Chronique roman Les histoires, ça ne devrait jamais finir

On vous voit venir ! Vous vous dites que Les histoires, ça ne devrait jamais finir (Bayard) d’Esmé Planchon, illustré par Manon Bucciarelli, a bien un terme, donc son titre… Ah, bande de petit.e.s facétieuses/eux ! Ne tardons plus et venez vous engouffrer dans cette histoire mêlant questionnement sur soi-même, enquête dans la réalité et un monde littéraire de fantasy.

Les histoires, ça ne devrait jamais finir

Stupeur dans le monde de la littérature fantastique ! L’autrice Maria Zumaï a décidé de ne sortir le 4e tome de sa franchise à succès, Les Mondes Invisibles. Par conséquent, les accros restent sur leur faim. Se demandent pourquoi et comment faire sans cette suite, voire fin ? Terme éventuel, car on sait que les écrivain.e.s et éditrices/eurs adorent continuer à exploiter le filon, alors qu’une saga est censée être conclue… Une autre grande interrogation s’extirpe : qui est Maria Zumaï ? Cette dernière ne s’étant jamais montrée (bonjour les fans désirant une séance de dédicaces). Et ne communiquant de quelque manière que ce soit.

Lucien, 16 ans, se le demande aussi, pas par simple curiosité. Lui ne vivant quasiment que pour cet univers. Une passion pour cet adolescent réservé, lui rappelant également de formidables, mais aussi d’horribles moments vécus avec son meilleur ami Max. On ne vous en confiera davantage à ce sujet, tôt dans le livre vous en apprendrez la raison. Un passage puissant émotionnellement. Durant les années écoulées entre les diverses sorties, il s’est impliqué au sein de la communauté sur Internet, sous le nom de Zora, une des héroïnes. Devenant une figure réputée au sein de celle-ci, tant pour les débats lancés, que les fanfictions qu’il écrit. Ou qu’elle écrit, tant beaucoup songent certainement qu’il s’agit d’une fille. Et finalement ce n’est pas plus mal pour lui, vu qu’il semble proche de son « idole », à savoir discret et ne parlant point ou peu. Et surtout pas de sa vie.

Pas même à sa contact privilégiée du Net, une certaine Xena. Cette guerrière de l’art, ne perd rien de sa verve dans la réalité. Puisque les 2 se rencontreront bientôt, suite à l’idée d’une 3e sommité dans le milieu d’enquêter sur l’autrice. On laisse un voile sur cette 3e membre, mais il s’agira à nouveau là de constater à quel point les apparences en ligne peuvent être trompeuses. Mais aussi qu’au niveau du caractère, on peut s’avérer la même personne et savoir tout autant s’affirmer et se connaître.

Deux points compliqués à gérer pour notre principal personnage, se posant davantage encore de questions sur lui-même. Il a bien compris qu’il était attiré par les garçons, mais finalement depuis Max, une sorte d’interdiction de vivre s’est instaurée de son propre chef. Par conséquent, il ne voit vraiment les autres et de toute façon ne cherche à parler avec à peu près personne IRL. Même à peine avec le taiseux, néanmoins drôle, Albert. Un bon vieux geek sans galvauder le terme, ça fait plaisir, on a envie d’être son pote.

Toutefois, cette aventure permettra à notre protagoniste et la bande de croiser des gens formidables. Ainsi que de s’ouvrir à moult thèmes et mondes artistiques. Et même de vivre tout court. Ainsi que de faire plus ample connaissance avec Léo, camarade de classe paraissant à l’opposé de Lucien. Comment gérer cette situation, tout en étant pétri de craintes ?

Conclusion

Dans un voyage, ce n’est souvent la destination qui compte. Les histoires, ça ne devrait jamais finir nous le démontre pleinement. Tant ce chemin accompli durant cette investigation, les rencontres et la découverte par Lucien de lui-même, lui fait finalement passer au second plan le reste. Et comprendre bien des choses, justifiant ce nom d’ouvrage.