Chronique manga Maison Ikkoku – Perfect Edition

Critique un peu spéciale aujourd’hui, puisque si d’habitude nous traitons les séries tome par tome, parfois un peu plus, cette fois il s’agira d’une complète. En l’occurrence, Maison Ikkoku – Perfect Edition, chez Delcourt Tonkam, puisqu’on vient de terminer cette récente version. Bien entendu, peut-être avez-vous déjà lu une précédente sortie ou évidemment regardé son adaptation en anime ? Dont celle en français, sous le titre Juliette, je t’aime, notamment au Club Dorothée. Mais celle-ci devrait se rapprocher au maximum de l’œuvre originelle de Rumiko Takahashi, grâce à la traduction de Satoko Fujimoto et l’adaptation d’Anthony Prezman.

Maison Ikkoku - Perfect Edition T7

Avant tout, relevons que le manga contient 10 volumes de forte épaisseur. Comptez bien au-delà de 300 pages par numéro. En hauteur, il s’avère un chouïa plus grand qu’un manga de format plus courant. En nous proposant cette adaptation de Maison Ikkoku [Bunko], on profite en outre de sublimes, souvent poétiques, illustrations colorées en début d’ouvrage, sur papier glacé. Signalons enfin qu’en tant que chronique globale, elle restera suffisamment évasive pour ne vous gâcher les moult rebondissements. Là où épisode par épisode, on vous en dit forcément davantage sur chacun.

La Maison Ikkoku est une pension tenue par l’aussi gentille, que soupe-au-lait, et à l’énervement tenace quand ça sort, Kyoko. Une bande de joyeuses et joyeux drilles y vivent et surtout y festoient. Entre la sulfureuse Akemi, le mystérieux dandy voyeur Yotsuya ou encore notre favorite madame Ichinose. Toujours prête à faire la bringue, à espionner les discussions et à mal transmettre les messages. Un point commun avec toute la bande d’ailleurs. D’autres locataires apparaîtront plus ou moins, dont le piquant Kentaro, fils d’Hanae Ichinose.

Maison Ikkoku - Perfect Edition T1

Toutefois entre 2 fêtes, quoi qu’en réalité ce trio infernal s’y exécute souvent simultanément, leur activité favorite reste d’enquiquiner ce pauvre Yûsaku Godaï. Étudiant avec pas un rond en poche, tentant tant bien que mal de survivre dans cette société en plein récession. Le cas depuis la nuit des temps d’ailleurs, comme à cette époque dans les années 80. Dur de ne se sentir impliqué au travers de ce héros malheureux. Car au-delà de l’humour, on découvre un garçon en plein entre l’adolescence et la vie d’adulte. Dans laquelle il fait en sorte d’entrer et de s’en sortir par lui-même au fil des ans.

Une des grandes forces de l’histoire justement, puisque cette facette si prenante et puissante, nous mène de ses études, jusqu’à sa recherche de travail et au-delà. Une donne très compliquée. Avec au milieu de cela des tas de boulots ou d’essais pour en dénicher, afin de subvenir à ses besoins. Cependant, cette envie de « stabilité » et qu’autrui ne se moque plus de sa situation, a un second but. Celui d’oser demander sa main à la gardienne. Car sans « bonne situation », comme dirait le monde bien-pensant, c’est inenvisageable.

Maison Ikkoku - Perfect Edition T2

Toutefois, la charmante Kyoko possède un passé et un passif lui pesant lourd. Et le seul à qui elle peut se confier reste le chien Soïchiro, tant il est bien le plus sensible ici. Avec Godaï évidemment, mais notre héroïne a beaucoup de mal à parler de ce qui la préoccupe. Tandis que lui est constamment flippé. A du mal à avouer ce qu’il veut, en plus de sa phénoménale propension à s’attirer des ennuis. Ce qui provoque quiproquo sur quiproquo.

Il ne faudrait pourtant qu’il tarde, car Mitaka est lui aussi épris d’elle. Cet homme un peu plus âgé, aisé financièrement, au sourire ultra brillant, attirant quasi toutes les femmes et professeur de tennis, lui fait ainsi constamment la cour. Sûr de lui, il s’avère à l’opposé de notre bon Yûsaku. On a même l’impression que Jean-Luc Azoulay/Jean-François Porry s’en est inspiré pour le rôle de Luc dans Les Années Fac. Hormis à propos de la question de l’argent.

Maison Ikkoku - Perfect Edition T6

Néanmoins, ce n’est à simplement un triangle relationnel auquel on aura droit. Car lui se retrouve embourbé dans une histoire de mariage arrangé avec la fragile Asuna. Passionnée de chiens, son doux caractère fait encore plus ressortir le côté déjanté des autres. On ne vous en révèlera davantage, mais Godaït également aura droit aux damoiselles ayant un penchant pour lui. Avec de rocambolesques, voire graves scènes. Démontrant à quel point la licence sait amalgamer la drôlerie, à des sujets touchants mais pas seulement. De véritables thèmes forts laissent réfléchir. Comme en ce qui concerne les familles se mêlant des affaires de cœur ou encore ce qu’on est prêt.e à faire pour s’attirer les faveurs d’autrui.

Conclusion

Ce n’est sûrement pas innocent si cet article se penche sur l’intégrale de Maison Ikkoku – Perfect Edition, puisque le 1er volet lancé, on ne veut vraiment plus s’arrêter. On enchaîne ainsi les 10, entre hilarité et émotions touchantes.