Chronique livre Entre les mondes de Death Stranding – Créer le lien par le jeu

Si d’aucun.e pense qu’Hideo Kojima a renouvelé le jeu vidéo avec ce qui semblait un nébuleux projet pendant des années, d’autres trouvent qui les a bien fait.e.s marcher. Mais on sait au moins que derrière s’est déroulée une épique aventure, contée par Antony Fournier, durant Entre les mondes de Death Stranding – Créer le lien par le jeu (Third Editions).

Entre les mondes de Death Stranding - Créer le lien par le jeu

Après l’éviction par Konami du réalisateur de la saga Metal Gear, on s’attendait à pertes et fracas pour ses projets. On se souvient notamment de l’annulation de Silent Hills. Et que dire du censé être ultime Metal Gear Solid ? Puis le temps a passé et son expérience encore très mystérieuse dans ce qui avait pu être lâché, prenait plus ou moins forme, Death Stranding. Tout juste savions-nous que Norman Reedus était de la partie. Ce qui d’un point de vue ludique, ne nous avançait en rien. Au travers de son studio désormais indépendant, Kojima Productions, mais avec Sony à ses côtés pour ce jeu, il ne lâcha pas son envie. Il faut avouer que son fidèle public attendait impatiemment et cela motive.

Depuis le jeu est sorti et en ressortent des avis très distincts. Comme souligné plus haut. Évidemment, on ne prend compte celles et ceux ayant détesté, mais qui ne diront jamais de mal car ayant trop peur de se froisser avec l’intéressé. Quoi qu’il en soit et même si vous ne connaissez le logiciel, on se doute que derrière ce développement chaotique, on risque de retrouver une aventure humaine et professionnelle intéressante à suivre.

Divers publics donc, qui y auront joué ou non, et trouveront au sein de l’ouvrage des pans s’adressant aux uns comme aux autres. Déjà en ce qui concerne son système de jeu. Sa mise en lumière s’avère d’autant plus importante pour les personnes y ayant touché. Mais n’ayant vraiment eu l’occasion de saisir l’envie de l’équipe et notamment de son créateur. Qu’il vous plaise ou non finalement. Mais au moins de mieux l’appréhender, si vous avez lâché. Voire si justement vous l’avez volontairement évité. Car vous avez déjà du mal à supporter les services ne livrant jamais vos colis… Si vous le connaissez plutôt bien, en revanche il n’y aura peut-être là rien à apprendre, dans l’utilisation. Mais pas en revanche dans ce qui a amené l’homme derrière, à nous proposer ce mix des genres.

Entre les mondes de Death Stranding - Créer le lien par le jeu

Justement, le livre sera l’occasion de découvrir en outre d’où provient la volonté de cet univers, cette approche… On nous plonge même dans la genèse d’Hideo Kojima. Comprendre la personne et l’artiste, pour mieux saisir les messages du jeu. Même si devoir se renseigner sur un tel ensemble pour palper une bonne partie des tenants et aboutissants d’un JV, c’est peut-être exagéré de la part de monsieur MGS. Puisque forcément s’il n’y a aucun problème à désirer sortir quelque chose de très personnel, on ne peut en revanche se plaindre si les retours l’envoient valser. Forcément dur de saisir ce qu’une seule personne sait et ressent, au plus profond de son être. Surtout en n’en confiant pas vraiment les clefs.

Par contre, les thèmes globaux, surtout rares dans le milieu, sont eux intéressants à développer dans une œuvre. Et Antony Fournier sait les mettre en exergue et pousse à la réflexion à leur sujet. Ouvrant même un accès à qui serait touché.e par certains sujets. Alors qu’à première vue il ne lui semblait pas en traiter. Forcément, un jeu d’action post-apocalyptique, on peut vite avoir une idée faussée. Même si souvent crédible. L’auteur se penche également sur un pan qu’on adore, à savoir le développement. Et comme généralement, que vous soyez attiré.e.s ou non par le médium vidéoludique, cette partie contiendra de quoi vous passionner. Un vrai régal de suivre ces soubresauts, l’avancée du travail, les envies…

Originalité dans ses versions, car si la classique ne dispose bien que d’une couverture, en l’occurrence de Ken Bruno, la first print y ajoutera une illustration d’Anato Finnstark (jaquette) et de Daniel Ignacio (couverture cartonnée). En sus d’un ex-libris d’Anato Finnstark.

Conclusion

Son titre peut également servir de rapport entre le jeu et le public, afin de créer un lien qui n’a pas nécessairement fonctionné. Voire trop peu tangible pour la majorité. Car Entre les mondes de Death Stranding – Créer le lien par le jeu, possède cette fonction. En parallèle à l’aventure d’une création, qu’on a adoré suivre.