Chronique roman Le Cercle

Le milieu scolaire s’avère une souffrance pour bien des personnes, même si on se rend rapidement compte qu’il n’est que le reflet de la société. Abdi Nazeimian tourne autour de cette réalité durant Le Cercle (Éditions Milan), traduit par Georges Content et à la couverture de Natalie Shaw.

Le Cercle

À la Chandler Academy, c’est un peu comme dans toutes les autres écoles, peu importe qu’elles soient huppées ou des ZEP… Malheureusement ! En 1999, c’est un quintet aux origines, statuts sociaux et caractères très varié.e.s, que l’on suivra au sein de ce guindé établissement de la Nouvelle-Angleterre.

Des divergences, qui ne les verraient pas forcément se fréquenter entre elles et eux. À ceci près que Beth, (Sarah) Brunson, Spence, Freddy et Ramin, ont dès le début d’année scolaire, été sollicité.e.s pour rejoindre Le Cercle. Un club d’écriture tenue par la professeure Douglas, connue pour son fameux unique livre publié, quasi introuvable. Et ayant fait grand bruit par son héroïne lesbienne, à l’instar de son autrice.

Ce qui ne devrait être en rien un problème. Toutefois, on sait que cela ne se passe si facilement pour qui ne rentre pas dans les clichés imposés par la société. Et plus encore au XXe siècle, avec quand même des lois ayant évolué depuis dans de nombreux pays. Quoique reste à les appliquer. Et des différences par rapport à la pseudo normalité imposée et ne voulant rien dire, ce quintet en possède beaucoup.

Dans leurs romances ou tout du moins leurs attirances, des problèmes psychosomatiques, relationnels, voire de racisme ressenti… L’ensemble s’entremêlant de diverses manières entre les personnages. On n’en révélera pas trop, puisque les secrets se dévoilent, s’assument et se combattent, au fil de leur avancée dans ce groupe et ses confessions. Où tout en travaillant sur des textes, ses membres apprennent à se connaître et s’apprécier.

Même si des frictions existent, enfin surtout entre les anciennes colocataires de chambre, Brunson et Beth. Avec justement des mystères derrière ! Et non seulement la seconde, une locale moins aisée, martyrisée par la première. Et de violences il sera pleinement question. Avec certaines scènes et révélations très rudes.

Comme celles d’humiliation chez les adolescents, où Ramin sera autant victime, que spectateur chamboulé. Lui ayant dû quitter l’Iran à cause de son homosexualité, remarquera que la monstruosité se trouve également dans ce lieu. Où il s’imaginait pourtant un minimum protégé.

Devenant progressivement ami.e.s, voire davantage, iels s’entraideront au fur et à mesure des étapes de leur vie scolaire et des exercices de leur bande. Sera-t-il pour autant possible de renverser un système ne désirant pas de scandales ? Quitte à laisser des horreurs se dérouler ?

Conclusion

L’horreur sociétale et celle des privilèges, ne sont jamais cachées par Le Cercle. Un bienfait, pour qu’au-delà de l’émotion du roman, ce dernier serve à briser l’omerta.