue de Pharaon) ou bien simplement de s’exempter de ce tour. Dans le premier cas, il faut au préalable payer l’accès au quartier déterminé sur la tablette des Dieux (le plateau), puis celui de l’action désirée. Ces ressources (agriculture, commerce, construction, justice et royauté, plus l’argent qui se substitue à chaque élément du quintet) sont directement indiquées et on apprécie beaucoup la mécanique de placer la ressource d’accès dans une case de la roue. Cela peut sembler léger, mais on a tellement l’habitude d’une basique pose, que ce creux offre un côté symbolique. Où l’on enfonce un objet pour débloquer une situation, via un mystique objet égyptien. Tel un artefact qui ouvre une porte cachée au sein d’une pyramide.

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Attention, si un espace est rempli, on ne peut rajouter une ressource. Un accès peut alors s’avérer bloqué lors du tour où vous décidez de vous y rendre. Réfléchissez donc à une autre stratégie. Potentiellement, passez votre tour comme évoqué. Il sera tout autant nécessaire de surveiller ses biens, car il peut parfois s’avérer envisageable de financer l’accès, par une ressource qui sera également requise pour payer l’action. Si bien qu’elle peut servir aux 2, en complétant avec le reste de ce que réclame l’action. D’ailleurs en parlant des actions, chacune se déroule au sein du quartier qui lui correspond. On retrouve ainsi les 5 milieux dont on a pu parler précédemment.

Pour les Dieux, il s’agit du quartier des offrandes. Qui permet de récupérer un des 2 lots de jetons Offrandes disposés. Et éventuellement un jeton bonus, si l’on dépense davantage. Bien entendu pour que la partie de Pharaon devienne davantage tendue, on ne remplit les vides laissés par une telle prise, qu’au terme d’une manche. De quoi voir passer sous son nez ce qu’on comptait aller chercher. Sans omettre l’anticipation dont on doit faire preuve par rapport à la roue des actions.

On transite aussi par le quartier des nobles, où l’on peut en choisir un entre le trio visible ou un à piocher. Celui-ci octroie un effet, soit valable une fois en tout, une fois par manche, voire est permanent, en plus de PP. On ne vous détaillera pas ces personnages, tant ils sont nombreux. Pour vous confier quelques exemples, on bénéficiera de PP au terme de la partie dus au noble. En sus d’autres se gagnant selon vos actions ou possessions. Mais on peut aussi glaner des cartes, une action…

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Le quartier du Nil délivre lui une récompense, qui pourra être un vase, chacun possédant sa propre combinaison de ressources. Ou bien juste une ressource. Voire de faire grimper son jeton d’une case sur la voie désirée, figurant parmi celles proposées sur la flèche. L’endroit où se situe un jeton rapportant plus ou moins de PP, on reste vigilant.e sur les déplacements.

Le quartier des artisans permet, comme pour les nobles, d’en sélectionner un parmi les visibles (cette fois 4) sur le plateau ou de le tirer au hasard. Afin de remporter ses ressources. On termine avec le quartier de la chambre funéraire, qui fait monter de niveau le cube de construction de celle-ci. Les PP en résultant au terme de la partie, changeant selon où en sont les travaux. En parallèle, s’ils atteignent l’étape 3 de la construction et que la personne en question détient 2 nobles, elle acquiert le statut de Pharaon. Valable uniquement pour la première qui atteint ces buts. Avec comme cadeau, 7 PP.

De par l’originalité de la Roue des Actions, découle un intéressement physique. On apprécie l’employer durant la partie, tout comme observer ses détails. Tant mécaniques, que visuels, signés Christine Alcouffe. On retrouve la saveur graphique et des coloris propres à cette ambiance égyptienne. Se déployant simultanément au travers des cartes d’artisans et de nobles. Ainsi que via la tablette pyramide, qui n’est pas en 3 briques. Et on n’oubliera point de citer le sac très classieux.

Conclusion

Le quintet de quartiers et les actions qui en découlent, ouvrent de larges perspectives pour constamment varier ses approches de Pharaon. Bénéficiant en plus d’un plateau aussi créatif, que ludique, on se plonge avec délectation dans son atmosphère.