Grosse actualité pour l’un des emblèmes du kaiju ! Entre toutes les sorties le concernant (jeu de société, livres, cinéma…), il était évidemment temps que déboule telle la créature en ville, le roman instigateur de la légende. Ynnis Éditions nous propose ainsi en un ouvrage Godzilla et Le retour de Godzilla. Portant la griffe de Shigeru Kayama, traduit par Sarah Boivineau et Yacine Youhat.
Tandis que les membres de l’Eikô Maru profitent de l’approche du port pour se détendre pour la plupart, penser aux proches à retrouver… cette introduction très humaine, principalement vue au travers de jeunes matelots, tournera vite au drame. L’embarcation se retourne suite à une lumière semblant sortir du fin fond de la mer et l’équipage perdu. C’est l’affolement au poste radio. D’autant que le bateau envoyé à sa rescousse semble subir le même sort. Qu’arrive-t-il à cet endroit précis, pour connaître un tel funeste destin, sans un semblant d’explications ? Enfin pour un ancien de l’île d’Ôto à proximité, le coupable est tout trouvé : Godzilla ! Celui que l’on met en scène dans de vieilles fables, pour tenir en garde la population. Mais quand le village se retrouvera ravagé, avec des empreintes titanesques laissées au sol, il s’avèrera clair que quelque chose d’étrange se passe.
Les alertes lancées par le professeur Yamane, sa fille Emiko et leur ami commun Shinkichi, ainsi qu’un journaliste extérieur au lieu mais ayant vécu l’horreur sur place, ne peuvent qu’inciter la recherche d’éléments concrets. Et la présence d’énormes radiations là où est passé l’animal, laissent songer que le début des essais nucléaires en pleine mer, l’ont dérangé. Alors qu’il vivait sûrement dans des profondeurs abyssales, inconnues des humain.e.s. Et d’autres indices de la faune marine le prouveront. Mais on ne va bien sûr pas déflorer toute la partie enquête.
La question désormais reste de savoir comment le stopper. Surtout que comme quiconque venu de loin : il monte à la ville. Détruisant au fur et à mesure, jusqu’à Tokyo. Toutefois, dur de lui en vouloir, alors que tout part de cette horreur nucléaire, l’ayant perturbé. Mais on connait les gens et finalement, plutôt que de le respecter, le tuer par toutes les armes et même pourquoi pas la bombe H, semble être une solution tout à fait naturelle. L’opposition entre les camps, voulant le stopper sans en arriver à cette extrémité et les autres, ouvre de profonds débats. Tout en découvrant sous-jacent un organisme de soutien, semblant surtout se soucier de lui-même.
Les révélations se stopperont là. Sans quoi nous irions vraiment trop loin. Et on n’en dira que très peu à propos de la suite : Le retour de Godzilla. Sinon vous apprendriez même ce qu’il ne faut pas sur l’épisode originel. Cette fois-ci, pas un bateau mais un avion connaîtra une destinée lui faisant rencontrer le géant. Toutefois d’une autre manière. Car si le pilote s’est posé en catastrophe, rejoint par un autre homme venu le secourir, aucune trace pour l’instant de qui vous savez. Enfin pas pour longtemps… Le duo le croisera et, vous vous en doutez, aura tôt fait de s’enfuir. Alors qu’il essaiera d’attraper les 2 paniqués, surprise : un titanesque animal surgit de l’eau !
Différent, notamment par ses écailles sur le dos, on préfère vous conserver le suspense sur son identité. Qu’on découvrira rapidement, alors que tout aussi vite, les 2 colossales créatures auront une fâcheuse tendance à tout détruire. Mais pas vraiment en s’entendant. Tandis que la sécurité cherche de quelle manière enrayer cette double menace, sévissant à d’autres endroits. Après Tokyo, pas d’étonnement à voir les dégâts s’étendre maintenant sur Osaka notamment. La pression et l’horreur se propagent ainsi partout et poussent à réfléchir.
Conclusion
On découvre ces 2 histoires et, force est de constater, que le temps a beau passer, Godzilla reste une œuvre terriblement dans l’air du temps. Aussi bien dans son regard concerné par le monde et sa profondeur touchant à l’humanité, que dans son identité littéraire. Malgré tout ce qu’on a pu connaître entretemps. Ce livre nous ravage d’émotions et de thèmes sur lesquels on ne peut que se dire que pas assez de personnes ont lu ces récits depuis toutes ces années. Ou pire, n’y ont vu que des batailles ravageuses et l’atmosphère autour, sans en saisir l’essence. Cela semble le bon moment !