Chronique roman Darius Gore

L’adolescence peut s’avérer infernale et dans l’Outre Monde à 195 ans, soit une pleine équivalence, ce n’est pas mieux. On s’en rendra compte via le parcours de Darius Gore (Slalom), nom du héros et à la fois de l’ouvrage de Charles Mazarguil, à la couverture de Germain Barthélémy.

Darius Gore

Conçu pour une lecture dès l’adolescence (13-14 ans), si jamais vous vous demandez ce qu’il en est d’offrir un bouquin avec gore dans le titre et auquel on a ajouté le mot-clé horreur, sachez toutefois qu’on n’évoluera pas non plus dans un thriller horrifique adulte. Bien que les adultes liront aussi avec délectation ce roman.

Ce dernier revêt dans un premier temps des atours de comédie, plus ou moins dramatique, dans l’univers de l’adolescence. Darius notre héros ne la vit, si on peut parler de vie dans son monde enfin bref, pas comme chez nous. Mais chez les créatures mystiques qui vous font flipper, lui compris. Même s’il y en a des beaucoup plus flippantes dans notre réalité. Ainsi dans son univers surnaturel pour nous, le lycée correspond complètement à ce qu’on peut connaître de ces films qu’on adore tant, surtout ceux des années 80, voire 90. Où quand on n’entre dans le moule, la vie scolaire devient un enfer, même si on s’y trouve déjà.

On y retrouve des tas de codes retranscrits avec amusement horrifique. Dont les vedettes : les footballeurs ! Enfin si IRL il s’agit de football américain, ici ce sont les joueurs de Headball. Toutefois bien qu’au football on joue avec les pieds (enfin plutôt au soccer) et au handball avec les mains, au headball on ne joue avec la tête. Quoi que si, mais avec la tête d’une autre personne… Notre héros malgré lui rencontrera rapidement un autre élève en marge. Le fraîchement, bien que plutôt putride, arrivé Zorg, zombie surdoué intellectuellement. Autant vous dire que les zombies ne rejoignent d’habitude cet établissement haut placé dans la hiérarchie, alors en plus un geek végétarien. Par contre lui plonger la tête dans les toilettes ne risque pas de lui faire grand-chose…

Et comme à l’accoutumé, on sait qu’un tel duo aura droit à son épopée fantastique. Un destin dont le personnage principal ne pouvait se douter. Cependant l’atteindre lui fera (sur)vivre (à) un véritable périple. Son monde voyant un terrible démon revenir du diable-vauvert et ses intentions sont loin d’être sympathiques. Parallèlement le Compte, père de Darius, disparaît. L’histoire familiale du garçon quasi bicentenaire, commencera alors son bouleversement. Même s’il sera loin d’être au bout de ses surprises. Puisque si la rébellion en enfer s’organise, lui fuira sur Terre. Où il rencontrera une bande de jeunes attiré.e.s par le surnaturel, planche de Ouija inclue. Ce qui insufflera en sus cette facette de films d’ados à nouveau. Cette fois ceux portés sur l’ésotérisme les dépassant.

Conclusion

Avec son ton épique, sensible et à la fois teinté de beaucoup d’humour, gorgé de projections entre notre réalité et l’enfer, ainsi que la rencontre des 2, Darius Gore amuse et nous emporte vivement dans son double monde.