L’anomalie dès que l’on évoque le terme visual novel, est que beaucoup pensent que tous ces jeux ne proposent qu’un défilé de dialogues. Si déjà une grande partie s’en sert en proposant de multiples choix, d’autres amalgament ce genre à de l’action sur le terrain. Ce que désire justement mettre en lumière (néon) Mato Anomalies (Arrowiz / Prime Matter), sur PlayStation 4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S, Nintendo Switch et PC via Steam.
Le plus grand des Doetectives
Dans un monde déjà en proie à de graves difficultés, aux écarts sociaux toujours plus creusés, des dangers inimaginables se trament dans l’ombre des luminaires fluorescents. Notre détective, Doe, sera recruté par une certaine Belladonne, matrone d’un club,, pour en découvrir davantage sur la prisée Neuromatiere. Cette dernière populaire, bien qu’elle semble faire disparaître la population.
Rapidement au cours de son investigation, il apprendra qu’un autre univers existe. Si dans sa réalité les menaces sont déjà troublantes, c’est encore pire happé par un vortex ! Avec ‘un milieu encore plus dangereux pour lui. Surtout qu’il est du genre à discuter et non combattre. Ce à quoi Gram, le samouraï-exorciste renforçant la dose de fantasy, dont il croisera la route, est par contre habitué ! Ce dernier bataillant, au sein de ces failles spatio-temporelles apparaissant dans la ville de Mato, menant vers l’Antre. Là où se terrent de diaboliques créatures issues des émotions.
Visual deck de rôle
Dans le cocktail des genres, Mato Anomalies n’y va pas avec le dos de la cuillère. D’une part, on enquêtera en farfouillant en ville avec Doe. Avec beaucoup de dialogues au travers des personnes rencontrées. D’ailleurs les sous-titres sont disponibles en français. Heureusement pour la majorité du public, de par son fort aspect textuel. Mais l’aspect surnaturel du logiciel, agrémentera ces investigations d’un jeu de cartes, afin de pénétrer l’esprit de l’opposant.e. Un deck-building malin, nous faisant affronter les démons d’une manière pouvant surprendre. Sauf que l’on a l’habitude que de nombreux JDR proposent un JDC.
Souvent activité annexe, apportant des bonus, ici elle s’avère davantage implémentée dans l’aventure. Cependant, nul besoin d’en devenir expert.e. Vous comprendrez pourquoi on dit cela, en cas de trop d’échecs. Ce qui est finalement une bonne chose pour attirer le public,. Qui aurait pu se restreindre, tant il s’agit d’une approche distincte d’une inspiration J-RPG sur le terrain, même au tour par au tour.
Justement cet autre type de combat se retrouve lui dans d’autres contextes, avec Gram, ainsi que des allié.e.s supplémentaires. On retrouve les classiques du genre au tour par tour, avec les attaques basiques, la progression au fil de la baston pour déclencher une spéciale, les armes à bien choisir par rapport à la rivalité… Des ustensiles à acheter et glaner, auxquels on ajoutera des runes afin de les rendre plus performants. Un système accentuant l’intérêt autour de ce pan rôliste.
Doe ré mi…
Il n’est bien sûr plus à démontrer que la musique peut s’avérer un élément très important chez beaucoup de jeux. Cela est particulièrement le cas avec Mato Anomalies, sans qu’il ne s’agisse également d’un jeu de rythme ! L’atmosphère de série noire bénéficie d’ailleurs de plusieurs morceaux de musique lounge. Mais le jeu nous fait parallèlement parcourir moult lieux à l’ambiance cybernétique visuellement parlant et par conséquent musicalement. Une sorte de néo-Shanghai, plutôt intéressante dans certains jeux de néons démentiels structurellement.
Autrement, les décors plus classiques sont très en retrait techniquement. Heureusement au niveau des personnages, le cel-shading et le très bon chara-design font ressortir, au propre comme au figuré, une grande qualité graphique. Dont on profitera dans le mini-artbook au sein de la Mato Anomalies Day One Edition, avec un fourreau l’entourant aux côtés de la boite du jeu.
Conclusion
La fusion des styles est débordante chez Mato Anomalies ! Une bonne chose pour l’originalité, mais à la fois il ne les poussera dans leurs retranchements, pour de logiques raisons concordant à son ouverture large. Néanmoins, aucun genre n’est sous-exploité, si bien qu’on se laisse aspirer dans ses brèches.