Délires en perspective avec Écureuil et table de Huit (Ella Éditions), de Ludovic Lecomte et aux dessins de Delphes Marchal. Un roman sûrement pas écrit à l’Acoustylo ©.
Jeanne est une petite grande fille de CM1, qui a tout de même la chance d’être en vacances. Pas de maîtresse qu’elle soupçonne d’être une sorcière, comme c’est le cas pour quiconque en a déjà rencontré une. En séjour chez ses grands-parents, elle est éloignée de l’appartement, dont on vous parlera dans une prochaine critique, où elle vit habituellement.
Mais pour l’instant, c’est cet endroit qui lui réserve une périlleuse aventure. Celui-ci possédant une ouverture vers l’Au-Delà, la version spectrale de notre Au-Deci. Entraînée là-bas par deux fantômes ou spectres, selon les susceptibilités, Émilie et Astalfus. Venu.e.s la chercher, car ses capacités naturelles ainsi que quelques objets uniques (voire inutiles et surtout à l’échec commercial) fabriqués par sa maman, paraissent indispensables pour s’opposer à une terrible menace.
La mèreme, belliqueuse sorcière, déteste les enfants. Et elle ne se trouve plus à grand-chose d’accéder à notre monde avec son armée, pour faire de leur vie un enfer. Encore pire qu’une journée entièrement dédiée aux mathématiques ! Notre jeune héroïne découvrira donc cet univers fantastique et de truculents personnages, insufflant une immense drôlerie. Tout en enquêtant sur cette mégère et ses sbires.
Cet épique parcours ne prendra pas une forme classique de roman. Ludovic Lecomte ne cesse de jouer avec nous, en variant la typographie ou encore le placement des mots, selon la situation. On ne veut pas vous gâcher les surprises, mais juste pour donner une idée, la plus simple approche sera des mots en gros (et pas des gros mots) lors de hurlements. Il s’agit toutefois de l’exemple le plus basique, vous constaterez donc moult géniales surprises.
De même que le narrateur s’éclate à partir dans des délires annexes. En s’adressant directement à nous, en malaxant les chapitres plutôt que de les enchaîner classiquement… Sans omettre les illustrations de Delphes Marchal, pas simplement là pour imager une séquence. Parfois juste une petite, servira à étonner dans la narration.
Conclusion
Aventure très prenante et hilarante, Écureuil et table de Huit propose une fantastique inventivité dans sa structure. Une originale lecture, la faisant ressortir du lot. Si nous étions dans le livre, le verbe Ressortir serait vraiment sorti deux fois de la page…