Chronique roman Maya l’abeille

Au fil des générations, l’œuvre originelle de Waldemar Bonsels a su piquer notre intérêt par ses adaptations entre le mythique dessin animé 2D, celui bien des années plus tard en 3D, en film… Mais à l’origine se trouve le roman Maya l’abeille, toute mignonne sur le dessin de Justine Cunha, dont Ynnis Éditions nous propose une nouvelle traduction par Françoise Wuilmart.

Maya l’abeille

Dure journée pour les débuts dans la vie de Maya. L’abeille voyant une révolution poindre le bout de son dard au sein de sa colonie. Juste reste-t-il à peine le temps à Dame Cassandre de lui enseigner quelques rudiments, avant de la laisser s’envoler vers d’autres cieux. Par ce biais déjà dramatique, l’émotion est palpable d’emblée ! Et on est loin d’en être au bout. Car si beaucoup de personnes, de loin, pensent que ses aventures sont enfantines, il n’en est rien. Celles-ci s’avèrent continuellement bouleversantes et parfois même très rudes, voire au-delà.

La vie au dehors étant pleine de surprises, tout autant que d’embûches, voire de pièges pouvant vous faire courir à votre perte. La jeune abeille s’en rendra rapidement compte. Tant à ses dépens, qu’à celui d’autres animaux. Au fil des chapitres, elle en croisera beaucoup. Et elle qui ne sait quasi rien, apprendra sur le tas. Avec moult rencontres, lui permettant d’en découvrir sur telle autre espèce qu’elle découvre par leur intermédiaire. En plus de bien sûr souvent une certaine prétention, quand un protagoniste évoque la sienne. En sus d’autres passant par-là et expliquée, à leur façon avec souvent de petites piques, par ses interlocutrices/eurs.

Progressivement, elle emboîte ses connaissances pour mieux appréhender telle prochaine découverte, tout en continuant à voyager après ses réveils. Ces derniers toujours exprimés avec une grande poésie. D’ailleurs le texte global se trouve lui-même extrêmement poétique. Le phrasé des personnages délivre une telle délicatesse, voluptuosité, tout en poussant à l’humour, qu’on s’en délecte à chaque intervenant.e supplémentaire. Chacun.e ayant un caractère et une éloquence dont le style diverge des autres. Tout en conservant ce ton, ce type de paroles, où l’originalité, souvent avec une personnalité guindée, se mêle à la beauté de la structure et des mots. Aspect renforcé par la présence de plusieurs chansons.

Notre amie, gentille et espiègle, a parallèlement très envie d’en savoir plus sur un certain animal : l’être humain ! On lui en raconte des choses bien différentes à son propos. Gentil, ennemi, qui est-il en réalité ? Les explications s’avèrent aussi passionnantes, que celles sur le rapport entre les divers autres animaux mis en avant. Toutefois à ceci près que les scènes contées, nous renvoient plus aisément à la réalité que l’on connait. Pour exemple, le jeu avec l’humain détaillé par la mouche, provoque en nous tout bonnement l’hilarité. On transpose naturellement vers notre point de vue tout ce qu’il confie à Maya et le réalisme en ressort, au même titre que la drôlerie.

Conclusion

Véritable périple initiatique, davantage que rite, Maya l’abeille nous emporte émotionnellement dans toutes ses péripéties et rencontres. L’aventure secoue, nous fait rire, enseigne sur le monde animal et permettra, pour quiconque ne le faisait encore, à le respecter. Tout en nous portant par la beauté de son écriture.